Éducation, logement, bien-être des personnes handicapées et de leurs familles… L’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une entrevue avec le chef de la Coalition avenir Québec pour lui poser certaines de vos questions. Elles avaient été récoltées lors d’un appel à tous auquel vous avez répondu en grand nombre. Voici les réponses.

Je suis la mère d’un enfant adulte handicapé de 33 ans, qui est non autonome et qui vit avec moi. Mon fils veut rester avec moi. Je reçois 1500 $ par année pour m’occuper de lui. Si ma voisine prend mon fils en famille d’accueil, elle recevra approximativement 50 000 $ par année. Que ferez-vous pour prendre soin financièrement des parents qui ont à charge leur enfant adulte handicapé ?

Sylvie Desjardins

François Legault : On a commencé à bonifier l’aide qui est donnée aux parents. Vous savez, Marguerite Blais et Marilyne Picard, qui est parent d’un enfant lourdement handicapé, ont beaucoup travaillé là-dessus. On a même fait des annonces pour ajouter de l’aide. Mais – et je me souviens d’avoir rencontré Sophie Prégent et Charles Lafortune – il y a encore un défi. Qu’est-ce qui se passe après 18 ans ? Et je sais qu’il y a des parents qui ont presque peur de mourir parce qu’ils se disent : « Qu’est-ce qui va arriver avec mon enfant ? » Donc, il y a autant l’habitation que l’aide qui est donnée… On a posé des gestes pour donner plus d’aide parce qu’effectivement, ce n’est pas normal de dire qu’on veut donner un montant plus élevé au voisin qu’à la mère ou au père qui veut garder son enfant. On a commencé à agir et on va continuer. Mais c’est un sujet important pour moi et un sujet important aussi pour Lionel Carmant.

Que comptez-vous faire face à la crise du logement et aux hausses de loyer abusives ?

Sylvain Labelle

François Legault : D’abord, regardons les logements abordables et sociaux. On en a 15 000 qui sont en chantier, on a 2,6 milliards d’investis, donc, ceux-là sont en cours d’être faits. Le ministère de l’Habitation et le ministère des Finances calculent que d’ici 10 ans, il va en manquer 23 500. Je n’ai pas de chiffres sur quatre ans, donc ce qu’on a fait, on a dit : « on divise ça par deux » et on va en construire 11 700 sur le prochain mandat. On a mis 1,8 milliard. Selon le ministère des Finances et le ministère de l’Habitation, ça devrait régler tous les problèmes de logements abordables et sociaux dans toutes les villes du Québec. Mais il y a un autre problème aussi, c’est le logement pour la classe moyenne. Évidemment que les gens ont moins dépensé pendant la pandémie. Les salaires augmentent. L’offre et la demande font que le prix augmente (quoiqu’on a des résidences qui coûtent bien moins cher à Montréal qu’à Toronto et à Vancouver). Mais la seule manière d’aider, c’est d’aider à créer de la richesse, ce qu’on est en train de faire en faisant augmenter les salaires de façon importante. Je vois un parti politique dire : « Je vais annuler la taxe de bienvenue, je vais donner de l’aide directe. » Si tout le monde a de l’aide directe, via l’offre et la demande, le prix de la maison va augmenter de ce montant-là. Donc, il faut enrichir les Québécois. Et c’est mon obsession. On est passé de 16 % d’écart de richesse avec l’Ontario à 13 %. Il faut ramener ça à zéro.

Je suis une aînée de 74 ans. Je vous ai admiré pour votre gestion de la pandémie et la façon dont vous gérez l’État en bon père de famille. Mais l’argent que vous dépensez sur les maisons des aînés n’a pas de bon sens, ces maisons vont héberger seulement une poignée d’aînés. Pourquoi offrir ce luxe à quelques personnes et laisser les autres dans la misère des CHSLD ?

Mary Burke

François Legault : D’abord, il ne faut pas mettre en opposition les soins à domicile et les CHSLD et maisons des aînés. En 2018, on avait promis d’augmenter le budget pour les soins et les services à domicile de 800 millions de dollars. On l’a augmenté de 2 milliards. Et on propose une autre bonification dans notre cadre financier. Il faut tout faire et je suis d’accord, les gens veulent le plus possible rester à la maison. Les maisons des aînés, c’est vrai qu’elles coûtent cher. Les nouvelles normes, à la suite de la pandémie, coûtent cher. Elles sont plus lumineuses. Il y a juste une personne par chambre. Elles sont équipées avec des équipements modernes. Mais personne ne va me dire que c’est trop beau pour nos aînés. On est en train de rénover les CHSLD et notre objectif, c’est qu’il y ait des maisons des aînés pour tout le monde, partout, pour les personnes qui ne sont plus autonomes et qui ont besoin de soins à temps plein.

Propos recueillis par Alexandre Sirois

Note : pas souci de clarté, les questions et les réponses ont parfois été condensées.