Laurence Vincent s’est attiré un concert d’éloges avec son texte « Le français » publié samedi. Vous êtes nombreux à vouloir relever son défi de remplacer les anglicismes qui peuplent notre langue par les mots justes en français.

Lisez « Le français »

Gros merci, Laurence, je prends au vol ton idée ludique d’un mois francophone dans mon organisation !

Claude Désormeaux

En anglais, en France

Merci pour votre article d’une grande pertinence.

En octobre 2019, j’étais à Marseille pour y offrir des formations sur les concepts de handicap et de participation sociale. Afin de me détendre un peu lorsque j’étais à l’hôtel, j’écoutais un peu de télé et j’ai été étonné par la place qu’y occupait l’anglais.

Notamment, les publicités d’automobiles, quoique présentées essentiellement en français (j’étais en France, tout de même !) comportaient toutes une phrase clé en anglais pour clore le message et je me suis amusé à les noter.

Je vous laisse en juger :

  • Renault : Profitez des Renault Days…
  • Peugeot : Peugeot 204, unboring the future…
  • Citroën : Inspired by you !
  • Ford Fiesta, cool & connect… Ford, go further !
  • Nissan : Innovation that excites !
  • Kia : The power to surprise !
  • BMW : The 1 !
  • Mitsubishi : Drive your ambition !

Jean-Pierre ROBIN, M. A., ps. éd.

Protéger le français ne peut s’imposer par des lois

Enfin un regard lucide sur la problématique de la protection du français au Québec. Se regarder soi, plutôt que de taper sur les autres. J’ai toujours pensé que si les francophones avaient tous cette même sensibilité, les anglos et allophones nous suivraient plus facilement. Protéger le français ne peut s’imposer par des lois. Il faut l’aimer pour le faire aimer par d’autres.

MSylvie Bordelais

Un défi constant

Bravo pour votre bel article. C’est vrai que c’est une bataille quotidienne qu’employer le bon terme français dans le monde des affaires, dans lequel prédomine la langue anglaise. Aussi, il est vrai de dire que même en dehors de ce monde des affaires, même, si on est un puriste de la langue de Molière, il faut toujours s’assurer qu’on utilise le bon terme français. Le combat est constant et tout en étant un défi, c’est ce qui rend notre langue française vivante et intéressante.

Johanne Godon

Démarche essentielle

Merci à Laurence Vincent. Sa démarche est essentielle. Pour la sauvegarde du français, car c’est vrai, tous les mots existent en français et l’OQLF fait un travail formidable. Mais aussi pour le respect de celle-ci. Et puis, qui voudra apprendre le français au Québec si celui-ci devient un patois franglais, en plus mâchonné de façon parfois incompréhensible ?

Monique Tairraz

Une langue qui évolue

La langue est en constante mouvance. L’anglais est littéralement plein de mots abandonnés, empruntés au vieux français que les francophones prennent pour des anglicismes ! Bref, rien ne sert de se forcer à la retenir, figée dans nos nostalgies. Le français d’aujourd’hui n’est pas celui d’autrefois et ne sera pas celui de demain, il continuera d’évoluer selon l’usage qu’en feront spontanément les générations futures. Et si le futur français québécois se retrouve un peu plus loin de celui de la France, ce n’est pas si grave et je ne m’en formaliserai pas tant que je peux lire La Presse en français.

Frédéric Wellens, citoyen du Canada et de la France

Arbre cannelé

Je suis complètement d’accord. Je suis ingénieure mécanique et je travaille dans le West Island – oups – l’Ouest-de-l’Île ! Je suis maintenant directrice et je suis malheureusement la seule à m’exprimer en français mais j’utilise beaucoup trop d’anglicismes. Les termes associés à la vente, magic box, low hanging fruits, short cycle sale, tiers, et c’est encore pire pour les pièces mécaniques mais tellement plus beau. Splined shaft, c’est arbre cannelé mais quand je dis ça à quelqu’un, il faut que je le traduise pour les francophones aussi ! Au moins, j’ai réussi à bâtir le seul département où les réunions sont en français ou franglais. Malheureusement, une restructuration est en vue et le retour à l’anglais est imminent. La fragilité du français est une dure réalité. Jusqu’à ce que la structure change, je relève votre défi !

Nataly Ranger

Il faut continuer

Quand je travaillais comme conseillère en finances personnelles chez Desjardins, lors de nos réunions hebdomadaires, je reprenais toujours les intervenants qui disaient « to do list, closer la vente, mailing, etc. ». Il y en a qui me trouvaient dérangeante et tannante, mais j’ai toujours tenu bon. Certaines personnes ont même commencé à faire comme moi et reprendre les intervenants qui introduisaient des mots anglais dans leur présentation. Il faut continuer !

Francine Fouquette

Un truc diabolique

Il y a une trentaine d’années, la société pour laquelle je travaillais a trouvé un truc aussi diabolique qu’efficace pour que le personnel parle français ou, du moins, désigne ses nombreuses pièces ou dispositifs en français. Le service des ressources humaines a transformé les magasiniers en cerbères. Quiconque voulait commander auprès d’eux des produits pour un client se devait d’utiliser le terme français. Évidemment, la société en question avait formé les magasiniers et mis à leur disposition un glossaire anglais-français de qualité et un vocabulaire unilingue français. Au final, tout le monde y gagnait. Le vocabulaire des agents, et parfois même celui des clients, s’enrichissait d’un terme précis sans que l’anglais soit pour autant oublié.

Louise Brunette, Ph. D., term. a, trad. a, réviseure agréée (Association canadienne des réviseurs)

Tout en français

Je vis une expérience intéressante à l’immeuble de condos où j’habite à Montréal. Quand j’ai été nommée administratrice de l’immeuble, j’ai dit à mes collègues administrateurs qu’on ferait tout en français vu que je trouvais justement que le français n’était pas trop respecté lors de notre assemblée générale. Ils ont accepté sans problème et, à ma grande surprise, j’ai constaté que tous sauf deux ou trois personnes s’exprimaient assez bien en français. Le vice-président est anglophone mais il parle et écrit toujours en français. Et sans fautes en plus. Est-ce l’impact de la loi 101 ? J’aime à le croire.

Michèle Desrochers 

Difficile de faire le switch

Je suis complètement d’accord avec le fait qu’il est difficile de faire le switch au français à 100 %. Cependant, je dirais que ce n’est pas un phénomène nouveau ou en fonction du gouvernement en place. La campagne électorale récente semblait cibler ce problème comme un enjeu qui pouvait se régler par des lois. J’ai beaucoup de difficulté à y croire. La « coolitude », ça se légifère ?

Hélène Matte, Chelsea

Penser planète, pas français

Faux débat. La protection du français est à mon avis un débat d’intellectuels pour reprendre l’expression consacrée. Les langues évoluent, se créent et disparaissent, mais en fin de compte, pourquoi « défendre » la langue ? Quel est le danger, au fait ? Que du jour au lendemain le gros méchant mammouth de l’anglais nous fasse passer à l’anglais dans la nuit ? Ça n’arrivera pas. De toute façon, penser ralentir l’utilisation de l’anglais, c’est comme tenter de freiner une rivière avec nos mains. Pis même si ça devait arriver, que le français « disparaisse » ou soit rayé de la planète, « so what » ? Nous devons sauver la planète avant de sauver le français. Arrêtons de mettre tant d’énergie collectivement sur des trucs futiles, l’humain ne peut pas mener plusieurs gros combats de front en même temps. Je le répète, sauvons la planète avant, la langue ne servira à rien si nous devons tous brûler ou nous noyer. Toutes nos énergies, notre créativité et nos habitudes doivent être consacrées à penser planète. Pas français.

Martin Lamothe