La grande, très grande majorité des élèves du Québec va être de retour en classe à temps plein en septembre et il s’agit d’un grand, très grand soulagement.

Disons-le, après avoir passé des semaines mouvementées, où l’incertitude était devenue la règle, l’annonce d’hier est une excellente nouvelle.

Autant le printemps a été chaotique, autant l’automne s’annonce structuré. Et ni Jean-François Roberge ni les divers acteurs consultés pour la conception de ce plan ne vivent au pays des licornes. On est plutôt, ici, dans l’art du possible.

La preuve, c’est que le retour des élèves dans les écoles à l’extérieur de la grande région de Montréal, au cours des dernières semaines, s’est en général très bien déroulé. Il n’y a pas eu de complications sérieuses liées ni de problèmes logistiques majeurs. Et tout le monde a ramé dans la même direction.

PHOTO INA FASSBENDER, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Les enfants sont moins à risque d’être infectés et moins susceptibles de tomber gravement malades de la COVID-19. Et ils propageraient très peu le virus », écrit notre éditorialiste.

Résultat : un succès.

De quoi non seulement démontrer que le plan mis sur pied par Québec pour septembre est jouable, mais aussi atténuer les craintes quant aux défis à surmonter, incluant ceux liés aux risques sanitaires.

Notons d’ailleurs que certains des gestionnaires du réseau qui ont récemment critiqué le ministre de l’Éducation se disaient hier « très satisfaits » par ce virage. « C’est un plan qui tient […] compte de la réalité des milieux et des préoccupations que nous avons soulevées », a par exemple souligné l’Association montréalaise des directions d’établissements scolaires. Visiblement, le ministre Roberge a fait preuve, cette fois-ci, d’écoute active.

Ce plan répond également aux inquiétudes des pédiatres et d’autres médecins qui ont interpellé le gouvernement Legault à plus d’une reprise au sujet des enfants confinés. Pour mettre nos jeunes à l’abri du virus, on était en train de compromettre leur santé et leur bien-être, expliquaient ces spécialistes.

La balance des avantages et des inconvénients pesait en faveur d’un retour à l’école le plus complet possible. Les enfants sont moins à risque d’être infectés et moins susceptibles de tomber gravement malades de la COVID-19. Et ils propageraient très peu le virus.

Et les cafouillages seront certainement moins nombreux, puisqu’on demande à tous les établissements du réseau de se doter d’ici septembre de protocoles d’urgence détaillés. Si une école, un cégep ou une région devaient fermer cet automne, cela se ferait « sans jamais arrêter la scolarisation », a précisé le ministre Roberge.

Il faudra cependant, pour ne pas s’y exposer, qu’au moins deux conditions soient remplies. Premièrement, que des outils technologiques soient disponibles pour tous ceux qui en ont besoin (les sommes requises ont été accordées). Deuxièmement, que les enseignants, pour la plupart, puissent être formés pour permettre un apprentissage de qualité à distance. Espérons que ceux qui, ce printemps, ont mis des bâtons dans les roues de leurs collègues les plus motivés vont cesser de ramer à contre-courant.

Est-ce que la rentrée va se dérouler aussi simplement que celle de l’an dernier ? Bien sûr que non. Il serait naïf de penser que ça va être facile.

Mais il est permis d’être soulagé tout en sachant qu’on va devoir se retrousser les manches. L’un n’empêche pas l’autre.

Il reste de nombreuses questions en suspens auxquelles il faudra trouver des réponses rapidement. Par-dessus tout : comment innover pour aider les élèves les plus vulnérables à rattraper le temps perdu ?

Parmi les autres enjeux à régler, on parle notamment de l’élaboration des horaires des jeunes de 4e et 5secondaire et des défis liés au transport scolaire, en passant par le déroulement des programmes sport-études et des concentrations sportives de certaines écoles. Sans compter que le risque sanitaire a beau être faible, il existe. Et on aurait tort d’en faire abstraction.

Globalement, toutefois, il est permis de faire preuve d’optimisme. On a l’impression que le milieu de l’éducation, même s’il n’a pas gagné la guerre contre le virus, est sur le point remporter une importante bataille. On ne peut que s’en réjouir.

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