Mission accomplie ! Ces deux mots sont de circonstance pour souligner le retour de David Saint-Jacques sur Terre, mais ils ont malgré tout quelque chose d’un peu trop banal. Ils ne suffisent pas pour exprimer la fierté qu’on ressent à l’égard de ce p’tit gars de Saint-Lambert.

Permettez qu’on ajoute un simple, mais retentissant wow !

Car même si l’espace était la suite logique pour cet explorateur qui avait fait avec succès des études d’ingénieur, d’astrophysicien et de médecin, c’est tout de même un exploit remarquable qui doit être souligné sans retenue ni modestie.

Et pas seulement parce qu’il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Vous vous souvenez de livres pour enfants de la collection Grolier ? Un bel exemple de confiance en soi, sur Louis Pasteur. Un bel exemple de soif de savoir, sur Marie Curie. Un bel exemple de ténacité, sur Maurice Richard. Etc. Les titres de ces ouvrages biographiques peuvent à peu près tous être utilisés pour décrire les qualités qui ont permis à David Saint-Jacques de transformer son rêve le plus fou en réalité.

L’homme est visiblement un surdoué. Son parcours est remarquable. On regarde ce qu’il a déjà accompli, à l’âge de 49 ans, avec admiration. Il ne nous donne pourtant pas de complexes, David Saint-Jacques. Non. Il nous inspire.

L’astronaute québécois est lui-même un bon exemple de l’impact qu’a pu avoir l’exploration spatiale sur tous ceux qui ont les deux pieds sur Terre. C’est après avoir vu, enfant, une photo de la Terre prise par l’équipage de la mission Apollo XI qu’il s’est mis à rêver à l’espace.

« Je me faisais une idée de ce qu’étaient les astronautes et je me disais que j’essaierais d’être le même genre de personne. Je serais en forme, j’irais à l’université, je serais un aventurier, un explorateur, j’apprendrais des langues étrangères… », a raconté David Saint-Jacques lors de sa dernière conférence de presse en direct de la Station spatiale, la semaine dernière.

Déjà, il a fait rêver bon nombre de jeunes d’un bout à l’autre du pays. Avec, en prime, un impact non négligeable : il éveille leur intérêt pour les sciences.

« L’espace a un attrait particulier. Ça encourage les jeunes à se dépasser, à croire en leurs rêves et à s’orienter vers les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques », confirme Isabelle Tremblay, chef du bureau des astronautes de l’Agence spatiale canadienne.

C’est une des raisons pour laquelle le populaire astrophysicien américain Neil deGrasse Tyson qualifie la NASA de « force de la nature » et vante sans cesse les mérites de l’exploration spatiale en insistant sur son impact quant aux ambitions et aux aspirations de chacun. Et ce sont les astronautes qui personnifient mieux que quiconque ce désir d’élargir nos horizons et de repousser les frontières.

Il y a fort à parier, d’ailleurs, que plusieurs jeunes Québécois rêvent déjà de suivre les traces de David Saint-Jacques.

Et d’aller, possiblement, encore plus loin. Pour ce qui est de l’espace, on connaît déjà la suite : poursuivre l’exploration de la Lune et entamer celle de Mars.

Pour David Saint-Jacques, la prochaine étape sera toutefois une nécessaire réadaptation. Vivre dans l’espace (jamais un astronaute canadien ne sera resté aussi longtemps dans la Station spatiale), sans gravité, a un effet brutal sur votre corps.

Il continuera ensuite très certainement son travail d’ambassadeur de l’espace.

« S’il y a un héritage que j’espère laisser, c’est d’abord partager cette perspective : à quel point la planète est magnifique et fragile », a-t-il dit la semaine dernière. Évidemment, on a hâte de voir quels sont les prochains défis que ce prodige voudra relever. Mettre à profit ses connaissances, sa visibilité et son charisme pour aider à résoudre la crise écologique serait une excellente idée.

Mais on tient néanmoins à le rassurer : sa contribution à l’avancement de notre société est d’ores et déjà admirable.

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