Les avis sont partagés quant aux actions du gouvernement de Justin Trudeau devant les récentes allégations d’ingérence électorale. Certains estiment qu’il s’agit d’un tapage médiatique inutile, alors que d’autres auraient souhaité une enquête publique indépendante. Voici un aperçu des réponses à notre appel à tous de cette semaine.

Anguille sous roche

C’est assez difficile de comprendre les positions que le gouvernement Trudeau tient vis-à-vis des Chinois. N’y a-t-il pas anguille sous roche ?

Réal Lemire

Une enquête publique ne réglerait rien

Je pense que les actions récemment prises par le gouvernement Trudeau sont suffisantes. Je me fie entièrement aux comités des affaires extérieures réunissant des ministres et députés de différents partis pour étudier le problème et faire des recommandations. Une enquête publique n’aiderait en rien à régler le problème, d’autant que de nombreux spécialistes de la politique étrangère ne recommandent pas une enquête publique, puisque celle-ci pourrait donner trop d’informations aux gouvernements étrangers hostiles. Également, contrairement à ce que dit le chef conservateur, le niveau de stress et d’implication des Canadiens n’est pas si élevé que ça devant l’ingérence de gouvernements extérieurs.

Pierre Beaudry

Des ingérences omniprésentes

Aujourd’hui, ingérences chinoises. Hier, ingérences russes. Avant-hier, ingérences américaines. Demain, d’où viendront-elles ? Ces interpositions via la technologie, le virtuel ou le réel sont bel et bien omniprésentes dans nos sociétés. Et que dire de notre Justin Trudeau qui tergiverse ? C’est à n’y rien comprendre. C’est tout à fait aberrant de ne pas avoir l’heure juste face à notre sécurité. Y a-t-il un pilote dans cet appareil qu’est le Canada ? Au-delà des menaces, du chantage, des pressions diverses, notre premier ministre du Canada ne pourrait-il pas s’affirmer haut et fort ? S’il y avait élection au pays, je voterais Mélanie Joly : elle a pris du galon dans ces dossiers en tant que ministre des Affaires étrangères.

François Robert Jr, Québec

Trudeau est le premier à agir

Le gouvernement Trudeau est le premier gouvernement canadien qui fait vraiment quelque chose spécifiquement pour contrer l’ingérence chinoise dans les élections canadiennes. C’est un peu comme avec la pandémie, il a fallu que les gouvernements apprennent à affronter l’inhabituel, l’inconnu, en expérimentant. L’ingérence chinoise est également un phénomène relativement nouveau, auquel on est peu habitués, et de plus en plus présent, non seulement au Canada, mais un peu partout dans les pays démocratiques.

Céline Desmeules

Un acharnement électoraliste

Je pense que l’acharnement des chefs des autres partis nous rappelle que des élections s’en viennent et qu’on voudrait bien faire tomber le premier ministre pour avoir la chance d’être élu. Et si le premier ministre avait raison ? L’enquête demandée prendrait beaucoup trop de temps et coûterait une fortune. Et ne changerait rien au passé.

Rollande Parent

À distance

M. Xi s’est fait réélire pour un troisième mandat, entouré de son armée de sbires. Gardons-les à très très grande distance. Et monsieur Trudeau, s’il-vous-plaît, défendez la nation canadienne contre un totalitarisme meurtrier.

Daniele Pachebat

Encourageons la coopération

Il me semble que c’est beaucoup de tapage inutile. Il me semble que chacun devrait se poser la question : qu’est-ce que la Chine pourrait faire pour réussir à influencer mon vote ? Au lieu de cultiver la méfiance à l’égard des pays étrangers, on devrait encourager la coopération, ce serait peut-être moins nuisible.

Roch Dubois

Perte de confiance

Ce gouvernement n’en fait pas assez. Il semble même tout faire pour se cacher. Le fait de vouloir trouver un rapporteur officiel comme conseiller me paraît être une tactique de plus pour éloigner davantage l’enquête publique indépendante réclamée par tous depuis longtemps. Les partis de l’opposition et la population en général doutent de plus en plus de ce gouvernement. La confiance en prend un coup. Quand la confiance est ébranlée, la fin d’un gouvernement n’est pas loin.

Francine Roy

Inquiétant

L’ingérence chinoise dans le processus de nos élections semble évidente, tout comme la volonté de la Chine de contrôler ses ressortissants. Comme Canadiens, cela devrait nous inquiéter. Mais ce qui est encore plus inquiétant est le comportement de Justin Trudeau dans ce dossier. Ses esquives ressemblent à son patinage de fantaisie habituel et à son incapacité à être efficace en temps de crise.

Marc Couturier

Une approche posée

Quand il est question de sécurité nationale, il vaut mieux agir discrètement plutôt que jouer les matamores et tomber dans la partisanerie politique. Dans cette affaire, il y a beaucoup trop de politiciens et de commentateurs qui veulent tout savoir et qui crient à la fin du monde, même si l’instabilité ainsi générée fait le jeu des pays qui sont à l’origine de ces actions néfastes pour notre démocratie. Laissons les instances policières et les organismes responsables de la sécurité nationale effectuer leur travail. Je suis d’accord avec l’approche posée de Justin Trudeau dans cette affaire.

Jacynthe Dancause, Québec

Rien de nouveau

On dirait que les « illustres » politiciens canadiens viennent de découvrir le monde. Les Chinois ont les doigts dans la politique de plusieurs pays depuis plusieurs années.

Gaetan Faubert

Manque de transparence

Pour la transparence, il faudra repasser. Qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre. Vouloir repousser la tenue d’une enquête publique ne fait qu’augmenter la méfiance des citoyens.

André Gosselin, Montréal