Le plaidoyer de Stéphanie Grammond pour des déclarations de revenus préremplies par le gouvernement trouve écho auprès de nos lecteurs, qui ne demandent pas mieux. Voici un aperçu des commentaires à l’éditorial « Plaidoyer pour des impôts qui se font tout seuls », publié le 15 avril.

Cela existe en France

Tout à fait d’accord pour simplifier les déclarations d’impôts, y compris fusionner nos deux niveaux de déclaration (provincial et fédéral). Pour information, la déclaration préremplie existe également en France depuis 2006, pays pourtant réputé comme particulièrement bureaucratique.

Benoit Bazoge, Montréal

Stress annuel

Tellement d’accord ! Je fais les impôts pour la famille et c’est un stress chaque année d’oublier quelque chose ou d’être incertaine de bien faire les choses… et je travaille dans le milieu financier, avec un baccalauréat et une maîtrise. Je compatis beaucoup avec les gens qui n’ont pas la littératie pour comprendre le jargon fiscal.

Chantal Aubry, Montréal

Moyenâgeux

En 2017, un ami australien me montrait comment il se connectait à sa déclaration d’impôts par sa banque, regardait sa déclaration préremplie et n’avait qu’à cliquer pour l’accepter ! Pourquoi vit-on au Moyen-Âge ?

Serge Boulard

Au secours

Le gouvernement fédéral peine déjà à payer ses fonctionnaires, si en plus on lui demande de produire nos déclarations d’impôts, alors là je crie « au secours ». Il y a une limite à la centralisation.

Pierre Morabito, Sainte-Adèle 

Deux petites minutes

Oui, oui, oui ! La première fois que j’ai fait ma déclaration de revenus au Québec, j’étais stupéfaite devant la tâche colossale que cela impliquait. Pourquoi si complexe quand ça pourrait être beaucoup plus facile ? Quand j’ai quitté mon pays natal, la Suède, en 2005, je recevais ma déclaration préremplie par la poste, je passais deux minutes pour vérifier les données et je renvoyais la confirmation avec un texto ! Il y a 20 ans ! Presque personne en Suède, sauf les très riches et les entrepreneurs, n’a besoin d’un comptable.

Elisabeth Chartier

Un gain de temps et d’argent

Je suis 100 % d’accord avec l’idée d’avoir une déclaration d’impôts préremplie. Que d’argent et d’énergie épargnés.

Gilbert Leclerc

À en perdre son latin

Nos gouvernements devraient proposer ce service à tous les Canadiens. Nos déclarations d’impôts sont excessivement compliquées… même les comptables y perdent leur latin. Automatisez toute cette paperasse au plus vite.

Denis Bourbonnais

Pourquoi faire compliqué ?

En tant que comptable professionnelle agréée ayant à préparer des déclarations de revenus, je souhaite depuis plusieurs années que les déclarations soient remplies automatiquement et que l’avis de cotisation préliminaire soit émis. J’ai quelques clients ayant des déficiences mentales et vulnérables pour qui ce service serait grandement efficace. Pourquoi faire compliqué quand on peut tellement faire preuve de simplicité et d’efficacité à moindre coût ?

Danielle Routhier 

Conflit d’intérêts potentiel

Il y a déjà plusieurs années de cela, la Cour suprême du Canada a déclaré que le contribuable a le droit de prendre tous les moyens légaux nécessaires pour payer le moins d’impôts possible. Quant à l’État, lui, il vise tout à fait le contraire. Conséquemment, y aurait-il conflit d’intérêts à ce que l’État produise lui-même la déclaration de revenus de ses contribuables ?

Donal Archambault

Osons espérer

Économie de temps et d’argent ! J’espère que ce sera en place pour la prochaine production de rapports d’impôts.

Jacinthe Maher

Ça vient juste une fois par année

Que les gens arrêtent de se fier aux autres, surtout au gouvernement, et qu’ils se prennent en main pour s’occuper de produire leur déclaration de revenus. Ils n’ont pas de difficulté à acheter des cadeaux de Noël, des cocos de Pâques, des soupers au resto… mais ils n’ont pas le temps d’aller faire leur déclaration de revenus une fois par année !

Charles Dubreuil

Soulagé de 180 $

Je suis Français et je vis au Québec depuis deux ans. Lors de ma première déclaration, j’ai été stupéfait devant la complexité de la déclaration de revenus simples (deux salaires). J’ai acheté un logiciel sur les conseils d’un voisin : peine perdue, la complexité reste de mise. Finalement, j’ai fait appel aux services d’un comptable qui m’a soulagé de 180 $. J’aurais tellement aimé être accompagné pour ma première déclaration par les services fiscaux…

Mohan Monany

Casse-tête coûteux

Tout à fait d’accord pour que les impôts soient préremplis par le gouvernement et qu’on ajoute juste des frais dont il n’a pas connaissance (activités sportives et culturelles des enfant, frais médicaux, REER, etc.). Chaque année, c’est un vrai casse-tête pour ramasser tous les documents et les envoyer au comptable. Sans compter que de l’argent sort encore de nos poches pour ledit comptable.

Sofia Jdidi

La coordination fédéral-provincial

En tant que bénévole du programme SAIPB (Service d’aide à l’impôt, programme des bénévoles) je suis tout à fait d’accord avec le souhait de Mme Grammond à propos des impôts qui pourraient (facilement) se faire tout seuls.

Le seul bémol, c’est, pour l’instant du moins, le manque de coordination entre le fédéral et le provincial. Encore une fois, ce « satané » Québec est différent des autres provinces et nous devons produire deux déclarations au lieu d’une seule comme dans le reste du Canada.

Depuis plusieurs années déjà, le fédéral offre un programme téléphonique, sur invitation, auprès des gens qui ont une déclaration simple et un revenu modeste, pour remplir une déclaration de revenus. Mais voilà : il n’offre que la déclaration fédérale.

Beaucoup de gens à revenu modeste, qui constituent la majorité de notre clientèle, ne comprennent pas ou si peu que l’on doive produire deux déclarations au Québec. Les quelques personnes qui acceptent l’invitation du fédéral sont heureuses de pouvoir faire leur déclaration au téléphone en cinq minutes. Au mois de juillet, quand ils ne reçoivent pas leur chèque de solidarité du Québec, ils viennent nous voir, les bénévoles, pour des explications. Alors, on remplit la déclaration provinciale pour eux, mais, comme ils sont en retard, ça cause d’importants délais dans la réception de leur premier chèque de solidarité. Pour beaucoup de gens, ce chèque d’environ 100 $ par mois est essentiel afin de boucler les exigences de fin de mois.

À quand une vraie collaboration fédérale-provinciale ? Le programme SAIPB s’occupe des deux déclarations, bravo ! Si on arrive à un programme automatisé, il faudrait aussi qu’on songe, pour le Québec, aux deux déclarations et non pas à une seule comme le fédéral le fait depuis plusieurs années.

Réal Morel

Lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond