D'après vous, les quatre débats des chefs auront-ils un impact sur le résultat des élections le 4 septembre? Quel chef s'est le plus démarqué? Lequel a le plus perdu de plumes? LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS.

Antonin-Xavier Fournier

Professeur de sciences politiques du cégep de Sherbrooke.



LEGAULT GAGNANT... PAR DÉFAUT



Les quatre débats télévisés auront laissé une impression mitigée sur l'électorat, alimentant par le fait même le cynisme à l'endroit de notre classe politique. En effet, aujourd'hui, les débats télévisés sont d'abord et avant tout une question d'image et d'impression plutôt que de contenu et de fond. La professionnalisation de la politique a d'ailleurs enlevé toute spontanéité à l'exercice de sorte que l'on voit en scène une classe politique formatée qui cherche surtout à ne pas commettre l'erreur fatale plutôt qu'à mettre en valeur les programmes politiques. En ce sens, les débats de cette semaine n'auront sans doute pas eu l'impact espéré: revaloriser nos institutions et notre système démocratique. Dans ce contexte, est-il vraiment possible de déterminer un gagnant? Rien n'est moins sûr, mais François Legault sort tout même avantagé, non pas parce qu'il a été meilleur que ses adversaires, mais plutôt parce qu'il a été supérieur aux attentes. En fin d'analyse, c'est Pauline Marois qui sort la plus écorchée de l'exercice puisqu'elle n'a pas réussi à convaincre les Québécois qu'elle ferait un meilleur premier ministre que ses deux adversaires, elle qui pourtant est en tête des sondages d'opinion... du moins pour l'instant!

Francine Laplante

Femme d'affaires.



MON COEUR BALANCE



J'ai passé les quatre dernières soirées à écouter assidûment les débats, les analyses qui suivent les débats et l'opinion de plusieurs spécialistes et je suis complètement déconcertée. Ma tête bouillonne et malgré toute l'information que j'ai en main, mon choix n'est pas encore fait! Les débats m'ont permis de confirmer hors de tout doute que Jean Charest est en phase terminale et que, d'ici la fin de la campagne, il devra se rendre à l'évidence et mourir politiquement, en toute sérénité et avec le moins de douleur possible. De son côté, Mme David a fait sa marque. J'ai appris à connaître son programme et elle a réussi à susciter ma curiosité, mais sans plus! À l'heure qu'il est, mon coeur balance entre Marois et Legault. Afin de me sortir de cette impasse, il faudrait maintenant que Mme Marois dépose son cadre financier. C'est le seul élément qui me permettra de prendre une décision éclairée puisque ni l'un ni l'autre n'est véritablement sorti gagnant de ce débat. Bien entendu, il faudra voter coûte que coûte. L'enjeu est trop grand. Nous avons trop à perdre le soir du 4 septembre.

Jean-Pierre Aubry

Économiste et fellow associé au CIRANO.



UNE BATAILLE D'IMAGE

Avant le début des quatre débats, il y avait au moins 10% d'indécis et probablement au moins 30 % des électeurs qui pouvaient changer d'idée.  Dans une élection où les trois principaux partis sont proches, il est certain que les débats auront un impact sur le résultat final, d'autant plus que les cotes d'écoute ont été relativement élevées.  Il est cependant difficile de prévoir cet effet.  Les personnes qui avaient peu suivi la campagne et qui étaient indécises vont sûrement apprécier les débats d'une façon fort différente de moi qui ai suivi de proche la campagne depuis le tout début.  Ceci me semble d'autant plus vrai qu'il n'y a pas eu un des chefs des trois principaux partis qui a clairement gagné et un autre qui a clairement perdu. M. Charest avait besoin de mettre K.-O.  au moins un de ses adversaires pour reprendre le pouvoir; il ne l'a pas fait. Pire, après trois débats marqués par des attaques agressives,  il n'a pas réussi à donner l'image d'un premier ministre qui est au dessus de la mêlée et qui donne confiance, notamment dans le domaine de la gouvernance du secteur public.  D'ici la fin de la campagne, il va être présenté comme un perdant.  M. Legault, qui a réusst à jouer dans la cour des grands, ce qui est en soi un tour de force, pourrait finir deuxième si plusieurs électeurs quittent le bateau libéral pour le sien.  Quant à Mme Marois, elle s'est éloignée des questions techniques et a passé l'image de la rassembleuse sereine, un peu à la Jack Layton et un petit peu à la François Hollande; elle devrait prendre un peu d'avance sur les deux autres.

Jean-Pierre Aubry

Guy Ferland

Professeur de philosophie au collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse.



DES SQUELETTES DANS LE PLACARD



Les quatre débats des chefs auront peu d'influence sur les intentions de votes des électeurs le 4 septembre. Il n'y a pas eu d'incident majeur pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Les trois débats de la semaine peuvent se comparer à un jeu télévisuel connu : des squelettes dans le placard. C'était à qui sortirait le plus scandaleux secret dissimulé par l'adversaire. Bien peu de place pour la présentation des plateformes électorales des différents partis. À ce jeu, Jean Charest est fort habile. Il a attaqué ses adversaires sur leur passé plutôt que défendre le bilan de son gouvernement. Mais il n'a pas pu effacer neuf années de pouvoir en faisant diversion de cette façon. Il a été certainement celui qui a perdu le plus de plumes. Pauline Marois et François Legault ont réussi à sortir leur épingle du jeu. La première a montré qu'elle avait de l'étoffe d'une première ministre et le second qu'il avait assez de poigne pour diriger des réformes importantes. Mais c'est indéniablement Françoise David qui a marqué le plus de points lors du premier débat entre les quatre chefs. Elle a présenté une autre façon de faire de la politique en soutenant des idées, même en situation de confrontation. C'était rafraîchissant pour l'esprit.

Nestor Turcotte

Retraité de l'enseignement collégial.



MOI... JE !



Les trois débats présentés au réseau TVA ont permis à la population du Québec de découvrir la personnalité de chacun des trois chefs en présence. Pauline Marois, surtout dans la dernière confrontation (PQ - CAQ) a démontré clairement son incapacité à maîtriser les dossiers économiques  et a exprimé, sans détour, son clair-obscur au sujet d'un éventuel référendum sur l'indépendance du Québec. Toute sa politique tourne autour d'une expression : «Moi, je...» Elle s'est donc, surtout lors du dernier débat, disqualifiée pour l'obtention du poste de premier ministre. François Legault, quant à lui, est resté fidèle à lui-même. Homme de chiffres, bien campé sur ses positions économiques, capable de chiffrer ses engagements, il promet un changement qui semble rallier bon nombre de Québécois. Jean Charest est un habitué des débats préélectoraux. Il a bien navigué; il a eu de l'assurance; il a questionné et a attendu des réponses qui ne sont pas toujours venues. L'usure du pouvoir est là, mais il a avec lui maintenant ses deux armes favorites : les débordements dans la rue et le carré rouge et l'hypothétique référendum dont la population ne semble nullement très friande. La bataille finale se fera donc entre Jean Charest et François Legault. Les citoyens confieront-ils à ce dernier le mandat, le 4 septembre, de diriger le Québec ou lui permettront-ils d'exercer son apprentissage dans l'opposition? Les dés sont loin d'être jetés. La réponse, dans quelques jours...

Nestor Turcotte

Denis Boucher

Associé au sein d'un cabinet de relations publiques.



DES MAUX DE TÊTE AU PQ



Des quatre candidats s'étant affrontés lors des débats, seule Françoise David n'avait strictement rien à perdre sinon sa propre élection. Avec des attentes très peu élevées, elle pouvait difficilement se casser les dents. Or, elle a livré une excellente performance et cela pourrait causer de sérieux maux de tête au PQ pour qui quelques points de pourcentage pourraient faire la différence entre une majorité et une minorité ou même permettre à un des autres principaux partis de se faufiler au pouvoir. Bien peu aurait pu se douter que sa présence au débat puisse potentiellement venir changer le cours de l'élection. Pour ce qui est des débats en face à face, les trois chefs avaient compris que l'objectif était d'aller chercher la « clip » percutante qui jouerait en boucle pendant 24 heures aux nouvelles. Les trois chefs ont bien performé, ce qui n'a rien de surprenant de la part de trois politiciens aguerris. Il fallait tout de même avoir une bonne dose de patience pour se taper les quatre débats. Ce n'est pas évident que de se « farcir » des gens qui se crient par la tête pendant des heures en espérant trouver des réponses à des questions qui, pourtant, sont fondamentales dans la vie des citoyens du Québec.

Denis Boucher

Caroline Moreno

Écrivain et comédienne.

MANQUE DE PANACHE



Les débats ont l'impact que les médias veulent bien leur accorder et ceux-ci semblent s'être mis d'accord pour encenser Françoise David, laquelle n'a aucune chance de porter son parti au pouvoir, afin de priver le PQ des votes nécessaires à la formation du prochain gouvernement. C'est le même stratagème qui a permis au NPD de ravir des sièges au Bloc et à Stephen Harper de remporter la majorité parlementaire qui lui permet de faire la pluie au Québec et le beau temps au Canada. De façon globale, les chefs ont été à la hauteur des attentes qui étaient très basses. François Legault a cependant réussi à faire paraître M. Charest plus modéré que lui tandis que Mme David créait l'illusion que QS était un parti indépendantiste. Quant à Jean-Martin Aussant, on ne pouvait que déplorer son absence en studio et son départ du PQ. En conclusion, les chefs ont livré un débat très provincial et ennuyant. La question n'est pas tant de savoir qui a tiré son épingle du jeu, mais à qui profitera la division des votes des anciens péquistes.

Caroline Moreno

Daniel Landry

Professeur au collège Laflèche à Trois-Rivières.



COMBATS D'IMAGE



Toujours intéressant d'observer les chefs de partis débattre à la télévision. Par le passé, de tels affrontements eurent un impact décisif dans les résultats du scrutin. Juste à penser aux premiers exercices du genre : aux États-Unis, Kennedy contre le nerveux Nixon en 1960; au Québec Lesage contre l'impatient Johnson en 1962. Reste que les débats télévisés constituent d'abord des combats d'image. L'assurance, le charisme et l'art de la répartie paient davantage que la sagacité. Une simple phrase assassine peut venir jeter ombrage sur toute une campagne électorale. Ce fut le cas des péquistes en 2003, après que Jean Charest eut rapporté des propos de l'ex-premier ministre Parizeau, sans que Bernard Landry puisse répondre avec assurance. Dans leur forme actuelle, les débats servent-ils la démocratie? Partiellement. Ils permettent de connaître la personnalité des chefs de partis, tout en présentant le bilan de la carrière politique de chacun des «pugilistes». Rarement permettent-ils d'en apprendre davantage sur les plateformes électorales. Cette semaine, chacun des candidats cherchait à coincer ses adversaires sur des détails comptables ou des squelettes dans un placard bien rempli. Efficace, peut-être. Mais pas toujours intéressant sur le plan des idées. À savoir lequel des candidats sort gagnant de l'exercice, j'oserais dire Françoise David pour le débat de dimanche à Radio-Canada et Télé-Québec. Elle était assurément la candidate avec le moins de pression. Elle n'a d'ailleurs été victime de presque aucune attaque de ses adversaires. Elle a cependant su faire connaître sa jeune formation politique. Sa performance au débat rend de plus en plus probable sa victoire dans Gouin. Quant aux candidats perdants, j'en mentionnerais deux. D'abord Jean Charest. Non pas qu'il ait fait mauvaise figure, au contraire! Charest demeure le meilleur débatteur du groupe. Toutefois, le contexte politique actuel (allégations de corruption, conflit étudiant, usure du pouvoir) nécessitait qu'il passe le K.-). à ses adversaires. C'est raté. L'autre perdant (bien involontaire) est Jean-Martin Aussant. Victime de la marginalisation de sa formation, il a raté l'opportunité d'obtenir une superbe vitrine pour présenter Option nationale.

Pierre Simard

Professeur à l'École nationale d'administration publique, à Québec.



UNE FOIRE D'EMPOIGNE



Ces débats me font penser aux sports de combat arrangés. À l'instar de la lutte professionnelle, les belligérants rivalisent de trucs spectaculaires et d'arguments futiles pour terrasser ou déstabiliser leur adversaire. Une fois le combat terminé, comme à la boxe, on est toujours surpris du verdict des juges. Tout comme on est surpris de l'appréciation de ces analystes politiques, soi-disant neutres, qui réussissent à décréter un vainqueur en décelant des points marquants qui ont échappé au commun des téléspectateurs. Parmi les plus perspicaces, on retiendra celui qui a déclaré vainqueur le chef absent du débat : Legault aurait gagné le débat Charest/Marois. N'importe quoi! Qu'a-t-on appris de ces quatre soirées de débat? Que nos politiciens ont la solution à tous nos problèmes en débat préélectoral, mais se voient affligés d'amnésie ou d'incapacité chronique une fois au pouvoir. Les débats sont censés vous faire changer d'opinion ou permettre aux indécis de s'en forger une. En réalité, ces débats n'auront guère d'impact sur le résultat des élections. Chacun aura vraisemblablement conforté sa clientèle respective sans réussir à raccrocher l'électeur désabusé des promesses électoralistes. Une foire d'empoigne qui aura bien servi nos grands réseaux de télévision et, parce que je suis un analyste perspicace, Costco!

Pierre Simard

Jean Gouin

Directeur général de la Fédération des médecins résidents du Québec.



TOUT PEUT ENCORE ARRIVER



Françoise David a servi toute une leçon d'humilité à ses collègues chefs des trois grands partis. Elle a été très respectueuse du temps de parole et n'a aucunement senti l'obligation d'élever la voix pour faire passer son message. La douceur fut son arme. La langue de bois pour madame David, pas question. Ce qui ne fut pas le cas de ses adversaires qui sont passés maîtres dans l'art de la manier. Par ailleurs, les chefs des autres partis sont demeurés vagues dans leurs explications, préférant parfois les attaques vicieuses et les demi-vérités pour s'attirer la faveur de l'électorat à conquérir. Planter l'adversaire était le mot d'ordre. Couper la parole, le moyen utilisé pour déséquilibrer. Ce furent des instants pathétiques où ces chefs qui aspirent à devenir premier ministre ne s'écoutaient plus et se vilipendaient à qui mieux mieux. Que ne faut-il faire pour devenir premier ministre? Monsieur Charest, qui sent le tapis lui glisser sous les pieds, a utilisé un registre parfois agressif, parfois hargneux pour pousser ses adversaires dans les câbles. Madame Marois, à qui l'instinct de tueuse ne sied guère, a tenté de s'affirmer en répétant ad nauseam les mêmes mantras, alors que François Legault est demeuré dans le simplisme binaire avec ses oui ou non. Personne ne s'est réellement démarqué mais on sent un léger avantage dans la course pour Mme Marois, talonnée par un François Legault qui prend de l'assurance et  croit en ses chances de devenir premier ministre. Mais on est loin de la ligne d'arrivée et tout peut encore changer.

Jean Gouin

Robert Asselin

Directeur associé de l'École supérieure d'affaires publiques et internationales à l'Université d'Ottawa.

PAULINE MAROIS, LA DÉCEPTION



Considérant le taux élevé d'indécis et le fait qu'il y a eu non pas un, mais quatre débats, l'impact de ces derniers sera sûrement important. La surprise? La rafraichissante prestation de Françoise David lors du débat de dimanche. Certes, elle avait le beau rôle, mais son ton apartsan était une bouffée d'air frais.  La déception? Mme Marois. Elle devait convaincre qu'elle avait un plan pour gouverner. Sans cadre financier et sans propositions concrètes, elle n'a pas non plus dissipé les doutes sur la tenue d'un autre référendum. L'idée qu'un autre référendum pourra être déclenché avec 15% d'appuis risque d'ailleurs de la hanter jusqu'à la fin de la campagne. Sur les deux grands enjeux actuels, l'économie et l'état des finances publiques, elle n'a pas été à la hauteur.

Jana Havrankova

Médecin endocrinologue.



UN PEU D'INFORMATION, BEAUCOUP  DE HARGNE



Dès le premier débat, François Legault s'est présenté comme l'homme de ménage, Jean Charest comme défenseur de l'économie et Pauline Marois comme celle qui s'occupe du bonheur de tous. Alors que les chefs du PQ, du PLQ et de la CAQ se livraient mutuellement au rappel des vieux péchés, Françoise David s'élevait au dessus de la mêlée. Posée, souriante, elle énonçait clairement les plans de son parti. Même si parfois la confrontation a prévalu sur l'information, les candidats exposaient souvent des données chiffrées. Les trois face-à-face qui ont suivi ont été empreints d'une grande acrimonie : l'animosité était évidente entre Jean Charest et Pauline Marois, le combat de coqs a dominé le débat de Jean Charest et de François Legault et les deux ex-alliés du PQ se sont rudement affrontés. Pourtant, nos aspirants premiers ministres devraient savoir que les invectives entachent leur crédibilité et empêchent les citoyens d'écouter les faits. Quelqu'un devrait aussi informer ces politiciens guerriers qu'ils sont souvent d'accord sur l'essentiel : soutien de l'économie, création de l'emploi, diminution du financement des partis, renforcement de la première ligne en santé, protection du français. Leurs moyens diffèrent. Une fois élus, ils devraient avoir l'obligation de coopérer dans l'intérêt du bien commun.

Jana Havrankova

Raymond Gravel

Prêtre dans le diocèse de Joliette et ex-député bloquiste de Repentigny.



DES SPECTACLES DE MAUVAIS GOÛT



J'ai regardé les quatre débats à la télé, et je dois malheureusement dire qu'ils m'ont tous laissé sur mon appétit. Si je qualifiais chacun des chefs sur leur performance dans cet exercice pré-électoral, j'en arriverais à ceci : le machiavélisme de Jean Charest n'a d'égal que l'infantilisme de François Legault. Quant aux deux femmes chefs : Pauline Marois et Françoise David, elles ont été capables de présenter leur programme, malgré l'arrogance et le mépris de Jean Charest et l'irresponsabilité de François Legault. On dit souvent que Jean Charest est un bon débatteur. Il présentait une attitude de supériorité à l'égard de ses adversaires jusqu'à les ridiculiser par sa méthode démagogique qu'il utilise sans cesse, afin de camoufler les squelettes dans son placard. Face à Jean Charest, François Legault avait l'air d'un ado, incapable de se défendre des attaques répétées de son vis-à-vis. Avec Mme Marois, Charest a démontré une agressivité sans précédent, comme pour l'écraser ou l'intimider; heureusement, ça n'a pas fonctionné. Entre François Legault et Pauline Marois, on a eu droit à plus de civilité au début, mais ça a vite dégénéré, lorsque Legault répétait sans cesse les mêmes âneries sur un éventuel référendum et sur le ménage qu'il veut faire au Québec. Je ne peux pas croire que les Québécois puissent faire confiance à Jean Charest, usé à la corde, ni à François Legault qui ne cherche que le pouvoir et qui est prêt à n'importe quoi pour l'obtenir, puisqu'il se dit, en même temps, contre le fédéralisme et la souveraineté. Par ailleurs, dans le système politique qui est le nôtre, le vote de chacun compte, et il nous faut être stratégique si on veut déloger le Parti libéral et ne pas élire la Coalition avenir Québec. Je peux comprendre qu'on veuille appuyer Françoise David de Québec Solidaire ou Jean-Martin Aussant d'Option Nationale, mais je suis persuadé qu'il nous faut voter pour Pauline Marois et le Parti québécois; sinon, on pourrait avoir de mauvaises surprises. Personnellement, j'en ai soupé du mépris, de l'arrogance et du machiavélisme de Jean Charest, et je ne peux plus entendre les propos illusoires de François Legault, de Gaétan Barrette et de Jacques Duchesneau qui font de la pensée magique et qui croient que leurs rêves puissent devenir réalité. Aux urnes et ça presse!

Raymond Gravel