Les propositions de Mathieu Bélisle sur le français dans sa chronique⁠1 publiée le 4 février ont suscité de nombreuses réactions. Voici quelques commentaires reçus.

L’école a besoin d’un coup de main

Bravo, monsieur, vos suggestions sont très appropriées. En tant qu’enseignante à la retraite, je constate les dégâts quant au français écrit dans ma famille et dans le milieu de l’enseignement. Vite des cours d’appoint pour les futurs professeurs et de la valorisation pour les réussites en écriture. J’ajouterais des efforts de la part des parents qui pourraient s’impliquer davantage pour aider en donnant du temps de qualité à l’aide aux devoirs. La paresse qui règne parfois dans tous les milieux ajoute une charge supplémentaire aux écoles qui ont besoin de plus de soutien pour encourager les élèves à réussir davantage et à aimer apprendre.

Julie Morissette

Des services en français de qualité

Merci beaucoup, Monsieur Bélisle, pour votre chronique. J’aime particulièrement vos deux « précisions ». Elles renforceront mes arguments pour continuer d’obtenir des services de qualité en français, quand je fais affaire par exemple avec certaines grandes entreprises canadiennes ou certaines organisations plus petites, dont la qualité des services en français laisse à désirer.

Danièle Ayotte

Langue et pensée

Il n’est pas encore présent dans ce monde le jour où nous parlerons tous la même langue afin de bien nous comprendre. Le français chez nous comme langue principale est d’une importance capitale si nous voulons être capables de bien réfléchir, comprendre et nous exprimer. Sans une langue bien comprise et bien parlée, c’est la pensée intelligente qui en souffre.

Gaétan Charland, Sainte-Sophie

Laissons les jeunes explorer

Je suis d’accord que l’attrait d’une culture est un incitatif pour utiliser cette langue. Que l’anglais véhicule la culture américaine qui, à son tour, porte à parler… ou chanter anglais. Mais imposer le français comme seule langue chantée dans les spectacles de fin d’année des écoles revient à une forme de censure qui ne nous honorerait pas. J’ai deux garçons, l’un au secondaire et l’autre au cégep. Ils ont eu tous les deux leurs périodes d’initiation aux cultures francophone et anglophone. Mon plus jeune n’a écouté longtemps que des vidéos françaises et des rappeurs français et québécois. Dernièrement, il a découvert le rock, et il a fait un spectacle de lipsynch et de danse sur du Michael Jackson. Il s’est amusé comme un petit fou en faisant ça, et ce n’est pas moi qui lui aurait imposé Klô Pelgag, désolé. Vous comme moi avons aimé tour à tour Charlebois, Pink Floyd, Harmonium et U2. Il ne faut pas imposer d’artistes québécois pour faire aimer la culture québécoise. Si vous faites ça à l’école, vous allez plutôt les écœurer de notre culture, qui sera celle des ornières artistiques. Laissez nos jeunes explorer leur monde, surtout dans le domaine de l’art, SVP. La qualité du français de nos jeunes est celle qu’ils apprennent d’abord à la maison. Soyons vigilants et attentionnés envers eux et parlons bien entre nous. Tout n’est pas que question de règlements.

Michel Bérubé, Saint-Bruno

Aimons notre langue

Parlons de la langue, oui, surtout, parlons-la mieux et prenons nos responsabilités face à elle. Il nous faut cesser d’imputer aux anglophones le fait que la langue française soit en déclin au Québec. Il nous faut réaliser que nous avons le devoir de nous faire respecter et d’exiger que l’on s’adresse à nous, francophones, en français au Québec. Notre paranoïa face à l’anglais fait de nous des êtres qui veulent changer les autres alors que nous devons prendre cette situation en main et de la bonne façon. La solution n’est pas de bannir tout ce qui est anglais, mais plutôt d’améliorer tout ce qui est français. Le but ne se chiffre pas en quantité, mais en qualité. Soyons honnêtes et reconnaissons que les anglophones ne sont une menace que dans nos têtes. Nous perdons un temps précieux à compiler des statistiques du français parlé comparativement à l’anglais parlé. Aimons d’abord notre langue et nous réussirons à la faire aimer et parler.

Nicole Lavoie

Aborder la question de front

Par conviction, par constatation, je vous félicite d’encourager celles et ceux qui hésitent à aborder la question de front. Par ailleurs, j’adhère à vos propositions pour qu’on en vienne à « parler de [notre] langue ». La première de celles-ci m’a rappelé mon père René-Salvator Catta. Au début des années 1960, à une période de son parcours au Québec, il a participé à la fondation de l’École normale supérieure. Il y a été professeur de linguistique durant quelques années. Parmi les archives dont je dispose figure la présentation de son cours. Je vous recopie l’un des objectifs qu’il y défend et qu’il a tenté de mettre en pratique : « prise de conscience collective du problème [incompréhension de la langue, diction déficiente, présence ou action déficiente en public, syntaxe parlée inadéquate, absence de lien connaissance-langage] ; que les diverses formes du langage soient introduites dans les matières mêmes des cours [mathématiques, français, philosophie, etc.] ». La commission Parent a-t-elle abordé à l’époque cet aspect touchant directement aux structures et niveaux de l’enseignement ? Je l’ignore. Mais si oui, il me semble que le français ne serait pas négligé – à l’oral d’abord, puis à l’écrit – tel qu’il l’est aujourd’hui, ni menacé de dilution à ce point.

Geneviève Catta, Sainte-Adèle

1. Lisez la chronique de Mathieu Bélisle