Notre appel à tous sur la mise sur pied d’une coalition de centre droit a suscité des centaines de réponses des plus diversifiées de votre part. En voici un aperçu.

Le temps d’un renouveau

Je suis un ex-adéquiste qu’on qualifiait de la frange gauche du parti, candidat aux élections à trois reprises, porte-parole du dossier de l’environnement, membre de l’exécutif du parti pendant six ans et VP pendant deux ans. J’ai pris ma retraite politique en 2006, mais je reviendrais dans l’arène demain si ce parti voyait le jour.

Je n’en peux plus de la mollesse de notre premier ministre à tous les égards. Les ratés dans les processus de rapatriement des interprètes afghans et d’émissions de passeports, pour ne nommer que ceux-là, n’auraient pas été tolérés très longtemps par François Legault. Aussi, cette manie centralisatrice génétique des Trudeau, jusqu’à la centralisation des pouvoirs au bureau du premier ministre, le rend incapable de faire évoluer la fédération, même sur des choses aussi simples qu’un formulaire d’impôt unique. Enfin, je suis bien d’accord avec la plupart des programmes d’aide qui ont été mis en place, mais monsieur Trudeau est incapable de planifier un retour à un minimum de rigueur économique.

L’option à droite est une farce si M. Poilievre est élu, mais quoi qu’il advienne de la course au leadership, les conservateurs seront toujours gangrenés par deux mouvements sans avenir politique au Canada : la droite religieuse et son souhait de rouvrir le débat sur l’avortement, et les junkies du pétrole pour qui la lutte contre les changements climatiques ferait aussi mal qu’un sevrage à froid.

Il est grand temps d’un renouveau politique au Canada.

Christian de Serres

Fatigué des extrêmes

Une alliance entre les conservateurs socialement responsables et les libéraux fiscalement responsables ? Pourquoi pas ? Je suis fatigué de voir les extrêmes prendre le contrôle des partis traditionnels avec leur menace de ne pas voter pour eux, causant leur chute. Comment est-ce que Poilievre peut encore être dans la course après la chute du bitcoin qu’il appuyait tant, si ce n’est que par des extrémistes ? On ne peut pas vivre avec des déficits continuellement non plus sans hypothéquer l’avenir de nos enfants.

Paul MacNeil

Apte à gouverner

Si jamais M. Poilievre gagne la course à la chefferie du Parti conservateur, il deviendra nécessaire et urgent de mettre sur pied un parti de coalition libéral-conservateur qui se situera au centre. Comment maintenir une démocratie saine si nous n’avons pas, au minimum, deux partis d’envergure nationale aptes à gouverner ? Les arguments politiques de Pierre Poilievre qui ne tiennent pas la route ainsi que le ton et la manière, calqués sur le style de Donald Trump, déclasseraient le Parti conservateur au niveau national, créant un vide sur l’échiquier politique et laissant la voie libre à la création d’un nouveau parti plus proche des valeurs, des aspirations et de préoccupations des Canadiens. Cela deviendrait absolument nécessaire.

Pierre Dupuis

Progressiste, mais prudent

C’est la seule option. Le Parti conservateur du Canada actuel s’en va directement dans un mur. Charest n’a pas de temps à perdre à rebâtir et unifier les membres d’un parti fini. Même Brian Mulroney ne se reconnaît plus dans ce parti. Alors quoi ? Proposer à la population canadienne une solution de rechange crédible, progressiste, mais prudente financièrement, et rassurante au Parti libéral qui demeure malgré tout relativement populaire dans le contexte présent. Jean Charest, un personnage expérimenté et intelligent, saura comment faire, rapidement, tout en perfectionnant son programme politique actuel pour l’intégrer au cœur de ce nouveau parti. Il pourra en être le chef, ou trouver celui ou celle qui en prendra la charge. Ce serait un important legs politique offert par M. Charest aux citoyens de ce pays qui se désolent de cette misérable campagne à la chefferie de ce qui fut, jadis, un parti respectable.

Alain Bertrand

Aux conservateurs d’élire le « bon » chef

Les Canadiens n’ont pas besoin d’un autre parti du type : une coalition pour l’avenir du pays, et surtout pas sous la tutelle de M. Charest…, car ça serait le commencement du début de la fin, il serait plus sage et prudent que les conservateurs choisissent un chef qui pourrait les unifier et non les diviser… Mais QUI ?

Daniel Dufour

Le centre s’est déplacé à gauche

La droite (qui a souvent de bons points en matière de réduction de la grosseur de l’État) fait tellement fausse route avec les changements climatiques et son refus systématique de reconnaître l’urgence de la situation que c’est eux qui se déplacent vers l’extrême droite. En fait, je considère que le centre se déplace vers la gauche. Équiterre, la fondation David Suzuki ne font plus du tout partie de l’extrême gauche, leur mouvement est même à droite de ce qui est exigé par les scientifiques du GIEC. Extinction Rébellion navigue maintenant simplement à gauche. Donc le centre s’éloigne de cette droite capitaliste sauvage qui ne pense qu’à court terme et à extraire le plus de ressources de la planète sans égards aux générations futures.

Louka Méthot

La fonction publique doit s’adapter

Non. Les libéraux-NPD sont bien, malgré les errances au bureau des passeports et la mauvaise gestion des aéroports. La fonction publique fédérale a besoin de mieux s’adapter au travail de la maison, sans plus.

Bernard Lupien

Abonnés aux gouvernements minoritaires

Je crois qu’avec l’arrivée de M. Poilievre à la tête des conservateurs, le Canada élira des gouvernements minoritaires pour plusieurs années. Je ne vois pas les Québécois voter pour un parti avec un chef d’extrême droite qui veut congédier le gouverneur de la Banque du Canada et qui appuie le convoi de la liberté. Il y aura l’Ouest canadien qui se ralliera à lui. Mais là où il pourrait gagner ses élections, en Ontario et au Québec, ça sera très difficile. Un nouveau parti fera en sorte de rallier les Canadiens déçus, mais fera en sorte d’élire encore plus de gouvernements minoritaires. Il faudra encore des alliances pour gouverner.

Serge Leduc, Pincourt

Oui, avec un candidat porteur

Oui, il y a de la place pour un joueur au centre de l’échiquier politique canadien. La CAQ le prouve bien après tout. Est-ce que Jean Charest est l’homme de la situation ? J’en doute. Ça va prendre un candidat rassembleur, porteur d’un projet commun et de renouveau autant pour un Albertain, qu’un Québécois et qu’un Terre-Neuvien. Il faut laisser tomber le clientélisme qui se joue présentement. Un communicateur, quelqu’un qui saura concilier les intérêts de chaque province et chaque territoire.

Marc Ladurantaye, Val-d’Or

Pour une véritable opposition conservatrice

Je ne suis pas de tendance conservatrice du tout, mais par contre, je crois qu’une opposition conservatrice est absolument nécessaire pour la santé de notre démocratie. J’espère de tout cœur que le mouvement conservateur du pays se recentrera et abandonnera la tendance extrême droite qui n’annonce rien de bon. Est-ce possible pour les conservateurs de créer un nouveau parti, ou peuvent-ils repousser les extrémistes de leur parti, on en aura une idée le 10 septembre prochain.

Lucie Allaire

Non merci !

Ce que je crois encore et depuis toujours, c’est que le Canada n’est pas fait pour nous, les Québécois. Choisir entre Trudeau, Poilievre ou Charest ? Vraiment ! Non merci.

François Labbé, Sherbrooke

Lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond