D'après vous, le dossier des inondations en Montérégie a-t-il été bien géré par les instances gouvernementales? Les sinistrés du Richelieu ont-ils reçu un support suffisant du gouvernement Charest? de la Sécurité civile? de l'armée canadienne? du gouvernement Harper?

LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS. MAXIMUM DE 150 MOTS.

Jean Gouin

Directeur général de la Fédération des médecins résidents du Québec

L'IMPLICATION DES UNS, LE MÉPRIS DES AUTRES

Les récentes inondations survenues au Québec nous ont fait prendre conscience de notre fragilité face au déchaînement des éléments. Dès le départ, le gouvernement du Québec s'est activé pour apporter une aide aux sinistrés. Le premier ministre s'est présenté en quelques occasions sur place, offrant un support matériel et psychologique à la population concernée et promettant une aide financière et c'est tout son honneur. L'aide apportée par les instances politiques québécoises a été à la hauteur de mes attentes. Il était difficile de faire plus. C'est pourquoi le Québec a demandé à l'Armée canadienne de s'impliquer. Par ailleurs, j'ai trouvé méprisante la déclaration du ministre de la Sécurité publique du Canada, Vic Toews, à l'effet que «les Forces canadiennes ont d'autres chats à fouetter que d'enlever des sacs de sable». Le rôle principal d'une armée est de servir son pays. C'est d'ailleurs ce que les recruteurs font valoir aux jeunes Canadiens. Mais l'armée a plus d'un rôle. Elle protège nos frontières et notre territoire, n'hésite pas à faire la guerre lorsque nécessaire et représente la sécurité, notre sécurité. Elle est à l'emploi des Canadiens. Et, quand surviennent des catastrophes, elle vient en appui aux policiers ou encore à la Sécurité civile. Ce n'est pas seulement M. Charest qui a subi une rebuffade de la part de M. Toews, ce sont tous les Québécois.

Caroline Moreno

Écrivain

LA GOUTTE

Sur le site de la défense nationale du gouvernement du Canada, on peut lire: «L'Armée de terre protège les Canadiens, le Canada et leurs intérêts... en aidant les pouvoirs provinciaux et autres lors de catastrophes naturelles, comme des tremblements de terre, des tempêtes, des incendies de forêt ou d'autres urgences». Les inondations en Montérégie étaient prévisibles et donc, évitables. L'armée est non seulement arrivée trop tard, mais elle partie trop vite, ce qui s'appelle ne pas se mouiller. Faut-il posséder des champs de pavot pour obtenir une aide efficace et rapide de la part du gouvernement central et des soldats auxquels nous versons des salaires et de généreuses pensions?

Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires

IMPROVISATION

Il est désolant de constater à quel point les résidants de la Montérégie sont victimes, non seulement des pires inondations des 150 dernières années, mais aussi de l'improvisation des gouvernements provincial et fédéral. Le gouvernement Charest, qui est toujours en mode réaction, semble être à la merci de son homologue fédéral qui envoie 800 soldats, et alors que l'eau monte deux semaines plus tard, décide d'en retirer 500. Malgré le désastre sans précédent que vivent les Montérégiens, Stephen Harper ne s'est toujours pas présenté sur les lieux afin de réconforter autant soit peu ces milliers de personnes qui réalisent peu à peu qu'elles vont perdre l'investissement ultime de leur vie. Aux yeux du gouvernement fédéral, cette tragédie est-elle de moindre importance que celle dans l'Ouest canadien? Outre les sinistrés eux-mêmes et les élus municipaux, la solidarité dont devraient faire preuve les élus provinciaux et fédéraux n'est visiblement pas au rendez-vous.