Les Québécois célébreront Noël en fin de semaine. À une époque où la religion catholique a perdu un très grand nombre de fidèles au Québec et où plusieurs prônent la laïcité de la société, quel est selon vous le sens de cette fête? Conserve-t-elle un aspect religieux? Accorde-t-on trop de place à son aspect commercial?LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS. MAXIMUM DE 150 MOTS.

Guy Ferland

Professeur de philosophie au Collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse.

Noël apporte des bébelles

Lorsqu'on fait référence à la religion catholique dans une classe de cégep en 2011, presque aucun étudiant ne comprend l'allusion. C'est à peine si les jeunes d'aujourd'hui reconnaissent les noms de Jésus, de Marie et de Joseph. Rares sont les élèves qui peuvent dire qui est Saint-Jean-Baptiste et ce qu'il faisait comme métier. Bref, Noël ne fait résonner aucune cloche religieuse chez les étudiants, mais seulement bourdonner leur téléphone intelligent de partys à planifier. La nativité ne représente plus une fête de recueillement et de partage, mais un prétexte pour une foire commerciale organisée et bien orchestrée par les commerçants. Et tout comme les élèves, nous sommes obligés de suivre la parade. Ceux qui résistent à l'achat compulsif des derniers gadgets à la mode doivent se justifier devant le regard réprobateur des fidèles consommateurs. La foi a été remplacée par la croyance à la main invisible du capitalisme. Les cathédrales d'antan sont devenues nos immenses centres commerciaux où l'on sacrifie à l'autel du gaspillage plutôt que du partage. Heureusement, il reste les repas familiaux qui peuvent parfois redonner une dimension humaine à cette fête qui devrait relier les gens au lieu de les inciter à désirer des bébelles qui vont remplir les poubelles.

Michel Wieviorka

Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris.

Un mot depuis la France

Ici aussi, la religion catholique a perdu de son influence. Noël n'en est pas moins chargé d'autres significations que purement commerciales. C'est la grande fête des enfants, c'est aussi une fête de famille - les deux sont liés: la famille se rassemble autour des enfants. C'est pourquoi en province, de nombreux restaurants sont fermés le 24 au soir, alors qu'ils seront ouverts le 31. Au moment où la société semble perdre ses repères, où l'avenir se  bouche pour beaucoup, Noël est un temps fort, vécu collectivement, et qui marque d'une certaine façon le lien social grâce à la convivialité qui se noue. Les valeurs familiales et l'amour des enfants apparaissent comme des valeurs morales qui ne sont pas affaiblies par la crise, au contraire.

PHOTO TIRÉE DE L'INTERNET

Michel Wieviorka.

Jean-Pierre Aubry

Économiste.

La fête des enfants et du partage

Il est certain que l'aspect commercial de la fête de Noël a pris un trop de place et il serait fort souhaitable que les Québécois donnent un sens plus humain et communautaire à cette fête. Au-delà de la fête religieuse, il y deux aspects de cette fête qui pourraient être à la source d'une plus grande participation, tant au niveau familial que collectif, des Québécois de tous âges, de toutes origines et de toutes religions (incluant les non-croyants). Noël doit être la fête des enfants et la fête du partage, notamment avec les plus démunis et avec ceux qui sont les plus seuls.  Nous devons tous réapprendre à fêter sans surconsommer et en étant généreux de notre temps et de notre attention aux autres.

Jean-Pierre Aubry

Pierre-Yves McSween

Comptable agréé, enseignant au Cégep régional de Lanaudière et chargé de cours à HEC Montréal.

Une pause couleur écarlate

Avec le temps, Noël a beaucoup changé de signification dans mon esprit. Jésus n'est plus l'Immaculée Conception, mais bien le résultat d'une relation extraconjugale ou d'une relation intime avant le mariage entre Joseph et Marie. Le père Noël n'apporte plus les cadeaux, mais bien Mastercard. Les gens ne sont pas tous heureux à Noël, mais tous jouent le jeu. Mais une chose n'a pas changé, c'est le seul moment de l'année où tout un chacun met sa vie sur pause pour se retrouver en famille. En vieillissant, les cadeaux prennent la voie secondaire et c'est le rassemblement qui nous importe. Est-ce que la population surconsomme à Noël? Tout à fait, mais paradoxalement, c'est l'une des rares journées de l'année où nous quittons collectivement les magasins. Mais ce repos est de bien courte durée, le 26 décembre, les consommateurs font la queue devant les magasins pour faire une contribution de plus à Mastercard. Et nous restons collectivement dans l'esprit des fêtes à l'année: le solde du compte de banque demeure écarlate. Joyeux temps des dettes à tous!

Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires.

Une fête de partage

La religion catholique n'occupe plus la même place dans notre société, et ce, même à Noël. Les anciennes valeurs transmises par l'Église catholique ont fait place, au fil du temps, à des valeurs plus terre-à-terre, comme le partage et la compassion. Noël est aussi le moment idéal pour que les familles partagent un bon repas en discutant. Au moment où de plus en plus d'entre nous voulons une société laïque,  nous tenons toujours un peu à nos traditions catholiques. Les sondages sont clairs. Nous sommes majoritairement pour un État laïc, mais nous ne sommes pas prêts à laisser tomber certaines traditions religieuses, comme la fête de Noël. Il  faudrait trouver un moyen juste et équitable afin de ne pas anéantir les fêtes catholiques qui font partie de notre histoire, tout en respectant les religions des nombreuses communautés qui choisissent le Canada et ultimement le Québec comme terre d'accueil. Je trouve inconcevable que certains accommodements soient octroyés à des minorités religieuses, alors que les personnes de confession catholique se retrouvent à souhaiter un joyeux temps des Fêtes plutôt que le traditionnel joyeux Noël. Et que dire aussi du débat entourant le sapin de Noël qui fait partie de nos traditions depuis des lustres? L'aspect commercial entourant cette fête a toujours existé et ne cessera pas de sitôt, car c'est la période de l'année où les commerces engrangent la plus grande partie de leurs profits et font tout afin de nous vendre l'idée que le partage se fait en donnant, non pas sa présence ou son amour, mais des cadeaux, souvent hors de prix à son prochain. Je vais passer cette fête en travaillant avec mes collègues du réseau de la santé et en tentant de réconforter certains de mes patients qui passeront cette période festive sur un lit d'hôpital. Souvent seuls et démunis, ils auront besoin de nous plus que jamais afin de traverser ce Noël entouré d'intervenants qui, comme moi, sont empathiques et compatissants à leur égard.

Caroline Moreno

Auteur et écrivain.

Le respect des traditions

Par laïcité, on entend la séparation de l'Église et de l'État. Or, l'État québécois avec ses accommodements dits raisonnables, ses cours obligatoires d'éthique et de culture religieuse ne prêche pas par l'exemple. D'autre part, le Québec possède un patrimoine culturel qui doit être préservé. Qu'il s'agisse de son drapeau, de ses églises, du crucifix à l'Assemblée nationale, de ses fêtes, le passé ne peut être balayé du revers de la main. Il est de notre devoir de veiller à en conserver les traces. Le Québec change mais il n'est pas né de la dernière pluie. Joyeux Noël!

Richard Vigneault

Consultant en communication et membre de l'Idée fédérale.

Chacun son idée de Noël

La fête de Noël a perdu de sa ferveur religieuse depuis fort longtemps. La société québécoise est de plus en plus laïque. Ce que la religion a laissé, le commerce l'a repris, c'est dans sa nature. Il en est de même pour la fête de Pâques, désormais plus associée au chocolat qu'à la résurrection du Christ. Qui parle encore de la Pentecôte ou de l'Immaculée Conception? Faut-il le déplorer? La perte de la dimension spirituelle de ces fêtes traduit-elle également une perte de sens tout court de l'existence? Grandes questions ! Les Québécois se sont brutalement libérés de ce que beaucoup voyaient comme le joug de la religion catholique et l'ont remplacé par un sentiment de liberté et par l'affirmation de droits consacrés dans les chartes. Le retour en arrière est impossible. La religion demeure une affaire privée où chacun s'arrange avec sa conscience. Les agissements des théocraties religieuses dans certains pays nous démontrent que le salut de l'homme ne passe pas par le zèle religieux. Le caractère commercial des fêtes peut en attrister quelques-uns, mais il en réjouit d'autres qui profitent de ses retombées importantes sur l'emploi et l'activité économique. Quand la période de Noël est considérée comme la bouée de sauvetage de l'économie et du commerce, on se prend à souhaiter qu'il y ait plusieurs Noëls par année pour faire monter le PIB! Sur ce, joyeux Noël «vert» à tous nos lecteurs.

Pierre Simard

Professeur à l'École Nationale d'Administration publique.

Joyeux Noël!

Encore cette année, les bonnes âmes montent aux barricades. Noël serait une fête trop commerciale ou trop religieuse ou trop... (le qualificatif de votre choix). C'est bien pour dire: il y en a toujours pour mener des combats inutiles. Ça me fait penser à un texte satirique rédigé par l'économiste et philosophe Pierre Lemieux. Vous êtes dans une officine gouvernementale et nos bureaucrates font le procès de la fête de Noël. Faisons un tour de table: le représentant de la SAAQ invoque que le père Noël n'a pas son permis de conduire et que son chariot est dépourvu de ceintures de sécurité. Le représentant de l'état civil prétend que le P'tit renne au nez rouge porte un nom illégal. L'Office de la langue française déplore qu'on soit submergé de cantiques anglophones. La santé publique rappelle que la tourtière, la bûche de Noël et la consommation d'alcool sont nocives pour la santé. Le ministère du Développement durable trouve inadmissible qu'on rase des forêts entières pour envelopper des cadeaux. Hydro-Québec s'insurge qu'on illumine des sapins énergivores; cette électricité aurait pu servir à alimenter nos alumineries subventionnées. Le ministère de la Famille désapprouve qu'une période de réjouissance familiale fasse une concurrence déloyale aux garderies publiques. Plus pragmatique, le ministère des Finances suggère d'intervenir par la mise en place d'une taxe de Noël servant à réduire les files d'attente dans nos hôpitaux. Bref, la liste de conneries qu'on peut invoquer pour diaboliser la fête de Noël est infinie. Vous n'êtes pas tannés de vous faire rebattre les oreilles par tous ces petits dictateurs qui veulent s'inviter à votre réveillon? Joyeux Noël!

Pierre Simard

Jean Gouin

Directeur général, Fédération des médecins résidents du Québec.

Un opportunisme de bon aloi

La période des Fêtes a ce petit quelque chose d'enivrant. Elle est signe de joie et d'allégresse pour souligner la naissance de Jésus, notre Sauveur. Cet événement n'est pas sans nous rappeler notre appartenance à une communauté chrétienne, au fait que nous avons été élevés et éduqués avec des valeurs à caractère religieux. Et ces valeurs font intrinsèquement partie de nous. Elles nous permettent de croire en la volonté divine, de respecter et d'aimer notre prochain pour ce qu'il est, sans le juger. Elles nous permettent le recueillement et l'entraide, alors que nous vivons dans un monde où règne le désordre. Désordre économique, sociétal, civique. Désordre entre riches et pauvres, alors que les disparités ne cessent de se creuser, que des populations entières sont aux prises avec la maladie, la faim, la violence, la guerre et la pauvreté absolue. La période des Fêtes, c'est également un moment de réflexion qui nous amène à nous interroger sur le bien et le mal, sur ce que nous faisons ou pas pour améliorer le sort de nos concitoyens et de nos semblables.  Noël, d'aussi loin que je me souvienne, a toujours eu un aspect commercial, qu'on le veuille ou non. Cela permet aux parents de ce monde d'apporter joie et allégresse aux enfants que nous avons été et que nous sommes encore. En fait, Noël apporte un aspect festif qui permet la communion entre le religieux et le commercial. À chacun son opportunisme, mais c'en est un de bon aloi.

Jean Gouin

Jana Havrankova

Endocrinologue.

Fête du partage et des sens

Même dans les pays communistes où la religion était interdite, le Noël était toujours célébré. Pour les non-croyants, Jésus représente un personnage qui luttait pour la justice sociale et prônait le partage. Toute l'année est propice au partage, sans doute, mais Noël en offre une occasion privilégiée. D'abord, partager avec les moins nantis. Puis, avec nos proches, partager les souvenirs des Noëls passés, des personnes disparues, des événements de l'année qui s'achève. Partager un repas, simple ou sophistiqué, peu importe. Partager les projets pour l'année à venir. Partager quelques cadeaux, peu nombreux, mais choisis avec soin. Et puis, c'est une occasion d'exercer ses sens. Regarder les yeux éblouis du poupon qui voit les lumières de son premier arbre de Noël, le grand-papa qui se déguise en père Noël, la petite fille qui joue avec la boîte en carton plutôt qu'avec la nouvelle poupée. Écouter les discussions animées autour de la table, les rires, la musique. Sentir le sapin qui embaume la maison, la dinde qui cuit - nous y goûterons tantôt -, les chandelles qui fondent. Embrasser les invités qui arrivent enneigés ou mouillés. Il y a tant de raisons de célébrer Noël!

Jana Havrankova

Marc Simard

Collège François-Xavier-Garneau (Québec).

Noël: l'arroseur arrosé

La complainte sur le détournement de sens de la fête de Noël et sa commercialisation existe au moins depuis la naissance de la société de consommation dans les années 1950. Je le sais: j'y étais! Cette lancinante rengaine sur la récupération des symboles chrétiens par les commerçants a néanmoins un côté comique, puisque la fête chrétienne de Noël procède elle-même d'une confiscation de sens et d'un travestissement des faits par les apôtres et l'Église chrétienne naissante. En effet, les spécialistes de l'histoire du christianisme s'entendent sur le fait que Jésus de Nazareth n'est pas né à Bethléem. Ce sont les évangélistes qui ont créé cette légende dans le but de faire reconnaître celui-ci comme le Messie annoncé par les prophètes, lequel devait être de la descendance du roi David (ce qui est exact) et naître à Bethléem, ce qui est une supercherie historique. Le fait qu'il ait vu le jour dans une crèche, déjà fort douteux, n'en devient que plus improbable: on suppose que cet enjolivement relève d'un certain populisme, le Sauveur dont les disciples faisaient la promotion auprès des pauvres et des esclaves n'ayant pas pu naître dans un palais et encore moins dans une arrière-boutique. De plus, nul ne connaît sa date de naissance exacte (ni même l'année!), qui n'a été située par les fondateurs du christianisme à la fin du mois de décembre que pour cannibaliser les fêtes polythéistes de Sol Invictus (dieu du renouveau solaire chez les Italiotes) et persanes de Mithra (dieu de la lumière), qui avaient lieu à l'occasion du solstice d'hiver et étaient fort populaires chez les Romains. Cette technique a été reprise avec succès pour la plupart des fêtes et des symboles religieux du polythéisme latin. Ce doit être quelque chose comme la vengeance de Mercure!

Nestor Turcotte

Philosophe et théologien.

Sainte nuit

Les chrétiens fêtent traditionnellement Noël le 25 décembre. Le page Libère (354) en fixa la date pour remplacer les fêtes païennes du Soleil invaincu, première divinité de l'Empire romain. En fêtant Noël, le 25 décembre, les chrétiens, s'inspirant du texte du prophète Malachie, 3, 20 et de l'apôtre Luc 1, 78, voient le Christ comme l'authentique SOLEIL de JUSTICE. Le monde n'est pas divin comme le croit les Romains et l'on doit cesser d'adorer le monde en son tout ou en partie. En venant dans le monde, Dieu habite le monde créé de ses mains, en le rachetant de sa faute et en l'invitant à partager son Eternité d'amour. Le nouveau SOLEIL de Justice est Père, Fils et Esprit. Il est une spirale d'Amour. La première manifestation historique de cet Amour inconditionnel de Dieu s'exprime dans la Création. Le monde est sorti d'un don de Dieu. Le monde subsiste par un don de Dieu. L'homme est régénéré par un don de Dieu. La deuxième manifestation du Soleil de Justice a eu lieu il y a 2000 ans, moins de 800 000 jours. Dieu a envoyé son propre Fils refaire ce monde «cassé» (selon le philosophe Gabriel Marcel) par le mal et lui promettre, par grâce, la divinisation éternelle. Il vient, dans une chair d'homme, vivre comme tous les hommes, révéler à l'humanité quelque chose jusqu'ici inconnu: Dieu est Amour et Il aime tous les hommes. C'est le mystère de la crèche. Ça scandalise bien du monde. Et il en sera ainsi jusqu'à la consommation des siècles. Il y aura une dernière manifestation du Soleil de Justice. À la fin des temps. Et il n'y en aura pas d'autres. Je pense à tout cela la nuit de Noël. Vous devez me trouver original. En effet, je suis loin du père Noël et de tout ce qui l'entoure. Sainte nuit à tous!

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE NESTOR TURCOTTE

Nestor Turcotte.

Mélanie Dugré

Avocate.

S'approprier Noël

La fête de Noël d'aujourd'hui ne porte plus la signification religieuse des célébrations d'autrefois. Si ce constat peut inspirer regrets et nostalgie, il peut aussi être porteur d'une invitation à créer un Noël à notre image. Il nous appartient, individuellement et collectivement, de redonner à cette magnifique fête un sens qui reflétera nos valeurs, ce que nous sommes et ce que nous souhaitons transmettre. Nul n'est condamné à se laisser emporter par la folie commerciale et le magasinage compulsif. L'hyperconsommation est un choix plutôt qu'une obligation; trop souvent un baume sur un grand vide intérieur ou un douloureux mal-être. En cette ère de performance et de perpétuelle course, Noël devient une opportunité de prendre un temps d'arrêt, de s'entourer des êtres aimés et de célébrer les valeurs humaines, en simplicité et authenticité. C'est l'occasion de se parler, de s'entraider, de s'aimer. Noël, c'est aussi et beaucoup une fête qui célèbre l'enfance et le pouvoir de son imaginaire avec des symboles qui font rêver les tout-petits. Tâchons de ne pas laisser le cynisme ambiant tuer la candeur et la naïveté de ceux qui attendent Noël toute l'année. C'est maintenant à nous d'entretenir la magie de Noël et de créer de nouvelles traditions qui traverseront le temps et se légueront aux prochaines générations.

Mélanie Dugré

Francine Laplante

Femme d'affaires, présidente de la fondation des Gouverneurs de l'Espoir.

Prendre enfin le temps

Pour moi Noël, c'est simplement de prendre enfin le temps. Prendre le temps de choisir des cadeaux pour mes cinq enfants et mon amoureux. Prendre le temps de cuisiner des beignes qui me rappellent ceux de ma défunte mère, prendre le temps de décorer le sapin avec ma petite Rose, prendre le temps de signer moi-même les quelques centaines de cartes de Noël que j'envoie à mes clients et mes amis, prendre le temps d'organiser une souscription de cadeaux pour les enfants de la DPJ, prendre le temps d'assister aux pratiques de la chorale de ma fille pour les messes du 24 décembre, prendre le temps d'inculquer à mes 4 grands adolescents les traditions des Fêtes, prendre le temps de me recueillir dans une belle église en écoutant des chants simplement pour faire le plein de calme et de sérénité. Pour moi Noël, c'est prendre le temps de m'arrêter et de faire le bilan du chemin parcouru durant l'année et surtout du chemin que je veux prendre dans la prochaine année. Noël prend le sens que nous voulons bien lui donner, il devient commercial si nous voulons qu'il le devienne... Et peu importe le Dieu auquel nous croyons, l'important est de croire! Et Noël est la période toute désignée pour croire en un monde meilleur et aux étoiles dans les yeux des enfants qui espèrent croiser le père Noël... Joyeuses Fêtes!

François Bonnardel

Député pour l'ADQ dans Shefford.

Une fête qui fait partie de notre identité

Les célébrations de la fête de Noël feront toujours partie des traditions et de la culture de la nation québécoise. Si cette fête est apparue grâce à la religion catholique, tous s'entendent pour dire de nos jours que le caractère religieux de celle-ci constitue désormais un choix personnel et ne peut être imposé à quiconque. Toutefois, même si elle est issue de notre héritage catholique, la fête de Noël est ancrée dans l'identité québécoise et est importante pour une très vaste majorité des individus qui composent notre nation. Pour cette raison, nous ne devrions en aucun cas laisser certains opposants nous empêcher d'afficher des symboles de Noël dans des lieux publics. Noël peut représenter à la fois une célébration religieuse pour les uns et une fête commerciale pour les autres. Que ce soit individuellement une occasion de prier ou de faire des achats au centre commercial, il demeurera toujours important, collectivement, que nous affichions notre attachement à cette fête. Joyeux Noël à tous.

photo archives La Voix de l'Est

François Bonnardel