Pour remplacer le pont Champlain, les études mettent l'emphase autant sur l'option d'un tunnel que celle d'un nouveau pont. Quelle est votre préférence? Par ailleurs, croyez-vous que le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, a perdu des plumes dans ce dossier?

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Richard Vigneault

Consultant en communication et membre de l'Idée fédérale

UN PONT ET UN PÉAGE

Le ministre des Transports du Canada, Denis Lebel, devra mieux s'entourer. Ses propos pour justifier la non-publication d'un rapport sur l'état du pont Champlain pouvaient être interprétés de deux manières: le public n'est pas en mesure de comprendre; le même public pourrait s'inquiéter de la teneur de ce rapport! Dans les deux cas, ce n'est pas fort. Le ministre devrait savoir que le public est inquiet depuis longtemps, particulièrement ceux qui empruntent cette infrastructure quotidiennement. Il est sans doute préférable de se mettre à la planche à dessein dès maintenant, compte tenu de ce que les experts en disent. Laissons-leur le soin d'opter pour un tunnel ou un pont. Le pont Champlain est, et de loin, le plus achalandé au Canada. Beaucoup plus que le pont de la Confédération qui a coûté plus de 1 milliard de dollars et pour lequel l'entreprise privée qui le gère refuse de donner les chiffres de passages. Le pont Champlain fait partie des veines économiques de Montréal qui, doit-on le rappeler, est une île! Il faudra profiter de la construction d'un nouvel ouvrage pour enfin rétablir le péage permettant l'entretien permanent de la nouvelle structure, contribution qui n'aurait jamais dû être abolie.

Jean Gouin

Directeur général de la Fédération des médecins résidents du Québec

UN PONT, UNE MEILLEURE SOLUTION

Depuis avril dernier que le gouvernement fédéral nous cache les études sur l'état du pont Champlain. Le ministre des Transports au fédéral, Denis Lebel, a, pour je ne sais quelle raison, changé son fusil d'épaule après avoir refusé, en début de semaine, de rendre publiques ces études. Nous le savons tous, les politiciens sont les champions incontestés du flou verbal.  Mais quand la sécurité des citoyens est en cause, aucun politicien n'a le droit de cacher quoi que ce soit à ses commettants. C'est même un devoir de les informer. Le ministre se devait de dissiper nos craintes. Ce fut fait, mais le ministre a trop attendu. La confiance n'est plus au rendez-vous. Le pont Champlain est une vitrine sur Montréal. Lorsque vous le prenez en direction de Montréal, la vue qui s'offre à vous est époustouflante. Vous avez Montréal et notre majestueux fleuve à vos pieds. Je préfère d'emblée un pont qu'un tunnel. D'autant plus que les coûts pour la construction d'un pont sont nettement plus avantageux et que nous allons ainsi pouvoir bénéficier pendant longtemps encore de cette vue imprenable. Maintenant que les études ont été rendues publiques, il n'y a plus lieu d'attendre. Le gouvernement doit, au plus vite, prendre une décision et nous faire connaître ses échéanciers, pour assurer la sécurité des citoyens.

Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires et résidant de la Montérégie

POURQUOI PAS UN TUNNEL?

Selon moi, le pont Champlain devrait être remplacé par un tunnel. Certes, un tel ouvrage serait plus dispendieux à construire, mais il serait aussi plus sécuritaire et aurait une plus longue durée de vie qu'un pont qui, lui, est plus fragile aux vibrations et soumis à nos hivers rigoureux.  L'attitude du ministre des Transports, Denis Lebel, identique à celle de son homologue provincial Sam Hamad concernant le pont Mercier, me laisse perplexe. Sans nous traiter ouvertement d'imbéciles, il disait ne pas vouloir rendre publiques les conclusions de BCDE parce que nous n'y comprendrions rien. Pourtant, en lisant des extraits de ce rapport dans les pages de La Presse, je constate que même moi, néophyte en matière d'ingénierie, je comprends que le pont Champlain est dangereux et doit être remplacé. Cela dit, si je chaussais les souliers de Stephen Harper, je ne ferais ni un ni deux et je remplacerais mon ministre des Transports, car la crédibilité et la transparence ne sont visiblement pas au rendez-vous avec M. Lebel.

Jana Havrankova

Endocrinologue et résidante de Saint-Lambert

UN PONT... ET QUE ÇA SAUTE!

«Monsieur L., j'ai ici un rapport concernant l'état de votre coeur. Toutefois, comme vous n'êtes pas en mesure de le comprendre et que vous pourriez être saisi d'émoi, je vous en cacherai le contenu.» Je voudrais bien voir ce que diraient mes patients si je procédais comme l'a fait le ministre Denis Lebel! Si les enjeux sont compliqués, il convient de les simplifier, pas de les dissimuler. N'est-ce pas le rôle des gouvernants et de leurs attachés de presse? Par ailleurs, je ne peux pas m'empêcher de me demander si le document exhibé n'est pas un substitut pour calmer la grogne de la population, qui s'estimait, à juste titre, laissée dans l'ignorance. Mais trêve de théorie de complot! Admettons qu'il s'agit du document en question (même s'il date de mars 2011...) On y évalue la faisabilité d'un nouveau pont ou d'un tunnel pour remplacer le pont Champlain, qui menace de s'effondrer. On y apprend que la construction d'un tunnel serait plus chère, plus longue et plus problématique pour l'environnement. Le tunnel serait aussi probablement moins sécuritaire. Si l'on interdit le transport des matières dangereuses par le tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, il doit bien y avoir un risque, non? Je vote donc pour le pont, et que ça saute (avant que ça tombe)!

François Bonnardel

Député adéquiste de Shefford

LE MIEUX ADAPTÉ

Près de 70% de l'économie québécoise transite par la zone métropolitaine et le pont Champlain est la seule voie d'accès vers l'île de Montréal qui ne comporte aucune restriction pour le camionnage. Ce sont environ 13 000 camions qui transitent chaque jour par ce pont pour contribuer au développement économique de toute la province. Tant l'importance de ce lien névralgique pour notre économie que son état de détérioration ne sont plus à démontrer. Il faut donc reconnaître qu'il y a urgence d'agir dans ce dossier et préparer un projet le plus rapidement possible. Trop d'exemples nous ont démontré par le passé qu'en laissant traîner les choses, les problèmes ne font que s'aggraver. Regardons seulement les problèmes de circulation majeurs engendrés par la lenteur du gouvernement du Québec dans la reconstruction de l'échangeur Turcot, ou encore dans celle de la rue Notre-Dame, toujours dans un cul-de-sac. Qu'il s'agisse d'un tunnel ou d'un pont, il faudra retenir le projet d'infrastructure le mieux adapté aux besoins des Montréalais et au meilleur coût possible. Surtout, il faudra un projet durable qui permette de réduire le plus possible les problèmes de circulation routière et de stimuler l'activité économique de la métropole.