Vous avez hâte au repas de Noël, mais vous appréhendez les inévitables chicanes de famille suscitées par l’actualité et la politique ? Armez-vous de cette liste de sujets et de comportements à éviter pour cette soirée, concoctée sans trop de sérieux par notre équipe éditoriale.

Le patron d’Air Canada ? No thanks !

Vous ne voulez pas de bisbille autour de la dinde à Noël ? Notre conseil : ne suivez pas la recette de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. N’invitez pas le patron d’une entreprise québécoise qui s’obstine à prononcer un discours seulement en anglais. Surtout, ne donnez pas le micro au patron d’Air Canada Michael Rousseau qui s’est même vanté d’avoir pu vivre pendant 14 ans à Montréal sans apprendre le français. Et qui a réussi à être insultant… en finissant par s’excuser. Mais tout cela n’est pas si surprenant quand on connaît les problèmes chroniques du transporteur aérien à servir sa clientèle en français. L’exemple doit venir du haut.

Stéphanie Grammond

Gardez les Verts loin de la tourtière

Vous voulez réveillonner dans la joie et la bonne entente ? Il est impératif de ne pas inviter les membres du Parti vert du Canada. La formation a passé la dernière année à s’entredéchirer au lieu de faire campagne. La seule élue du parti, Jenica Atwin, a claqué la porte. La cheffe Annamie Paul et le parti se sont mutuellement envoyé des poursuites juridiques. La formation n’a finalement raflé que 2,3 % des voix lors du scrutin (contre 6,5 % en 2019). Mme Paul a terminé en quatrième place dans sa circonscription et a démissionné. Seule consolation : l’année 2022 ne peut qu’être meilleure que celle qui s’achève pour les Verts…

Philippe Mercure

Le ministre, la juge et l’esprit de Noël…

Imaginez un réveillon auquel prendraient part le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau. Que faire pour ménager les susceptibilités de chacun quand on sait qu’ils se sont affrontés sur la question du bilinguisme des juges et de la création d’un tribunal spécialisé en matière de crimes sexuels ? Premièrement, les asseoir à chaque extrémité de la table. Deuxièmement, leur offrir chacun « leur » dinde qu’ils découperont à « leur » façon. Laissez ensuite la juge Rondeau piger la première à l’échange de cadeaux. Tout en s’assurant que le cadeau de M. Jolin-Barrette ne soit pas plus beau que le sien. Enfin, croisez les doigts pour que la magie de Noël opère pour ces deux-là…

Nathalie Collard

Ce lien qui divise tant !

« Ça va vraiment être une nouvelle ère à Québec. Et c’est une excellente chose, tant qu’à moi », a déclaré Geneviève Guilbault à la mi-novembre, peu après le départ de l’incontournable Régis Labeaume. Bang ! « Ça va faire du bien », a-t-elle même ajouté ! Re-bang ! Le message est clair. Mieux vaut, pour l’ancien maire, ne pas attendre de carte de Noël de la part de la vice-première ministre cette année. Ni de la part des autres élus de la CAQ. En osant remettre en question l’utilité du troisième lien (dans une lettre publiée avant son retrait de la vie politique), Régis Labeaume s’est mis à dos les caquistes. Ne les invitez pas tous en même temps !

Alexandre Sirois

Un Noël inclusif

Vous vous creusez les méninges pour imaginer une fête de Noël à la fois traditionnelle (pour plaire au premier ministre François Legault) et suffisamment « éveillée » pour que Gabriel Nadeau-Dubois s’y sente à l’aise ? Après tout, les deux chefs se sont traités de « Maurice Duplessis » et de « woke » à la session parlementaire d’automne. Remplacez donc le père Noël, un homme cisgenre blanc, par la mère Noël. Elle se déplacera en traîneau électrique et en apôtre de la décroissance, distribuera un seul cadeau par famille. Aucun renne ne sera maltraité. Et gardez un morceau de bûche – la recette classique ! – pour M. Legault.

Nathalie Collard

Noël blanc sans humour noir

Vous auriez tort d’inviter l’humoriste et son souffre-douleur au même souper. Comme vous auriez tort, d’ailleurs, d’inviter les neuf juges de la Cour suprême à en parler s’ils souhaitaient se réunir pour Noël. Sur ce sujet clivant, le plus haut tribunal du pays ne pouvait pas être plus divisé : il a rendu sa décision (en faveur de Mike Ward) à cinq contre quatre. Les blagues douteuses de Mike Ward ne relevaient pas de la discrimination, a tranché la cour. Mais si elles n’étaient déjà pas très drôles à l’époque, elles le sont encore moins depuis qu’on connaît leur impact sur la vie de Jérémy Gabriel. On vous recommande un Noël blanc sans humour noir de ce genre.

Alexandre Sirois

La médiation en cadeau

Offrez le même bas de Noël au recteur et aux professeurs de l’Université d’Ottawa qui s’affrontent depuis l’incident impliquant la professeure Verushka Lieutenant-Duval. Son départ de l’institution, après avoir utilisé le mot en N, a provoqué un débat de société sur la liberté académique. Dans ce bas de Noël, vous glisserez deux livres de la journaliste Judith Lussier : On peut plus rien dire – Le militantisme à l’ère des réseaux sociaux et Annulé(e) – Réflexions sur la cancel culture. Bonus : ajoutez donc le classique de Marshall B. Rosenberg La communication non violente au quotidien. Et demandez à vos invités d’avoir lu les livres AVANT le réveillon.

Nathalie Collard

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