Cherchez l’erreur
Renversons la proposition : la transaction achoppe parce que le gouvernement fédéral s’obstine à vouloir obtenir un montant insignifiant pour lui de 2,5 millions par année, alors qu’au même moment, il paie la facture entière des deux principaux ponts de Montréal. Cherchez l’erreur.
Denis De Belleval
Drôle de moment
Vous oubliez certains éléments… Ne trouvez-vous pas étrange que, de votre propre aveu, Ottawa travaille depuis 2015 pour trouver une solution et que le projet d’entente soit dévoilé l’avant-veille du déclenchement de la campagne électorale ? Ça faisait des lunes que le maire Labeaume s’époumonait pour obtenir des résultats concernant le vieux pont de Québec. Rien ne bougeait et tout à coup le fédéral sort cette entente comme un lapin de son chapeau juste avant le déclenchement de la campagne… Le ministre Duclos, cette semaine, semblait réciter un texte appris d’avance, ne trouvez-vous pas que cette sortie était un peu « stagée » ? Les discussions se sont faites entre le CN et Ottawa, et Québec n’était pas partie prenante des pourparlers, pourquoi ? Depuis quand un propriétaire CN/Ottawa demande à un locataire de payer en plus du loyer des frais additionnels pour l’entretien de la maison ? C’est trop facile de jeter uniquement le blâme sur Québec.
Richard Champagne, LaSalle
Et le traversier ?
Tout à fait en accord avec votre éditorial ! Pourquoi ne pas rentabiliser ce qui existe déjà ? On parle ici du deuxième lien, mais que dire du traversier entre Lévis et Québec ? Je suis native de Lévis et j’ai 80 ans. Quand j’étais jeune, il y avait deux traversiers qui faisaient la navette aux 20 minutes en été et aux 30 minutes l’hiver, compte tenu des glaces. En 2022, il n’y a qu’un seul traversier à l’heure… Il me semble qu’il serait bien moins coûteux d’ajouter un ou deux traversiers que d’ajouter un troisième lien. Toute ma vie j’ai entendu parler d’un tunnel entre Lévis et Québec. Présentement, on parle d’un troisième lien qui, je pense, ne verra jamais le jour. Donc, essayons de rentabiliser ce qui existe déjà.
Christine Lepage
Si c’est bon pour Montréal...
Le gouvernement du Québec ne retarde rien par mauvaise volonté. Servir l’argument qu’il est le principal utilisateur du pont de Québec pour justifier qu’il investisse dans son entretien (négligé par Ottawa bien avant sa vente au CN) est une politique du deux poids, deux mesures. Les Québécois sont aussi les principaux utilisateurs du pont Jacques-Cartier et du pont Samuel-De Champlain à Montréal, mais leur entretien ne relève que du fédéral. Pourquoi ce qui est bon pour Montréal ne serait pas bon pour la région de Québec ?
Charles Rodrigue
Mauvaise foi
La CAQ fait preuve dans ce dossier d’un niveau de mauvaise foi encore jamais atteint – mais toujours avec autant d’arrogance, de mépris envers les Québécois de toutes les régions – et, surtout, d’un manque total de vision. Pourtant, il n’est pas nécessaire d’être un comptable professionnel pour calculer les bienfaits de cette proposition. Mais que voulez-vous, les calculettes ne fonctionnent pas à l’intelligence.
Gilles Aubin
Se sauver d’une folie
Votre article cerne très bien le problème et pose la vraie question. La CAQ est le PQ non avoué et il faudrait qu’Ottawa paie tout. L’accès aux ponts à Québec est une question d’approches et de sorties des ponts. Par exemple, les approches et, surtout, les sorties du pont de Québec n’ont pas été améliorées depuis au moins les années 1960, et je suis généreux. Donc, on rend fluides les entrées et sorties et on sauve la folie du troisième lien.
Michel Bédard
Vraiment pas de quoi rire
Enfin un éditorial documenté et éclairant sur le dossier du pont de Québec qui n’en finit jamais d’aboutir. Personne à Montréal ne s’inquiète de la sécurité des ponts Victoria et Jacques-Cartier, pourtant ils ont respectivement été construits avant les ponts de Québec et Pierre-Laporte… La mauvaise foi du gouvernement Legault dans le dossier du transport interrives à Québec est décourageante. Traversiers régulièrement hors service, pont Pierre-Laporte que l’on va sécuriser en catastrophe dans les prochains mois à la suite d’inquiétudes exprimées par les ingénieurs du ministère des Transports et, maintenant, opposition au rachat du pont de Québec par le fédéral sous prétexte de coûts faramineux. On s’apprête à dépenser des milliards pour un troisième lien, mais les millions nécessaires à l’entretien du pont de Québec scandalisent le ministre Julien. C’est du grand guignol, mais malheureusement, ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. Après avoir échoué à bloquer le projet de tramway à Québec, espérons que ce gouvernement échouera à nouveau à bloquer le projet de rachat du pont de Québec. Il y a une dizaine d’années, un viaduc s’est écroulé soudainement sur des voitures à Laval. Parfois, l’impensable peut se produire, une fois suffit…
Vincent Cayouette