Vous avez été nombreux à commenter l’éditorial de Stéphanie Grammond publié le 4 octobre sur la distorsion du vote. Voici un aperçu des courriels reçus.

Démocratie boiteuse

Tout à fait en accord avec vous. En fait, je crois que M. Legault et son équipe ont fait un excellent travail pour gérer le Québec pendant la pandémie et qu’on se devait de leur donner une deuxième chance, ce que les Québécois ont clairement indiqué. Cependant, notre soi-disant démocratie est fort boiteuse et on en a eu encore la preuve lors de ces élections. Si notre système était parfaitement démocratique, on aurait aujourd’hui 52 députés de la CAQ, 19 du PQ et de QS, 18 du PLQ et 17 du PCQ. J’espère donc que notre premier ministre et son équipe vont retoucher sérieusement notre système électoral afin qu’une plus juste représentation démocratique arrive enfin au Québec !

Jean Baudouin

En danger

Je suis parfaitement d’accord avec vous : la venue de plusieurs partis a facilité la réélection de François Legault et de son parti. Il est plus que temps de modifier cette façon de faire. Notre démocratie est en danger. Pourquoi aller voter si notre vote n’est pas pris en compte ?

Ginette Noël

Un système pas si mal

Quatre-vingt-six pour cent des citoyens ont voté soit pour la CAQ, le PLQ, QS ou le PQ et seront représentés à l’Assemblée nationale. Pas si mal comme système. Reste l’attribution des ressources financières à repenser.

André Bruneau, Mascouche.

Réforme simple

Compte tenu de la présente distorsion entre le pourcentage de vote et le nombre d’élus, il faut effectivement changer le mode de scrutin. À mon avis, le changement de mode ne devrait pas être si compliqué. Il s’agirait tout simplement de procéder à un deuxième tour pour toutes les circonscriptions n’ayant pas fait élire un député avec une majorité de 50 % +1. Dans ce cas, on procéderait à un deuxième tour en inscrivant sur les bulletins de vote les noms des deux candidats ayant obtenu les meilleurs résultats au premier tour. Certes, la logistique serait un peu plus complexe et les coûts seraient plus élevés que dans le présent système, mais la démocratie y gagnerait au change.

Luc Palardy, Blainville

La faute à l’opposition

Plutôt que s’en prendre au système électoral, pourquoi ne pas se demander pourquoi aucun autre parti n’a pu faire mieux que la CAQ ? Serait-ce parce qu’ils sont désorganisés et incompétents ? Dans le sport professionnel, les moins bons restent sur le banc ! C’est pas le mode de scrutin qui détermine qui est bon ou non, c’est l’électeur de chaque circonscription. Et c’est tant mieux !

Normand Briand

Trop nichés

Il est évident que notre système électoral est défaillant, encore que si on le compare au collège électoral américain, il y a matière à se consoler. Cela dit, les partis de l’opposition vont devoir faire leur introspection. Tous, ils s’adressent à des clientèles trop ciblées. Les francophones indépendantistes pour le PQ ; un électorat très à gauche et exclusivement urbain pour QS ; les anglophones et les immigrants pour le Parti libéral ; les auditeurs mécontents des radios de Québec pour les conservateurs. Ils voudraient s’assurer de faire réélire la CAQ qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Einstein disait que la folie, c’était d’espérer que les mêmes actions répétées conduisent à des résultats différents… Nos partis de l’opposition auraient intérêt à méditer un peu là-dessus. Modifier le mode de scrutin est une bonne idée, mais être plus rassembleurs pour les oppositions ne nuirait pas non plus, je pense…

Vincent Cayouette

L’avantage de la clarté

Vous avez raison de souligner les distorsions du vote, mais je ne vois aucun signe que les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral veulent changer les choses. Le système actuel a le mérite d’être clair : le parti qui fait élire le plus grand nombre de députés est élu. Cette règle s’applique à tous les partis. Les gouvernements de coalition qu’on retrouve en Europe sont souvent ingouvernables et créent de l’incertitude sur le plan économique.

Raymond Lévesque, Trois-Rivières

Le monde a changé

Il est plus que temps de modifier notre système électoral dépassé par les évènements, par la réalité d’un monde qui a bien changé depuis l’arrivée des Britanniques au Québec. La société est plus diversifiée et plus complexe qu’elle ne l’a jamais été. Il est grand temps de reconnaître cette diversité et de finalement travailler ensemble. La diversité politique doit être reconnue, de même que ce que représente la collaboration pour un monde meilleur. Notre avenir en dépend.

Nicolas Blanchette

Pour une commission d’experts

Il y a en effet quelque chose qui cloche. Que des experts politiques analysent ça et nous transmettent leurs recommandations. Pourquoi pas une commission où experts et politiciens se réunissent.

Francine Ponnet

Un droit de parole nié

Je vote depuis que j’ai 18 ans et je me suis toujours fait un devoir d’aller voter, même si dans le fond, je savais que mon petit X ne changeait pas grand-chose. Je me disais que ça me donnait le droit de chialer pour les quatre prochaines années. Cependant, il est exactement là, le problème. Une élection ne devrait pas avoir lieu pour nous donner le droit de chialer, mais pour nous donner le droit de parole. Ce que le peuple n’a plus depuis fort longtemps. En plus, le comble de l’insulte, c’est que François Legault se fait réélire grâce aux mêmes failles du système qu’il avait promis de réparer il y a quatre ans. J’ai aujourd’hui 47 ans et je peux vous affirmer que c’était ma dernière élection dans ce système brisé et dépassé. Un système qui profite aux politiciens (tous partis confondus) qui se servent de ces failles pour se donner une légitimité et faire avancer leur propre agenda, tout en faisant la sourde oreille aux opposants. Dans quel état se trouve la santé de la démocratie ? Tant qu’il n’y aura pas une réforme représentative de la volonté de la population, la prochaine fois que je me présenterai dans l’urne, ce sera pour annuler mon vote.

Christian Bernard, Fermont