Nous vous avons demandé quelles mesures le gouvernement devrait adopter pour réduire la consommation d’énergie au Québec et quelles habitudes vous étiez prêts à modifier. Voici un aperçu de vos réponses.

Le refus de changer nos habitudes

Je fais déjà l’expérience de la tarification dynamique avec Hydro-Québec. Sans faire trop d’accommodement, j’économise sur ma facture annuelle en adaptant mes habitudes de vie. Tous les électroménagers se programment, ce n’est pas plus mal de faire démarrer le lave-vaisselle ou la lessiveuse en soirée. Les thermostats programmables ou connectés peuvent nous simplifier la vie… pourquoi ne pas profiter de cette technologie pour répartir notre consommation ? Ce que je constate quand j’entends ces gens qui critiquent, c’est le refus de changer nos habitudes de consommation. Encore. Avec toutes les conséquences environnementales que cela implique.

Isabelle Paiement

Programmer nos appareils

Il y a plus de 40 ans, je me rendais en Allemagne visiter des amis établis là-bas pour l’armée canadienne. Déjà, à cette époque, l’électricité était chère, alors les maisons étaient équipées de petits réservoirs à eau chaude pour les installations du lavabo de cuisine, de la douche dans la salle de bain. Cela contrôlait la consommation, car le réservoir se vidait vite ! Des douches de 10 minutes, pas possible ! Depuis des années, les fabricants de lave-vaisselle et de laveuses offrent le départ différé de ces appareils, mais ici, au Québec, ce n’était pas très utilisé comme fonction car le prix du kilowattheure est toujours le même. Cette fonction sera probablement plus populaire avec la fluctuation du taux de celui-ci. Ce n’est pas du tout contraignant pour la plupart des ménages. Il y a aussi les appareils qui fonctionnent avec Bluetooth qui sont faciles à programmer ! C’est une autre façon de prendre conscience qu’il faut consommer avec modération et ce n’est pas plus contraignant que d’apprendre à faire du recyclage ou du compostage !

Esther Drouin

La logique du consommateur averti

C’est très simple, fouiller dans les poches des consommateurs. C’est comme le prix de l’essence. Quand ça devient trop cher, on calcule nos sorties, la consommation du véhicule et les distances à parcourir. C’est la logique du consommateur averti. Tout le monde doit apprendre à diminuer sa consommation d’électricité ; les petits et les grands, les riches et les pauvres. C’est une question de culture de société, et oui, ça peut se changer. Regardons le comportement des Européens qui doivent gérer leur électricité qui est en moyenne sept fois plus chère qu’au Québec. S’ils sont capables de le faire, nous le sommes également, et c’est toute la société qui en profitera.

Lucie Morin

Quatre suggestions

1. Réduire la publicité sur les voitures. 2. Améliorer et rendre gratuit le service de transports en commun. 3. Surtaxer l’importation de produits à obsolescence programmée. 4. Surtaxer l’achat de véhicules lourds pour les usagers, à moins de preuve qu’ils sont indispensables à leur travail.

Philippe Wuidart

Drogués à l’énergie

Je considère qu’il est absolument essentiel que nous réduisions notre consommation énergétique. L’abondance énergétique des 200 dernières années nous a permis d’atteindre des niveaux de confort qui ne sont absolument pas soutenables. L’énergie est partout et nous y sommes drogués. La corrélation entre PIB, consommation d’énergie et pollution n’est plus à démontrer. Les limites planétaires sont largement dépassées. Apprendre à vivre avec moins, à chauffer moins nos maisons qui doivent devenir plus petites, à prendre des douches plus courtes et froides est très important. Il faut réduire la consommation de viande dans notre alimentation. Nos véhicules doivent être plus petits, rouler moins vite et être partagés. Les gadgets électroniques sont impossibles à recycler et requièrent des quantités phénoménales de matériaux. L’abondance énergétique a atteint son pic (toutes énergies confondues : fossiles, hydro, nucléaire) et la descente énergétique est en train de se matérialiser. Nous devons contribuer à l’effort, nous aussi, et ce, dès maintenant !

Louka Méthot

Mon indépendance

Moi, j’attends qu’Hilo soit compatible avec le chauffage central à eau pour un horizon à court terme, mais à long terme dans 10 à 15 ans, je voudrais avoir des panneaux solaires avec une batterie de stockage pour être plus indépendant du réseau en cas de panne et enlever une pression sur celui-ci. Je serais gagnant en économie sur la facture d’électricité, je serais aussi capable d’avoir du courant en cas de panne et je serais gagnant en permettant à Hydro d’exporter plus d’électricité, donc de rendre le Québec plus riche.

Nathaniel Guévin

Utilisateurs, payez !

Je demeure au Saguenay depuis peu et soit j’utilise les transports en commun pour mes déplacements, soit je marche quand c’est possible. Comme dans la plupart des régions, il y a un accroissement du nombre de camionnettes et de VUS sur les routes. Dans le but de ralentir cette tendance énergivore, j’ai pensé à l’imposition d’une taxe minceur annuelle et progressive sur le poids de ce genre de véhicules. Par exemple, les autos de moins de 1000 kg seraient taxées annuellement de 300 $. Ce montant augmenterait de 100 $ pour chaque 100 kg supplémentaires. De plus, il y a beaucoup de grands stationnements municipaux gratuits. Je crois que les villes devraient imposer une vignette renouvelable annuellement et disposer des parcomètres sur les tronçons de rues commerciales, car il n’y en a aucun ici. En dernier lieu, taxer encore plus l’essence, utilisateurs, payez !

Pierre Allen, Saguenay

Ma contribution

Pour ma part, je contribue depuis longtemps à la sobriété énergétique. Dès le beau temps, le barbecue devient mon mode de cuisson pour presque tout, même les petits-déjeuners. Concernant le lavage, je le fais dans la matinée et j’utilise encore et toujours un séchoir éolien, une corde à linge. Mais oui, et j’adore en plus. Pour le chauffage, nous sommes des personnes qui aiment respirer le bon air, alors on met le thermostat à 19 °C seulement, on aime mieux se rajouter une petite laine. Je suis à la retraite, mais quand je travaillais, j’avais la même routine. Voilà ma contribution.

Ginette Auger, Beauharnois

Le transport de la neige et autres idées

1. Mon lave-vaisselle a une fonction pour un démarrage retardé. Je l’utilise parfois l’hiver par grands froids, par conscience environnementale, mais si j’avais une incitation financière, je le ferais beaucoup plus facilement. 2. La climatisation dans les lieux publics : souvent je gèle dans ces espaces ! Il me semble qu’un degré de plus serait tolérable, surtout si une éducation est faite en ce sens. 3. Le transport de la neige, une aberration environnementale s’il en est une. Il me semble qu’il faut revoir cela avec un œil neuf. Tout le monde a ri du propriétaire du centre commercial qui fait fondre la neige de son stationnement, mais il me semble qu’il y a une piste : réutiliser la chaleur « perdue » des immeubles (demandez aux personnes qui vivent dans la rue, ils connaissent les endroits...) pour faire fondre la neige « localement ». Je ne connais pas le ratio neige/liquide mais j’estime que ça doit tourner autour de 15 centimètres pour 3 cm, donc un ratio de 5/1. Et si le camion lui-même est équipé d’un dispositif électrique pour faire fondre la neige sur-le-champ et la rejeter directement dans les égouts, cela fait cinq fois moins de voyages de neige ! J’aimerais beaucoup avoir une comparaison du coût payé par le centre commercial comparativement à celui payé par la Ville de Montréal pour éliminer la même quantité de neige. Et le coût doit inclure les GES émis par les camions qui font les allers-retours vers les dépotoirs de neige.

Lucie Forand, Montréal