La nécessité d’augmenter les sommes versées aux provinces en santé fait pratiquement l’unanimité, mais les avis sont partagés quant aux conditions demandées par le fédéral. Voici un aperçu des réponses à notre appel à tous.

Mauvaise foi fédérale

Je suis pour un transfert inconditionnel. La santé est la responsabilité du Québec. Le fédéral n’est même pas assez compétent pour gérer efficacement ses propres responsabilités (frontières, immigration, passeports, brise-glace, fraude ou évitement fiscal, paye de ses employés…) et il continue de vouloir empiéter sur les responsabilités des provinces. Et généralement, il réussit en s’appuyant sur des provinces comme Terre-Neuve et l’Île-du-Prince-Édouard dont la population est inférieure à celle de la ville de Québec. Le gouvernement canadien est un gouvernement de mauvaise foi. Il prône la diversité, le respect des autres, mais ne pratique pas ce respect envers les provinces et surtout pas le Québec.

R. Paul Masse

Nos impôts

Le fédéral ne doit pas nous imposer ces conditions pour le transfert de l’argent en santé pour le Québec. L’argent dont il dispose, c’est nous les Québécois qui le lui avons envoyé par nos impôts.

Denis Gaudreault

Piste essentielle

Il est clair que nous devons viser une qualité de soins optimale pour l’ensemble des citoyens au Canada et ce n’est pas en protégeant chacun sa chasse gardée que nous y arriverons. Les provinces cherchent à se créer des surplus mirobolants qui servent à donner des chèques aux citoyens à des moments choisis. Que l’on partage au plus vite les informations concernant les patients semble une piste essentielle dans une meilleure offre de soins en santé.

Léonce Losier

Viscéralement contre

Non aux conditions du gouvernement fédéral. Si oui, qu’il gère donc la santé lui-même dans les provinces ! Ridicule, cette centralisation de la part d’Ottawa. Je suis viscéralement contre.

Maurice Marcotte, Québec

Passer à côté de solutions

Un système commun de données est une excellente idée dont les bénéfices pour la population dépassent largement les inconvénients qui, eux, agacent seulement les ministres provinciaux. Encore une fois, on dirait qu’on est en train de passer à côté de solutions qui permettraient enfin d’avancer par en avant, juste pour ne pas bousculer des petits pouvoirs administratifs. On n’est pas sortis du bois…

Lucie Chagnon, Montréal 

Les dinosaures

Il est grandement temps d’informatiser les données dans le système de santé au Canada. Si telle est la demande du fédéral alors que les dinosaures se mettent à table, car je ne crois pas qu’un seul Canadien puisse être contre cet avancement qui saurait sauver des vies.

Jean-Guy Richer

Solidarité interprovinciale

Toutes les provinces sont en désaccord avec les exigences fédérales. Nous avons au Québec un ministre de la Santé tout à fait capable de gérer efficacement le budget. Espérons seulement que le fédéral ne magouillera pas encore cette fois-ci pour isoler le Québec et que les autres provinces seront solidaires !

Philippe Vita

Données vitales

Le partage des données médicales est une obligation pour tout système qui se respecte. Si vous êtes allés dans un hôpital dernièrement, on peut voir que l’on pose plusieurs fois la même question dans différents départements. On ne sait pas si vous avez eu un test de sang ailleurs, on n’a pas d’accès de toute façon à ces informations-là, c’est une aberration. Comment peut-on gouverner sans données ? Comme peut-on analyser les traitements sans données sur ceux-ci ? Comment savoir si un médicament est valide si on n’a pas de données sur celui-ci ? Il faut arrêter de voir les médecins comme des dieux et travailler avec les systèmes au complet.

Yves Archambault, analyste de systèmes de données

Au-delà des compétences fédérales

Le fédéral n’a aucune compétence en soins de santé et doit rétablir aux niveaux historiques les transferts en santé, et ce, sans aucune condition. Le gouvernement Trudeau a déjà de la difficulté à gérer les demandes d’immigration, à analyser les demandes de réfugiés et même à délivrer des passeports alors comment peut-il vouloir contrôler les soins de santé dispensés par les provinces ? Se poser la question c’est y répondre.

Laurent Tremblay

Pour un service gratuit et accessible

Oui, je suis d’accord, particulièrement pour un système national de collecte de données. Le fédéral ne doit pas être un simple guichet automatique. La loi canadienne sur la santé existe et le Canada doit offrir un service gratuit et accessible partout au pays !

Lucie Carignan, Sorel-Tracy

L’argent doit servir en santé

L’argent du fédéral pour la santé ne doit pas être utilisé pour autre chose, comme donner des chèques.

Francine Cyr

Guerres tribales

La condition du partage des données est sensée et responsable considérant que la vie et la santé des Canadiens et des Québécois en dépendent ! Nous sommes très en retard par rapport à d’autres pays industrialisés et nos médecins le réclament depuis des lunes. S’opposer pour s’opposer, s’entêter, c’est contre-productif. C’est décevant de constater qu’on perpétue des guerres politiques et tribales au détriment de l’efficacité de notre système de santé. Cette réaction fait bien peu de cas de l’intelligence des électeurs. Si le fédéral fait un mauvais usage des données, il sera toujours temps de réagir. Les gouvernements ne sont-ils pas réélus ou expulsés aux quatre ans ? Dire qu’il n’y a pas si longtemps, ces deux belligérants ont collaboré avec succès pour combattre un ennemi commun : le virus de la COVID-19. La pandémie ne leur a donc rien appris sur la force du travail en équipe ?

Ghislaine Nadeau