Manifestement, bien des électeurs sont laissés pour compte à la veille du déclenchement des élections québécoises. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite du dossier sur les orphelins politiques de Stéphanie Grammond, publié le 21 août dans la section Contexte.

Lisez « Êtes-vous orphelin politique ? »

Besoin de réponses

Je suis une orpheline politique de 75 ans. Dans ma circonscription de Hull, je suis représentée par une plante verte libérale. Sans savoir qui seront les candidats à venir, je rejette d’emblée la forme de nationalisme de François Legault, ses candidats opportunistes « vire capot » et une partie de la Loi sur la laïcité de l’État. Cependant, je mise beaucoup sur la réforme de la santé de Christian Dubé. Le Parti québécois et le Parti conservateur ne sont d’aucun intérêt pour moi. Québec solidaire, avec Gabriel Nadeau-Dubois et son équipe, pourrait être un bon compromis quoiqu’il soit indépendantiste. Ce parti ferait une bonne opposition. Mon dilemme : pour qui voter le 3 octobre ? Souhaitons que la campagne électorale nous éclaire !

Louise Audet, Gatineau (Hull)

Pour un parti qui s’occupera des enjeux

Cela fait plusieurs élections que je me sens orpheline politique. Je veux voter à gauche, mais je ne suis pas indépendantiste. Cette année, je vais voter pour Québec solidaire, car je vois bien que la CAQ ne s’occupe pas adéquatement des plus démunis et ne croit pas à l’urgence climatique. La pandémie a exacerbé le fossé entre les nantis et les pauvres, et notre filet social s’effrite, ce qui n’augure rien de bon pour le futur. Quant au Parti québécois et au Parti libéral, ils sont trop embourbés dans leurs problèmes de régie interne pour offrir une option intéressante.

Christiane Roy, Québec

Opposition sans crédibilité

À mon humble avis, il est primordial de changer notre scrutin uninominal majoritaire à un tour pour le remplacer par un scrutin mixte (à déterminer). Ça n’a aucun sens démocratique que 35-40 % des votes pour un parti donnent 80 % de députés élus. En plus, ce résultat disproportionné fait que les partis de l’opposition n’ont aucun pouvoir (ou très peu) et aucune crédibilité. Et surtout, que le parti détenant le pouvoir « absolu » devient avec le temps de plus en plus arrogant. Les partis de l’opposition n’ont qu’une seule alternative pour se démarquer, pour occuper une place dans les médias : faire des déclarations partisanes qui sont souvent, malheureusement, saugrenues. La vraie opposition actuelle vient des journalistes (d’enquête, éditorialistes et commentateurs politiques), des réseaux sociaux et de la rue (particulièrement des jeunes). Je suis un aîné qui ne sait plus (pour le moment) pour quel parti ou candidat voter en octobre, mais qui se fait quand même un devoir d’y aller, quitte à annuler mon vote. Ça me donne le droit de « chialer ».

Claude Arseneau

Que des bonbons

Pourquoi le peu d’intérêt pour les élections ? Pas compliqué : les politiciens n’ont rien à offrir qui puisse rassembler la population dans un projet de société. Des promesses de bonbons aux individus dans une société individualiste, c’est la recette.

Mario Bibeau

Qui d’autre ?

Je crois que, exception faite de M. Legault, les autres chefs sont peu charismatiques et sans feuille de route intéressante, ce qui rend la politique assez ennuyeuse au Québec. Vraiment, voyons-nous un autre chef que François Legault devenir premier ministre du Québec ? Assez juniors, ces autres chefs de partis ! C’est pour cette raison que je me désintéresse de la politique québécoise.

Guy Bélanger

Orphelin indifférent

Je suis ce que vous appelez un orphelin politique, et ce, depuis la dernière élection fédérale, alors que pour la première fois, je n’ai pas daigné me rendre au bureau de vote. Pour le prochain rendez-vous d’électeurs, je vais de nouveau m’abstenir face à des partis politiques qui, comme jamais, me laissent totalement indifférent. Pour le centre droit que je suis et fier Montréalais, pas question de voter pour un Legault, premier ministre pur populiste, qui va jusqu’à tourner le dos à sa métropole parce que sa population n’est pas encline à voter pour lui. Le Parti québécois, ça ne vaut même pas la peine d’en parler. Quant aux libéraux : comment prendre au sérieux un parti girouette ? Il reste Québec solidaire. À mes yeux, c’est le paradoxe : son chef est le plus articulé, le plus intelligent et, de surcroît, a vraiment la prestance d’un premier ministre, mais il est malheureusement à la tête d’un parti un peu trop aux allures communistes. Alors voilà, oui, je fais partie de ceux qui n’ont pas de parents politiques.

Marc-André Sabourin

Tout peut changer

Oui, mais pour faire mon choix, j’y vais par élimination. Autant M. Legault m’avait convaincu en 2018 que présentement, il a été le premier à être éliminé de mes choix. Le mode de scrutin, l’éducation, les garderies, la santé, la main-d’œuvre, la Fonderie Horne, le nickel à Québec, le troisième lien et j’arrête là, car je vais manquer d’espace. M. Duhaime ? Eh bien, je passe mon tour. Il reste à regarder les programmes de Québec solidaire et du Parti québécois. En discutant, je ne suis pas le seul de mon entourage à penser que les sondages ne reflètent pas ce qui va se passer. Attendez la campagne et les débats, ce n’est pas pour rien que M. Legault est absent des médias présentement. Disons que la soupe commence à chauffer pas mal.

Michel Bouchard

En prendre et en laisser

Je trouve, au contraire, qu’il y a un éventail politique suffisamment varié pour satisfaire tout le monde dans les limites du raisonnable. Nous avons Québec solidaire à gauche de l’échiquier, le Parti conservateur à droite et trois partis autour du centre. Je ne crois pas qu’il soit possible d’avoir un parti politique qui puisse satisfaire toutes les attentes de tous les individus. Nous devons établir des priorités et choisir selon ces priorités. Pour le reste, comme on dit : aide-toi et le ciel t’aidera. C’est ça, la démocratie, un milieu où on doit favoriser la justice, la liberté de s’exprimer, d’agir et où la majorité de la population, pas les multinationales, les religions ou les dictateurs, oriente les choix de la société. Ça ne peut pas régler tous les problèmes des individus et on ne doit pas s’attendre à ce que le gouvernement fasse tout pour nous.

Pierre Lemelin