S'adapter aux changements climatiques, bien sûr, mais aussi en prendre conscience et combattre leurs effets. Voici un aperçu des courriels de nos lecteurs à notre Appel à tous de vendredi.

Une question de vie ou de mort

Je crois qu’il ne faut justement pas nous adapter, mais plutôt nous alarmer et prendre conscience que nous devons faire un virage rapide. Un peu comme avec la pandémie, il faut agir rapidement. Faire comprendre que c’est une question de vie ou de mort. Si les transports sont vraiment la cause principale du problème, il faut que le prix de l’essence demeure extrêmement élevé et celui des transports en commun extrêmement bas. Que tous les produits de consommation transportés soient dispendieux et les produits locaux extrêmement moins dispendieux.

Paule Setlakwe

Responsabilité partagée

Très simple. Il faut que tout un chacun soit conscient que cette responsabilité n’incombe pas seulement aux dirigeants. Commençons par la base, c’est-à-dire cesser d’acheter ces pick-up qui pullulent sur les routes, on se croirait au Texas parmi les ranchers. Est-ce que tous les propriétaires de ces camionnettes en ont un besoin incontournable pour leur travail ? Deuxièmement, cesser de laisser tourner au ralenti les moteurs des véhicules lorsqu’on attend les enfants à la sortie de l’école, par exemple. Ou encore, ajuster la climatisation chez soi à 25 °C plutôt qu’à 21 °C. Et dans les commerces, est-ce nécessaire d’être accueillis par un vent glacial dès l’entrée ? Il y a une foule de gestes à faire et bien souvent, il ne s’agit que de gros bon sens.

Yolande Baribeau

Alléger le fardeau

En matière de protection de notre planète, tant qu’il n’y aura pas de catastrophe à grande échelle, les politiciens continueront de faire de belles promesses à la veille d’élections pour les oublier sitôt qu’ils seront réélus. En attendant, pour réduire les conséquences néfastes et coûteuses qu’occasionnent les dérèglements climatiques dont la fréquence ira en augmentant, je suggère que les gouvernements du Québec et du Canada ainsi que les municipalités envisagent de mettre en place un plan d’enfouissement des lignes électriques dans les zones névralgiques du réseau. Avec un tel plan étalé sur une longue période, le nombre de pannes d’électricité et de réparations à effectuer pourrait être significativement réduit. Les mêmes gouvernements pourraient aussi subventionner l’achat d’une génératrice et les coûts liés à son installation sur le réseau électrique d’une maison. De leur côté, les assureurs pourraient réduire la prime d’assurances habitation de l’assuré qui a effectué une telle installation. Sans régler le problème, de telles mesures pourraient au moins alléger le fardeau occasionné par les évènements météorologiques extrêmes.

Alain Bergmans

Adaptation ou prévention ?

Cette question est lourde de sens. Nous en sommes à nous demander « comment nous adapter aux changements climatiques » alors que nous devrions, individuellement et collectivement, nous demander « comment pouvons-nous les prévenir ou, tout au moins, les réduire ». Admettons-nous la défaite avant de combattre ?

Marc Couturier

Passer de la parole aux actes

On sait exactement quoi faire : réduire le plus rapidement possible et jusqu’à l’élimination totale notre utilisation du pétrole ; faire un virage urgent vers les énergies propres et renouvelables ; densifier, densifier, densifier, pour une vie de proximité ; cesser l’étalement et repenser nos milieux de vie ; acheter moins et le plus local possible ; protéger la faune et la flore, les forêts, les cours d’eau, les mers ; renoncer à certains luxes : voyages récréatifs en avion, croisières, grandes maisons pour peu d’habitants, multiples véhicules, etc. ; éliminer le gaspillage, le suremballage, la surconsommation généralisée ; éliminer le plus possible tout ce qui est à usage unique, surtout les plastiques. Bref, tout a été dit, mille fois plutôt qu’une. Ce qu’il faut, c’est passer de la parole aux actes. Et ça doit commencer par nos gouvernements avec des actions fortes, sinon les individus n’y arriveront pas.

Danielle Braün, Plaisance

Freiner ces changements

Il faut surtout agir pour freiner ces changements. On s’adaptera éventuellement aux nouvelles réglementations.

Mance Brisebois

Le coupable

En prendre conscience, ce serait déjà un bon début. Après, voir ce que chacun de nous peut faire pour les combattre. Malheureusement, dans notre recherche de confort, notre je-me-moi se refuse à changer ses habitudes. Tous ceux qui possèdent un VUS ont de bonnes raisons d’en posséder un. C’est ce qu’ils disent. Finalement, on se dit que ce combat ne nous appartient pas, il appartient au gouvernement, cette entité séparée de nous, tellement loin et impersonnelle. Le coupable, quoi !

Alain Rousseau

Des lieux de refuge

Les municipalités doivent se doter de lieux de refuge. Profitons de la présence de nombreux lieux de culte aujourd’hui désertés, églises et presbytères pour les transformer en espaces autonomes pour accueillir les personnes touchées par les intempéries. Ces installations autosuffisantes en énergie et équipées pour héberger la population touchée devront être opérationnelles 12 mois sur 12. De nombreux villages sont vulnérables aux divers types de catastrophes et une action en amont est impérativement nécessaire. Ainsi un centre communautaire avec de grands locaux, une cuisine populaire et des installations septiques pourra rapidement être aménagé avec les équipes de la sécurité publique en lieux de refuge, et de réconfort ! J’ai connu le verglas de 1998, où sur les lieux de mon travail, je pouvais manger, me laver et dormir. En région rurale, nous constatons un désert pour ce type de services.

Daniel Martin

Derecho

Le concept de changements climatiques est loin d’être compris auprès des gens que je côtoie. C’est un concept vague, lointain, qui demande un effort intellectuel non négligeable pour percevoir toutes les conséquences à venir. Pour s’adapter à un problème, on doit, en tout premier lieu, en reconnaître son existence. Ce n’est que par la suite que l’on peut tenter d’imaginer ses conséquences à long terme et agir pour en amoindrir les dommages. Nous faisons face à un réel défi éducatif, principalement au niveau des décideurs. Je serais très surpris si on me disait que la majorité des maires du Québec ont lu les résumés des derniers rapports du GIEC.Nous venons d’apprendre un nouveau mot cette semaine : derecho. Il n’est même pas dans Antidote. Pourtant, c’est un phénomène météorologique connu dans le sud-est des États-Unis. Nous aurons à nous adapter à des phénomènes que nous ne connaissons pas. Nous aurons aussi à cesser de penser que les évènements météorologiques déplaisants liés au réchauffement climatique ne seront que des mauvais moments à passer. L’adaptation ne peut se faire que par l’éducation et l’acceptation de ces changements climatiques.

Gaston Bérubé