L’éditorial de Stéphanie Grammond sur les augmentations de taxes foncières publié le 12 novembre ont suscité de nombreux commentaires des lecteurs, plusieurs se questionnant sur l’efficacité des administrations municipales. Voici un aperçu des courriels reçus.

Une aumentation qui dépassera les 10 %

La Ville parle d’une augmentation des taxes foncières entre 3 % et 6 %, ce qui n’est pas la réalité car une grande majorité des propriétaires ont déjà reçu une augmentation de la valeur de leur propriété, ce qui constitue déjà une augmentation du compte de taxes. Pour notre cas et celui de plusieurs personnes de mon entourage et voisins, l’augmentation de la valeur dépasse les 200 000 $. À mon avis, l’augmentation réelle dépassera les 10 %. Très déçu de cette administration.

Claude Forrest

Faites du ménage

Pour moi, c’est comme les besoins en santé : faites du ménage dans votre cour avant de quémander. Soyez plus efficace puis on mettra plus d’argent. En entreprise, on revoit les processus et on les améliore. Je doute fortement que ce soit un principe appliqué dans toutes les municipalités, et ministères provinciaux et fédéraux (que d’instances pour une si petite population, quand on y pense !).

Michel Baillargeon

Tenir compte des revenus

Je suis proprio d’un triplex qui a pris évidemment de la valeur et mes taxes vont bondir. Depuis 20 ans, je loue deux 3 1/2 à moindre coût pour ne pas étrangler mes locataires ! Comme vous dites, mes revenus stagnent ! Et la Ville n’en a que faire ! Et pourtant, elle pleure sur le coût élevé des loyers… Avec mes taxes, les rues de Montréal sont l’enfer ! Ce calcul des revenus de loyer devrait rentrer dans le calcul des taxes : plus tu as de revenus, plus tu paies des taxes municipales.

Françoise Hélias

Un monstre ingérable

Au lieu de mettre toujours la faute à un manque d’argent, devrait-on se questionner sur l’efficacité du système ? On dirait que la bureaucratie est devenue un monstre ingérable. Avant de penser à augmenter les taxes, on pourrait penser à faire le ménage ? Repenser la bureaucratie, éliminer les postes inutiles, un peu à la Elon Musk, et reconstruire un système plus efficace.

Luc Langlois

Dépenses idéologiques

Il faut voir comment les villes utilisent leurs revenus. Depuis cinq ans à Montréal, on a vu des cônes orange pousser et durer des temps infinis pour des travaux interminables. Certains étaient certes nécessaires et bienvenus, comme la réfection des conduits et les pistes cyclables (quand elles sont bien pensées, ce qui n’est pas toujours le cas). Mais tout cet argent mis dans le rétrécissement des chaussées et autres aménagements floraux ou carrément bétonnés est-il nécessaire alors que les chaussées elles-mêmes sont dans un état lamentable ? Sans compter que ces sommes auraient pu aller vers des causes plus urgentes comme la sécurité ou le logement social. Bref, on voit bien que certaines dépenses sont purement idéologiques. En tant que citoyenne, si je dois payer des taxes toujours plus élevées et payer ensuite trois pneus neufs parce que j’ai eu trois crevaisons en raison d’une chaussées mal entretenue, ça commence à faire beaucoup ! Et ne parlons pas du centre-ville où les espaces de stationnement interdit se multiplient à vue d’œil. Je comprends l’écologie, mais avec une population vieillissante, s’attend-on à ce que des personnes de 80 ans circulent à vélo en plein hiver ?

Betty Cohen

Miser sur l’efficacité

Faudrait probablement aborder l’étape d’une rationalisation des dépenses de la Ville comme le ferait toute entreprise privée. À défaut de réussir à créer de nouvelles sources de revenu, on rentabilise les actifs en réduisant les dépenses et en misant sur une plus grande efficacité. Croyez-vous sincèrement que Valérie Plante a la compétence pour coordonner une telle stratégie ?

Jean-Guy Grenier

Généreux salaires

Dans les besoins de financement des villes, il faut aussi tenir compte du fait que les villes paient des salaires beaucoup plus importants que le gouvernement du Québec pour des tâches identiques. Comment établir un meilleur équilibre ?

Gilles Bergeron, Saguenay

Revoir la rémunération

Tout ajout de financement au niveau municipal devrait être conditionnel à ramener la rémunération, les heures de travail et les avantages sociaux des employés municipaux à un niveau comparable aux autres salariés (barèmes à définir, en tout cas au maximum de ce qui se fait au provincial). C’est indécent ce qui est présentement accordé aux employés municipaux, y compris les policiers et les pompiers. Les administrations municipales se sont écrasées devant les syndicats et c’est honteux.

André Villeneuve, Laval

Phénomènes passagers

Les taxes foncières sont immorales car elles ne tiennent pas compte des revenus des propriétaires ; pour les gens qui ont perdu leur emploi ou qui sont à la retraite, ça peut être désastreux. Par ailleurs, l’augmentation de la valeur foncière actuelle est basée sur la valeur éphémère du boom immobilier de 2020-2021, alors que la valeur des maisons a beaucoup diminué maintenant. L’inflation est aussi un phénomène passager, mais les taxes foncières seront basées sur ces deux phénomènes qui ne reflètent pas la réalité. Augmenter les taxes foncières pour refléter l’inflation, c’est alimenter cette inflation encore plus. La principale raison pour laquelle les villes veulent plus d’argent, c’est pour payer les salaires indécents des fonctionnaires municipaux qui vont recevoir de généreuses augmentations de salaire alors que la majorité des travailleurs au privé vont devoir se contenter d’augmentations beaucoup plus basses que le coût de la vie actuel.

Jacques Bournival

1. Lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond : « Taxes foncières : ça va être votre fête ! »