Le témoignage de Nicole Giroux publié le 21 mai⁠1 sur l’aide médicale à mourir a manifestement touché beaucoup de nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Un échec

On y est presque et ça rassure égoïstement le baby-boomer que je suis, mais pour ma mère, c’est trop tard. Sa vie n’est que douleur. Sa maladie remplit les poches d’un CHSLD privé où on calme ses crises d’anxiété à coup d’Ativan lorsqu’elle hurle sa vie pour retourner chez elle. Je le vis comme un échec.

Anne-Marie Phaneuf

Faisons un sondage

Tellement d’accord avec vous. Le gouvernement devrait faire un petit sondage auprès des personnes âgées. La réponse, il l’aurait.

Nicole Veilleux

Faire avancer la cause

Tellement touchant, ce témoignage ! Je suis proche aidante de ma mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis 16 ans. Et dans un mutisme complet, sans vie, sans dignité depuis environ huit ans ! Merci de médiatiser ce témoignage pour faire avancer la cause.

Lucie Patenaude

Aussi manquer de soins

Avec l’arrivée massive des baby-boomers, il est impératif que les demandes anticipées soient reconnues, car en plus de « manquer le bateau », nous allons manquer de soins s’il faut vivre jusqu’à la toute fin. Pensons à notre génération qui ne saura pas quoi faire avec tous ces malades atteints par une maladie neurocognitive majeure.

Carole Drouin

Les demandes anticipées sont nécessaires

Je suis convaincue que les demandes anticipées sont nécessaires pour offrir à tous les Québécois le choix de mourir dans la dignité lors d’une maladie dégénérative mentale telle que l’a présentée la Commission spéciale au gouvernement cette année.

Lisette Paradis

Ce serait rassurant

Je suis tout à fait d’accord avec l’ajout des demandes anticipées au droit de recevoir l’aide médicale à mourir. Ce serait tellement rassurant de savoir qu’on pourrait y avoir accès en cas de besoin et de ne pas être obligé de le demander précocement pour éviter de rater le train. Comment se fait-il que ce soit encore à l’étude, où en est-on ?

Lucie Allaire

Dans la dignité

Entièrement d’accord ! Pour avoir des malades dans ma famille, je ne veux pas vivre ça et si on doit me placer, je veux mourir dans la dignité. C’est ce que je dis à mes proches : pas de CHSLD pour moi !

Danièle Mathieu, Fossambault-sur-le-Lac

De quel droit s’opposerait-on à ma volonté ?

Je suis très touchée par cette lettre de la femme de Marc. Oui, je suis en accord avec elle. J’ai 71 ans et mon tour va venir. C’est exactement ce que je veux pour terminer ma vie dans la dignité. Je ne peux compter sur personne, alors je dois gérer ma fin de vie comme je la veux. Pourquoi quelqu’un aurait-il le droit de me l’interdire ? Il faut que ce débat soit mis en lumière. De quel droit quelqu’un qui n’est pas touché intimement pourrait s’opposer ?

Denise Fortier

Pour vivre sans une épée de Damoclès au-dessus de la tête

Je suis dans la cinquantaine et en bonne santé. Je suis optimiste et j’espère qu’il me reste plusieurs décennies à vivre. J’aimerais vivre ces années légèrement, sans avoir une épée de Damoclès qui me pend au-dessus de la tête. Or, savoir qu’une maladie cognitive pourrait m’enlever tout contrôle sur ma vie me préoccupe grandement. On doit tous mourir de quelque chose, mais savoir que l’aide médicale à mourir pourrait me permettre de faire un dernier choix et de partir dans la dignité contribuerait grandement à la qualité des jours à venir. Nous permettre de faire des choix de façon anticipée serait une des plus belles contributions à notre qualité de vie.

Nathalie Veillette, La Sarre

Un témoignage à lire

Un texte pertinent. Oui, il faudrait que chaque être humain puisse faire le choix en toute lucidité. Bravo, madame, de raconter votre histoire. J’espère que beaucoup de nos élus se donneront la peine de lire ce témoignage.

Évelyne Pelletier

Des années de bonheur sacrifiées

J’ai vu ma belle-mère s’éteindre à petit feu de cette maladie, je vois actuellement ma belle-sœur souffrir de cette maladie et je constate qu’elle est de plus en plus déconnectée. Malgré les excellents soins qui lui sont prodigués, je ne crois pas qu’elle aimerait sa vie actuelle si elle était consciente de son état. C’est irresponsable de laisser une personne dans une telle condition. Au nom de qui et de quoi avons-nous le droit de contrôler une personne à un point tel que sa vie est un enfer à chaque instant ? Moi non plus, je ne veux pas manquer le train. Si cette loi ne passe pas, je vais m’arranger pour mourir dans la dignité, quitte à sacrifier quelques mois ou quelques années de bonheur que j’aurais pu vivre, mais la société en aura décidé autrement.

Guy Julien

Une priorité

Ce grand et authentique témoignage n’est qu’un parmi tant d’autres, malheureusement. C’est une réalité qui se répète trop de fois encore et elle devrait obliger nos décideurs à prioriser ce dossier ; il n’y a pas juste le dossier du troisième lien ni celui du tramway, tous deux controversés. La fin de vie de chaque citoyen, qui n’a pas choisi d’être atteint d’une maladie incurable, doit être étudiée très rapidement. Il en va de sa dignité et des douleurs qu’il ne désire pas imposer aux siens. De grâce, chers élus, poussez la roue au bénéfice de tous, partisanerie mise à part !

Luc Jobin

1. Lisez « Aide médicale à mourir : les demandes anticipées, pour ne pas manquer le train ! »