Avez-vous vu la nouvelle publicité télé du gouvernement du Québec sur le cannabis ?

Elle résume à elle seule tout ce qui cloche avec cette décision absurde de faire passer l’âge légal de consommation de 18 à 21 ans.

On y voit ce qu’on devine être un père et son fils assis sur un banc de parc.

Ils s’apprêtent à partager un joint quand une voix hors champ leur apprend que la Loi encadrant le cannabis a changé le 1er janvier dernier et qu’il faut maintenant avoir 21 ans pour en acheter ou en posséder.

Puis pouf ! Comme par magie, le joint disparaît des mains du garçon.

« Bon ben, je vais y aller », lance-t-il à son père.

Tout est là !

Le gouvernement pense qu’en relevant l’âge minimal, il va faire disparaître la demande chez les moins de 21 ans… comme par magie.

Il pense que les jeunes vont soudainement passer leur tour plutôt que de se passer le joint… comme par magie.

Simplement parce que la loi, eh bien, c’est la loi.

On a des petites nouvelles pour la CAQ : les jeunes fumaient déjà au Canada avant la légalisation. Oui, oui…

Ils fumaient même déjà beaucoup, avant que la loi le leur permette. Oui, oui.

La marijuana a beau avoir été illégale pendant à peu près 100 ans au pays, pas moins de 40 % des 18-24 ans en consommaient avant de recevoir le feu vert de Justin Trudeau. En fait, le pot était si populaire au pays que le taux de consommation des mineurs y était le plus élevé… au monde !

Et voilà le gouvernement Legault qui débarque avec son attitude paternaliste, fronce les sourcils et gronde les jeunes en leur disant que le pot, c’est pas bon. Et en pensant que cela va « retarder l’initiation » à la consommation de cannabis et protéger la « clientèle la plus vulnérable »…

Quelle farce ! Comme si les jeunes avaient attendu la légalisation il y a 14 mois pour « s’initier » à cette substance ! Comme si le fait de leur barrer les portes des SQDC allait les tenir à distance de vils produits qui sont bien méchants pour leur petite santé !

Or, au contraire, ce que la nouvelle règle de la CAQ va faire, c’est forcer cette clientèle « vulnérable » à acheter son pot à des revendeurs de rue probablement alimentés par les Hells. Elle va obliger les jeunes à fumer des substances douteuses en cachette avec des taux de THC inconnus. Et elle va permettre au Québec de faire à nouveau semblant que les jeunes ne fument pas.

Magie !

Une question se pose maintenant : la légalisation en vaut-elle encore autant la peine ?

PHOTO EDUARDO VERDUGO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Il est maintenant interdit au Québec de consommer de la marijuana avant l’âge de 21 ans.

Car tout ce beau monde ira enrichir le marché noir et ses produits souvent contaminés, alors que le but de la légalisation était précisément d’éradiquer ce marché noir.

Il faut se rappeler que la légalisation de la marijuana n’était pas une façon d’inciter les jeunes à fumer. C’était plutôt une décision prise par un gouvernement élu, appuyé par des experts, des études et des avis de la santé publique, dans le but de déplacer le marché illicite vers un marché licite, comme on l’a fait dans le passé pour l’alcool et les jeux.

Du même coup, l’État se donnait le droit de sensibiliser à grande échelle les Canadiens aux méfaits du cannabis, ce qu’il ne faisait pas vraiment avant. Il offrait une assurance qualité sur les produits vendus. Et il offrait aux jeunes des produits contrôlés à la traçabilité assurée.

Il y a d’ailleurs un autre lien à faire avec la publicité télé de Québec. Quand le joint disparaît, le fils quitte son père sans autre discussion. Or voilà justement ce que la légalisation permettait : une discussion franche et ouverte sur cette substance et sur ses effets.

Malheureusement, la CAQ a plutôt choisi de faire du Québec la province la plus répressive au pays depuis le Premier de l’an. Elle a rompu avec le consensus en santé publique entourant le seuil de 18 ans. Et elle a fixé un nouvel âge légal à 21 ans sans qu’on sache trop pourquoi 21, d’ailleurs…

Bref, la CAQ a mis l’idéologie avant la science. Encore une fois.

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