Vous en avez assez des controverses autour du vaccin d’AstraZeneca ? Nous aussi.

Après une semaine marquée par la confusion, le feu brûle dans la maison et on grimpe dans les rideaux. Encore. Les gens qui ont reçu leur première dose d’AstraZeneca ne savent plus à quel vaccin se vouer pour leur deuxième.

On lance des chiffres en l’air et on compare des pourcentages d’efficacité. On évoque des risques de thrombose pour le vaccin d’AstraZeneca qui sont minuscules, surtout lorsque la première dose n’a pas entraîné de problème.

On analyse des avis d’experts et les déclarations des politiciens en comparant chaque mot pour y trouver des contradictions.

Bref, on s’enfarge dans les fleurs du tapis. Permettez-nous un appel au calme.

Les communications n’ont certes pas été optimales cette semaine, loin de là. Les scientifiques, les politiciens et les médias ont sans doute tous leur part de responsabilité dans la confusion qui règne. Mais distribuer les blâmes ne ferait que verser de l’huile sur un feu qui brûle pour rien.

Parce que si vous écoutez l’orchestre au lieu de guetter les quelques fausses notes, vous entendrez qu’il joue la même symphonie. Le message général n’a pas changé. L’important est de recevoir deux doses de vaccin. Lequel ? C’est d’une importance très, très secondaire.

Certaines études suggèrent que ceux qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca pourraient être un peu mieux protégés s’ils choisissent un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna) comme deuxième dose. Mais ce sont des études de laboratoire qui devront être confirmées dans la vraie vie.

De toute façon, ces petites différences d’efficacité ont moins d’importance qu’il n’y paraît.

Collectivement, nous sommes en train de construire un mur contre la COVID-19. Ce qui importe, c’est qu’il ne comporte pas de trous. Le reste revient à se casser la tête à propos de la couleur des briques.

Sans compter que chaque vaccin approuvé au Canada est excellent pour prévenir les formes graves de la maladie. Deux doses d’AstraZeneca, par exemple, offrent une protection de 60 % contre une infection due au fameux variant Delta, mais de 92 % contre les hospitalisations, selon une récente étude de la Santé publique britannique.

Pour ce qui est des effets secondaires, il semble que vous ayez un plus fort risque d’être un peu poqué pendant un jour ou deux si vous optez pour un Pfizer ou un Moderna après avoir reçu un AstraZeneca. Le fameux risque de thrombose avec ce dernier demeure. Mais après une première dose bien tolérée, il est d’environ d’un cas sur 600 000. C’est infime.

En faisant la balance de tout cela, les experts indépendants du Comité sur l’immunisation du Québec estiment qu’il « apparaît préférable » de choisir un vaccin à ARM messager après un AstraZeneca, bien qu’un deuxième AstraZeneca soit aussi une « option valable ». Les scientifiques indépendants qui conseillent Ottawa disent essentiellement la même chose.

À partir de là, vous savez tout. Le choix vous revient.

Personne ne vous impose une combinaison plus qu’une autre. Il n’y a pas de mauvaise option. Il n’y a ni scandale ni amertume à avoir. Personne n’a été floué.

Il restera à nos politiciens à convaincre leurs homologues des autres pays de reconnaître l’immunité des Québécois et des Canadiens qui ont reçu leurs deux doses, peu importe lesquelles.

En attendant, chaque vaccin qui rentre dans un bras nous rapproche d’une plus grande liberté. C’est tout ce qui compte.

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