La chronique de Michel C. Auger publiée le 15 janvier⁠1 dans la section Contexte n’a pas manqué de faire réagir nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Le train est parti

Je pense que le train d’un deuxième barrage est parti. Sophie Brochu n’aurait pas pu à elle seule faire pression sur le tandem Legault et Fitzgibbon pour faire valoir ses idées et la vision qu’elle avait d’Hydro-Québec. On sent que le tandem est déjà bien avancé quant à l’avenir d’Hydro. Il faut un yes man pour diriger notre fleuron national.

Serge Leduc, Pincourt

Les vieilles recettes dépassées

Merci, Monsieur Auger, de nous rappeler que ce gouvernement ne comprend pas qu’il est temps d’agir avec créativité pour lutter contre les changements climatiques en créant, en premier lieu, une économie verte. Il m’arrive de dire à mes amis : « Moi, les vieux, j’suis plus capable. » Cette phrase ne s’adresse pas aux aînés, dont je suis, mais à ceux qui refusent d’entendre que les problèmes d’aujourd’hui ne pourront pas être réglés avec les vieilles recettes du passé. En ce sens, MM. Legault et Fitzgibbon sont des vieux et je ne suis plus capable d’entendre leur discours de progrès économique fondé sur des façons de faire d’une autre époque. Et, malheureusement, on le sait bien, on ne change pas les vieux ; ils n’écoutent pas et ils ont toujours raison.

André Clermont, biologiste et environnementaliste, Austin

Besoin de solutions viables

Et vous, Monsieur Auger, comment assureriez-vous le développement du Québec ? En ne créant aucune richesse en écriture sans valeur ajoutée ? C’est bien, être contre tous les changements (sauf les climatiques, qui vous assurent un auditoire), mais ça prendrait des solutions viables une fois de temps en temps.

Sylvie Deslonchamps

Devoir de conciliation

L’idée de créer de la richesse en utilisant un incitatif alléchant, soit de l’électricité à faible prix pour l’industrie énergivore, peut être attrayante pour la croissance économique et l’emploi. Il y a toutefois un autre côté à la médaille avec cette manière de faire. On peut présumer qu’il y aura nécessairement une augmentation de l’exploitation des matières premières qui proviennent de notre milieu de vie, qu’il y aura une augmentation de la pollution de notre environnement par les rejets industriels, qu’il y aura une dégradation de notre milieu naturel à cause de la construction de plus en plus de barrages. Si MM. Legault et Fitzgibbon sont capables de concilier cette exploitation avec le souci de protéger notre environnement et de contrer les changements climatiques, je leur lève mon chapeau. Le moins que l’on puisse attendre de leur part, ce sont les arguments qui permettront de convaincre ceux qui les ont élus.

André Brunelle

L’économie à tout prix a gagné

Par le départ de Sophie Brochu, l’économie à tout prix aura gagné sur l’économie écologique et durable. Le superministre Fitzgibbon aura mis K.-O. les aspirations de Mme Brochu envers une utilisation rationnelle de l’électricité ainsi qu’un développement des énergies en fonction des priorités écologiques de la planète. Mais ne nous leurrons pas : les préoccupations environnementales du premier ministre sont, et seront toujours, subjuguées à son obsession de créer de la richesse. Et le malheur de ces obsessions est que, en les réalisant, on ne considère pas leurs effets secondaires néfastes. Oui, M. Legault pourrait nous enrichir, mais sur quel genre de planète pourrons-nous en profiter ?

Marc Couturier

La valeur de notre hydroélectricité

Bien d’accord avec la solution de la CAQ. Nous sommes au Québec la province qui émet le moins de CO2 et c’est bien grâce à notre hydroélectricité. Ce sont d’immenses projets qui donnent une valeur incroyable à toute la population pour des générations.

Jean-Pierre Côté

Retour à l’âge de pierre

Pour protéger l’environnement il faudrait selon plusieurs, et votre texte en est l’exemple, arrêter tout développement, et même passer en mode décroissance. En effet, comment maintenir le niveau de vie actuel tout en diminuant notre consommation d’énergies fossiles sans les remplacer par des énergies renouvelables comme l’hydroélectricité ? Il serait bon de se rappeler que depuis toujours la motivation derrière le développement est l’amélioration de notre qualité de vie par l’introduction de solutions qui remplacent l’huile de bras par de l’huile machine, soit le cheval par l’automobile, la lavette par le lave-vaisselle. Si vous proposez un retour à l’âge de pierre, il faut être honnête et le dire.

Michel Jacques

Une autre vision de la richesse

On joue notre avenir, non seulement hydroélectrique, mais aussi notre engagement envers la réduction de la pollution que nous générons. Il est dangereux de concentrer le pouvoir entre les mains d’un homme d’affaires avide de pouvoir qui ne pense qu’à court terme et à la richesse. La richesse, c’est aussi le mieux-vivre et le respect du présent et du futur.

Marie Miville

Penser au Labrador

Un vieux dicton dit : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. » Alors, compte tenu de notre appétit et de la nécessité économique du Québec pour le kilowatt d’électricité, le statu quo et l’économie d’énergie sont un recul productif et surtout économique. Ceux qui affirment que le mégawatt le plus rentable est celui qu’on ne consomme pas n’ont pas pensé que ce qui n’est pas utilisé et produit ne rapporte pas de revenus. Une nouvelle entente entre Terre-Neuve-et-Labrador et Québec serait peut-être une belle solution. L’entente actuelle ne rapporte presque rien à nos voisins et leur gouvernement ne peut financièrement construire seul un nouveau barrage de grande puissance hydroélectrique d’où il pourrait tirer de grands profits. De plus, il serait trop coûteux de transporter tous ces kilowatts sans passer par le Québec, qui possède une très grande expertise dans le transport de l’électricité. Oui, le Québec perdrait en redevances sur les kilowatts venant du Labrador, mais sans une entente, Hydro-Québec ne pourrait se servir du potentiel hydroélectrique du Labrador où peu de gens vivent. C’est aussi sans penser que l’entente actuelle prendra fin dans un peu plus de 25 ans. C’est demain !

Denis Bourque

Avantages non négligeables

En plus d’attirer des entreprises énergivores et de permettre l’exportation d’électricité, la construction de la Baie-James a aussi permis l’électrification du chauffage résidentiel dans les années 80. Sans cela, le bilan carbone du Québec dont se targuent les gouvernements serait bien plus mauvais, sans parler de l’impact sur le bilan du commerce international.

Benoit Marcoux

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