La frénésie immobilière ne laisse personne indifférent et beaucoup sont d’avis que les gouvernements devraient intervenir pour freiner l’explosion des prix des résidences. Voici un aperçu des courriels reçus à la suite de notre appel à tous.

Éviter le sort d’autres villes canadiennes

Ce boom immobilier ne correspond pas aux salaires, largement imposés en plus, de la plupart de nos citoyens. Ces prix, qui ne cessent de grimper sous la pression d’une surenchère non justifiée, font en sorte que de nombreuses familles ne pourront jamais avoir accès à une maison. Sans compter qu’un grand nombre auront à dépenser 50 %, voire plus, de leur revenu pour une location. D’autres villes canadiennes ont subi le même sort. Même avec des revenus supérieurs à ceux de notre population tout en ayant un coût de la vie comparable, les citoyens ont dû s’exiler vers les banlieues, voire de petites villes plus éloignées encore, laissant la place à des étrangers qui sont pour beaucoup plus prédateurs qu’entreteneurs… À Vancouver, Toronto, Calgary, le mal est fait.

Raymonde Lebœuf

Pas au gouvernement d’intervenir

Le gouvernement ne doit jamais intervenir dans la régulation des marchés. Pourquoi devrait-il intervenir de toute façon ? Vous avez déjà couvert ceci à l’automne et celui qui proposait de telles mesures d’interventions s’est vite fait démolir. Les effets pervers seront plus grands et vicieux.

Martin Lamothe

Plusieurs solutions possibles

Quelques pistes de solutions que l’on pourrait appliquer : rendre les offres d’achat publiques dès leur dépôt (limite sur le spectre des offres d’achat multiples) ; fixer un maximum de surenchère, disons de 5 % supérieur au prix demandé (limite sur le montant de surenchère) ; fixer le prix minimum de vente à, disons, 95 % du prix annoncé, et ce, malgré l’inspection (impose de mettre un prix juste, limite le pouvoir des inspections). De cette façon, on aurait plus de transparence dans le processus sur tous les plans.

François Hébert

La surenchère en cause

Cela devient impossible de devenir propriétaire à Montréal. Les gens doivent quitter pour la banlieue, de plus en plus loin. Les loyers très élevés et rares font que les gens décident de devenir propriétaires. La surenchère et les taux d’intérêt très bas endettent les nouveaux proprios de façon inquiétante, si le taux d’intérêt monte d’un ou deux points, plusieurs faillites s’annoncent. Le gouvernement devrait intervenir, interdire la surenchère, ce serait déjà serait une bonne mesure.

Louise Begin

Imposer le gain en capital

Il faut imposer le gain en capital pour ceux qui vendent leur propriété dans les cinq premières années de leur achat.

Luc Rodrigue

La pandémie en cause dans la surchauffe immobilière

L’État doit intervenir, car ce n’est pas la loi du marché de l’offre et de la demande qui va s’autoréguler. La pandémie a eu un impact majeur sur cette surchauffe dans l’immobilier malgré la prédiction de chute des prix des maisons en avril 2020. Donc, à situation exceptionnelle, il faut une mesure exceptionnelle pour que la surenchère cesse dès maintenant avant que les répercussions soient difficilement surmontables pour les jeunes acheteurs et les familles.

Sylvie Lepage

Limiter les hausses de loyer

Oui, les gouvernements doivent limiter les hausses pour éviter l’endettement des jeunes familles. Et accélérer la construction d’habitations à loyer modique (HLM) pour les démunis ainsi que règlementer la hausse des loyers et les expulsions qui favorisent les propriétaires au détriment des bas salariés.

Maria Hotte

Un recul de 40 ans

Surtout pas d’impôts sur le gain en capital. Ce serait injuste pour ceux qui ont économisé toute leur vie pour se payer une maison qu’ils veulent laisser en héritage à leurs enfants. Ce serait un recul de 40 ans alors que les Québécois étaient majoritairement des locataires.

Régine Pierre

Une situation malsaine

C’est tellement malsain, ce qui se passe actuellement. C’est malheureusement le moment idéal pour se départir d’une propriété problématique en privilégiant l’offrant qui renoncera à l’inspection et à la garantie légale, pratique qui est même suggérée par certains courtiers immobiliers. Les histoires d’horreur qui finiront devant les tribunaux seront légion. Il faudrait mettre en place au moins un moratoire d’application immédiate interdisant de supprimer des conditions d’inscription initiale et encourager fortement les gens à se faire accompagner d’un contracteur ou d’une personne ayant de très bonnes connaissances en construction dès la visite initiale.

Sylvain Fréchette, avocat à la retraite

Les bas taux d’intérêt responsables

Il y a trop de variables, les gouvernements ne devraient pas intervenir sauf pour laisser remonter les taux d’intérêt à un niveau normal. Le prêt d’argent à rabais (taux ne tenant pas compte de l’inflation et du risque) est relié à cette distorsion du marché immobilier.

Serge Lacroix

Afficher le prix payé par le vendeur

Se loger convenablement ne devrait pas être un choix. Cela dit, revendre une maison à un prix nettement supérieur à sa valeur ne devrait pas être un choix. Deux solutions possibles. D’abord, réglementer la commission des courtiers pour la ramener à un taux fixe. Cela éviterait aux courtiers l’appât du gain. Ensuite, le vendeur devrait indiquer le prix payé pour sa maison et le prix de vente devrait se limiter à deux fois l’inflation ou le pourcentage du taux d’hypothèque depuis l’acquisition de la maison. Le prix de vente pourrait toutefois être plus élevé si des travaux majeurs ont été faits sur la maison.

Martin Vaillancourt, Lachine

Plafonner l’exemption du gain en capital

Le gouvernement devrait imposer un plafond à l’exemption du gain en capital pour résidence secondaire (300 000 $ à 500 000 $) et imposer le surplus comme un gain en capital normal. Ce serait une façon de limiter la spéculation et d’imposer les plus riches, sans pénaliser la classe moyenne.

Claude Brulé

Attendre que la bulle passe

Je serai patient : j’attendrai l’explosion de la bulle immobilière pour acheter d’autres propriétés au rabais. Triste, mais les gens ne tirent jamais de leçons du passé.

Carl Bien-Aimé