Vous avez été nombreux à répondre à notre appel à tous sur le réseau de l’éducation, vous disant pour la plupart inquiets des maux qui l’affligent. Voici un aperçu des courriels reçus.

L’éducation n’a jamais été une priorité

La réalité est que tous les gouvernements ont laissé tomber l’éducation depuis plus de 25 ans. Ça n’a jamais été une réelle priorité, ni pour les gouvernements ni pour la population québécoise. Au lieu de se donner un solide système, nous avons préféré croire que des baisses d’impôt étaient compatibles avec des services similaires. Résultats : les conditions d’exercice et les salaires n’attirent personne et surtout pas les enseignantes des autres provinces !

Claude Dansereau

Centralisateur

Bernard Drainville n’est pas celui qui pourra redresser le réseau de l’éducation, malheureusement. Son désir de centraliser, son incapacité à consulter les enseignants sont de mauvais augure pour l’avenir. Je pense que l’on va voir un exode encore plus massif des profs du public.

Pierre Chatelain

Drainville est solide

Je suis très satisfaite de la présence de Bernard Drainville dans ce dossier, qui a besoin, tout comme la santé, d’être « pimpé ». Il est solide et il a la capacité de « se tenir debout » devant les résistances « corporatives ». On ne peut certainement pas donner les guides aux syndicats ou à quelques syndiqués, qui n’en ont que pour leurs acquis, ni aux bureaucrates, ni aux « fous de la religion ». On recherche la compétence et la bonne gouvernance. Je choisis sans hésitation ce ministère mené par M. Drainville.

Edith Henri

Du maquillage

Que non, j’ai enseigné 35 ans comme orthopédagogue et le système s’est peu amélioré. On enlève, on remet, puis on enlève à nouveau et on remplace. Ça n’a pas changé de 1974 à 2023. Les services pour l’aide à l’élève sont toujours aussi faibles. Comme on ne sait pas vraiment quoi faire, on maquille. Actuellement, c’est très pénible dans les écoles et je n’y retournerais pas, même pas pour dépanner !

Raymonde Fortin

Pas d’amélioration

En tant qu’élève de 1re secondaire, je trouve que M. Drainville émet plusieurs promesses qui pourraient grandement aider le système d’éducation au Québec. Cependant, je ne vois pas d’améliorations depuis le début de mon parcours scolaire. On dirait qu’il nous donne plein de solutions afin de remédier à notre misérable système d’éducation, mais qu’il ne met rien en place. Heureusement, mon école secondaire, le Collège Durocher de Saint-Lambert, est capable de stimuler les élèves avec une panoplie d’activités parascolaires. Les enseignants sont passionnés et engagés dans le cheminement scolaire de chaque élève. Les enseignants sont capables de tisser des liens solides avec les élèves et ceux-ci sont toujours présents afin de les aider. Je trouve que les efforts de mon école compensent l’inactivité du gouvernement.

Thomas Montigny, 1re secondaire, Collège Durocher, Saint-Lambert

Plus ou moins satisfait

Plus ou moins satisfait du réseau. Depuis l’arrivée de M. Drainville, il y a eu plusieurs coupes « en sourdine » dans les budgets, concernant le sport-études notamment, et d’autres services aux élèves. Et sa réforme annoncée risque d’éloigner encore plus l’engagement des parents et des décideurs locaux à prendre ensemble des décisions pour le milieu de vie des élèves.

Christian Ouellet, père de deux filles (4e année et 3e secondaire)

Un réseau injuste

Nos enfants sont maintenant des adultes, mais nos insatisfactions à propos du réseau de l’éducation perdurent. Nous réclamons la fin du réseau à trois vitesses, ayant tous deux, mon épouse et moi, enseigné dans le réseau public. Ce système injuste devrait être « revu et corrigé » afin d’éliminer les injustices et pour améliorer les chances de réussites des élèves.

Robert Landry, Saint-Lazare

Un film connu

Proposition mal ficelée qui nous ramène à l’ère de la centralisation des pouvoirs de Gaétan Barrette. On a déjà vu le Québec jouer dans ce film-là !

Michel Gagnon

De belles paroles

De belles paroles, mais peu d’actions. Identifiée par de nombreuses études et experts, l’utilisation à outrance du cellulaire par les enfants est nuisible à leur développement. Le simple fait de ne pas encadrer ou interdire le cellulaire dans les classes en dit long sur la capacité et la volonté de ce gouvernement de résoudre les maux du réseau de l’éducation.

Jean-Paul Bertrand

Écoutez les critiques

Ayant été directeur général de commissions scolaires pendant 18 ans de 1983 à 2001 à Saint-Jérôme et Montréal, j’ai été acteur et spectateur de multiples réformes : certaines bien nommées, d’autres moins bien. La dernière en date est dans la deuxième catégorie.

Vous croyez qu’en augmentant les pouvoirs du ministre, vous décentralisez le réseau scolaire ? Vous avez cru ce gouvernement qui disait qu’en faisant disparaître les commissions scolaires, vous donniez plus de pouvoirs aux parents ? Vous croyez que ce faisant (la disparition d’un pouvoir politique régional) vous décentralisiez le réseau scolaire ? Écoutez les critiques des parents qui ont participé aux C.A. des centres de services scolaires et écoutez ce qu’ils pensent de la nouvelle pseudoréforme et vous aurez une réponse à vos questions.

L’état du réseau scolaire et tous les problèmes identifiés seront-ils mieux pris en compte par cette réforme de structure ? Non. Qui peut croire que le ministre sait mieux que les gens du milieu comment régler les problèmes rencontrés ? La mobilisation des intervenants, élément essentiel au dynamisme d’un milieu et du réseau, ne peut être imposée par la décision d’un ministre qui se croit en meilleure position pour imposer sa décision uniformément à tout le Québec.

Un changement de structure a un impact important sur le réseau : il amène les acteurs à se repositionner face au changement et occupe souvent un espace important. Quelle perte de temps et d’énergie pour une pseudoréforme inutile !

Yves Archambault