Vous avez été nombreux (plus de 600) à répondre à notre appel à tous de cette semaine, une forte majorité d’entre vous vous disant en désaccord pour baisser les impôts alors qu’il y a tant à faire en santé, en éducation, en habitation, etc. Voici un aperçu des courriels reçus.

Rétrograde, réactionnaire et irresponsable

Dans l’état actuel des services publics et avec les défis de la transition climatique, c’est la façon la plus rétrograde, réactionnaire et irresponsable de disposer des marges de manœuvre gouvernementales.

Jean-Philippe Delorme

Une société malade

Je suis contre ces baisses. Investissons davantage en santé, en milieu scolaire, auprès des personnes dans le besoin, les gens âgés, etc. Notre société est malade, prenons-en soin.

Francine Cardinal

Vivre avec les conséquences

Personne ne peut être contre une baisse des impôts, et ce, de la personne la plus fortunée à la moins fortunée. Mais comment offrir tous les services actuels s’il y a moins d’argent qui entre dans le fonds consolidé du gouvernement ? Comment remplir les promesses de la campagne électorale de 2022 avec moins d’argent ? Je suis d’accord avec la baisse d’impôts, mais il faudra vivre avec une réduction des services. Il faudra dire au revoir à l’État providence. Il faudra peut-être accepter des frais modérateurs en santé ou dans d’autres domaines. Je doute que nous puissions faire plus avec moins !

Pierre Damico

Grotesque

On a les moyens de saupoudrer des millions à droite et à gauche dans un but électoraliste alors qu’on quémande à plat ventre au fédéral des transferts plus généreux pour le système de santé. Une situation grotesque.

Alain Drapeau

Une priorité, vraiment ?

C’est difficile d’être contre une baisse d’impôt. Mais est-ce bien une priorité quand ça risque d’alimenter davantage une inflation galopante ? Quand notre système de santé est de moins en moins accessible ? Quand on manque cruellement de main-d’œuvre ? Quand l’accès au logement est difficile ? Quand la justice pour la classe moyenne est inaccessible ? Quand nos lacs, nos forêts et l’environnement sont menacés ? Quand le réseau routier municipal et provincial est dégradé ? Est-ce bien une priorité maintenant d’acheter des votes avec des baisses d’impôt ? Ou est-ce tout simplement un remboursement pour incapacité de tenir ses promesses ?

Pierre Lemelin

Gros bon sens

Les promesses de réduction de taux d’imposition de la CAQ et du PLQ équivalent à s’amputer un pied la veille d’un marathon. Où est le gros bon sens qui devrait guider nos élus dans leurs décisions ? Comment peuvent-ils justifier une solution permanente (réduction d’impôts) à une situation temporaire (l’inflation qui sévit présentement est par nature « temporaire »). Ne sont-ils pas conscients qu’ils réduisent leurs marges de manœuvre pour l’avenir ? Est-ce que les sirènes du populisme éteignent tout sens de responsabilité chez les dirigeants de la CAQ et du PLQ ? Les infrastructures défaillantes ? Les services tenus à bout de bras dans nos hôpitaux et CHSLD ? Les ressources manquantes dans nos écoles ? Au diable les problèmes ! Promettons des cadeaux aux électeurs, ils nous en seront reconnaissants le 3 octobre. Qu’est-ce ça va prendre pour ramener tout ce beau monde les pieds sur terre ? Il est urgent de dénoncer ces promesses, sinon, préparons-nous à une autre période d’austérité et de coupes permanentes de services. Désolant !

Ronald Daignault, Montréal

L’argent à la bonne place

En bon Québécois, je suis tanné de ces nombreuses promesses en période électorale dans le but de se faire du bénéfice politique. Non aux baisses d’impôt… S’il y a un coussin d’argent, qu’ils l’investissent à la bonne place : qu’on aide les plus démunis.

André Lafleur

Vision électoraliste

La grande majorité de nos décisions au cours de nos vies, du moins je l’espère, visent à améliorer notre qualité de vie (emploi, logement, santé et sécurité, etc.). Et on ne peut y arriver réalistement qu’en gardant un horizon à long terme lors de ces décisions. Notre avenir collectif, selon moi, n’échappe pas à cette implacable réalité. Appliquer des mesures ciblées afin d’aider les plus démunis est très louable, mais offrir des baisses généralisées et permanentes dans un contexte d’inflation fort probablement temporaire est totalement irresponsable. Surtout quand on considère l’état actuel de nos services et infrastructures (santé, éducation, transport collectif, services aux aînés, environnement, etc.). Je trouve que nos politiciens ont la vue bien courte… et très électoraliste !

Jean Bureau, Montréal

Alimenter le feu inflationniste

C’est irresponsable. Les surplus que le gouvernement engendre aujourd’hui sont conjoncturels et directement liés à l’inflation, qui a pour effet de gonfler les revenus de l’État. Toute redistribution d’argent pour aider les gens touchés par l’inflation devrait être dirigée vers ceux qui sont le plus durement touchés, sans quoi on risque plutôt de mettre de l’huile sur le feu inflationniste.

Benoît Proulx

Révoltée

Pour ma part, je suis un peu révoltée de cette pluie de promesses. Alors que la santé physique et psychologique, l’éducation, les infrastructures, etc., ont tant besoin d’argent. Je ne suis pas d’accord avec ces baisses d’impôt, même si j’en profiterais. Surtout si on se retrouve avec des coupes par la suite.

Joane Gendron, Lévis

Peser les pour et les contre

Pour ou contre les baisses d’impôt ? La question me semble mal posée. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre des baisses d’impôt, mais d’être pour et contre l’ensemble de conséquences de chacune de ces options. M. Legault présente les baisses d’impôt comme un outil pour aider les Québécois à faire face aux effets de l’inflation sur leur portefeuille. L’intention est louable, mais est-ce qu’une baisse d’impôt permanente est le meilleur moyen d’aborder un problème qui, lui, est temporaire (aussi urgent soit-il) ? La bonté de l’intention d’une action n’en assure en rien la pertinence ni l’efficacité.

Surtout que de telles baisses, bien que salutaires à court terme, préfigurent une baisse également des moyens que nous donnons à l’État québécois pour faire face à des défis structurels multiples : état de nos infrastructures (écoles, routes), état de notre système de santé qui devrait prendre soin d’une population déjà (et de plus en plus) vieillissante, mais aussi état de notre capacité à faire face à la crise climatique et à ses conséquences — qu’on ne fait que commencer à découvrir. Si l’inflation est un problème urgent, et s’il faut bel et bien s’y attaquer, les moyens qu’on se donne pour le faire ne doivent pas en revanche hypothéquer notre capacité (c’est-à-dire celle de l’État québécois) à s’attaquer à une crise dont l’urgence n’est pas que de circonstance, puisque cette crise est véritablement existentielle.

Patrick Renaud, Montréal