Vous avez été nombreux à commenter l’éditorial de Stéphanie Grammond sur les activités de la fonderie de cuivre de Rouyn-Noranda. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond

Série d’oublis

Visionnons, à nouveau ou pour la première fois, le film Erin Brokovich afin de comprendre à la fois l’impact immensément néfaste de la pollution industrielle sur la santé d’une population, mais également la magouille politico-financière qui est inévitablement présente dans des situations comme celle de la Fonderie Horne. Le ministre Benoit Charette, donc le gouvernement et la Santé publique, a établi, politiquement, une valeur monétaire sur chacune des maladies ou décès futurs causés par la fonderie, soit le coût socio-économique de ne pas forcer l’usine à réduire rapidement ses émissions au niveau de la norme provinciale ou tout simplement de fermer cette industrie extrêmement polluante.

Le gouvernement aura surtout oublié d’inclure dans ses calculs le coût de la valeur de la santé pour la population de Rouyn-Noranda. Toutes les dépenses connexes, à très long terme, en raison de cette pollution : les retards de croissance, les cancers, les problèmes rénaux causés par les métaux lourds ou toutes les autres maladies directement liées à l’activité de cette fonderie. Le gouvernement a également oublié de prendre en considération le coût sur la qualité de vie des citoyens au quotidien.

Marc Couturier, médecin

Trop timides

Nous sommes trop timides avec ces grands pollueurs. De quoi avons-nous peur ? Le gouvernement doit « mettre ses culottes » et exiger de la fonderie le respect des normes. Et les fonds publics ne doivent pas servir à subventionner la modernisation de l’usine : en tant que bonne citoyenne, elle doit s’investir.

Johane Isabelle

Une question de priorité

La Fonderie Horne n’est pas la seule à avoir une entente avec notre gouvernement, ils sont légion. L’environnement n’est pas une priorité pour les politiciens et nous sommes tous en danger d’attraper des cancers ou d’autres maladies causées par les rejets de ces entreprises au nom du profit à tout prix. L’air, l’eau, la terre sont les réceptacles de ces rejets. Ce n’est pas parce que la fumée est blanche qu’elle n’est pas polluante. L’hypocrisie, les faux-fuyants, la sauvegarde des emplois… tout est prétexte à salir le monde dans lequel on vit.

Marc Bégin

Des raffineries qui défigurent

Il y a maintenant six ans, j’ai décidé de quitter Montréal pour Mont-Saint-Hilaire. J’habitais le quartier Pointe-aux-Trembles parce que j’y travaillais. Le jour de ma retraite, j’ai mis ma maison à vendre, je n’en pouvais plus des odeurs, des horribles cheminées et du monstrueux parc industriel qui coupent la ville en deux. Est-il sensé en 2022 que des raffineries se situent dans une ville de l’importance de Montréal, qu’ils la défigurent et la polluent à ce point ? Dans ce quartier, les problèmes pulmonaires sont supérieurs à la moyenne montréalaise et c’est sans compter la laideur que les gens doivent côtoyer quotidiennement. Comment une ville comme Montréal peut-elle développer sa partie est alors qu’elle est scindée de la sorte ?

Louise Lacasse, Mont-Saint-Hilaire

Compromis

Une question toute simple : est-ce que c’est l’entreprise qui est venue se planter dans un quartier résidentiel ou ce sont les citoyens qui se sont bâtis dans la cour de la première ? Iriez-vous demeurer tout près des sables bitumineux ? Ou encore, installer votre chambre à coucher à côté d’une discothèque ? Les responsabilités sont partagées. Il ne s’agit pas d’exonérer l’entreprise de ses devoirs, mais il doit y avoir des compromis.

Michel Lasalle

À petit feu

Comme la campagne publicitaire de la CAQ dit que M. Legault est un homme de décision, je l’encourage fortement à décider la fermeture de cette usine qui empoisonne à petit feu et tue ses travailleurs et leur famille. Toute cette saga est une honte pour les Québécois. Il faut décider et agir une fois pour toutes !

Renée Tremblay, Boisbriand

Répéter les mêmes erreurs

Partout au Québec, des quartiers résidentiels et commerciaux se développent autour d’industries lourdes et de carrières. Pour réaliser ensuite que la qualité de vie n’est pas celle illustrée sur le prospectus du promoteur : qualité de l’air, bruit, dynamitage, poussière, etc. À quand une révision des règles urbanistiques au Québec ? Ça ne réglerait pas les cas déjà établis, ni les émissions toxiques de la Fonderie Horne et autres cas du genre, mais au moins, on cesserait de répéter toujours les mêmes erreurs de cohabitation impossible.

Elsa Dufresne-Arbique

Perdre la foi

La mienne, ma patience, est déjà expirée depuis fort longtemps. Pourtant, nous ne sommes plus à l’époque de la grande noirceur. Aujourd’hui, l’information circule à vitesse grand V et Richard Desjardins a été un excellent porte-parole pour dire tout haut ce que nos gouvernements tentent de cacher aux électeurs depuis plus de 40 ans. Or aujourd’hui, bien que je sois toujours préoccupé par la qualité de notre environnement, j’avoue que mes efforts de recyclage n’ont pas augmenté, ayant perdu foi en nos gouvernements. À titre de citoyens, nous faisons des efforts colossaux (réduisant notre consommation, gérant adéquatement le recyclage, utilisant le bac de compost, etc.), mais si en parallèle nos gouvernements autorisent les entreprises à polluer davantage, avouez que la motivation individuelle en prend un coup !

Pierre Charron