L’éditorial de Stéphanie Grammond sur l’immigration publié le 3 avril « En prendre plus et en prendre soin »*, a suscité de nombreux commentaires de nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

La francophonie est prête

Oui, il faut accueillir plus d’immigrants pour combler nos besoins de main-d’œuvre. D’ailleurs, plusieurs personnes venant de pays francophones (Europe, Haïti, Afrique, etc.) n’attendent que cela pour travailler dans notre réseau de santé, en agriculture et dans la restauration. Ouvrez la machine pour engager et accélérer le processus. Évidemment, avec un processus de sélection efficace.

Aimay Dépelteau

Et les chômeurs ?

Selon Statistique Canada, en février 2021 la région métropolitaine de recensement de Montréal comptait 195 900 chômeurs. Qu’en pensez-vous ?

Christine Rivet

Oui, mais en français

Tout à fait d’accord, mais j’ajouterais que le tout devra se faire dans la reconnaissance, le respect et la protection de la langue française, car c’est extrêmement important et je n’y vois aucune allusion dans l’éditorial.

Jacques Lapointe

En rattrapage

Vous nous avez bien résumé les éléments connus depuis longtemps de notre manque d’immigrants pour assurer le développement du Québec. La position idéologique et électoraliste de la CAQ sur la réduction des seuils d’immigration vient de rattraper le Québec, en plus des impacts économiques et démographiques de la pandémie sur les retards de l’admission des nouveaux arrivants. Il nous faut aussi augmenter leur nombre et, surtout, en choisir davantage déjà francisés pour les niveaux des métiers et techniques spécialisés. Leur mise à niveau par des formations pointues et la reconnaissance de leurs acquis en seraient beaucoup plus pertinentes et réalisables.

Claude Desmarais, Longueuil

Moins et mieux

Pensée magique et solutions miracles, voilà comment je décrirais votre éditorial. Si le seuil d’immigration a diminué durant la pandémie, cela est dû à la… pandémie. Accueillir moins et mieux reste la stratégie la plus sage. Qui plus est, elle fait l’unanimité.

Marc-André Delaunière

En fonction de nos besoins et de nos valeurs

Moi, j’irais avec l’idée de cibler l’arrivée de nos immigrants où les besoins sont pressants pour les postes en pénurie de main-d’œuvre. Et, s’il est possible, de s’assurer que ces nouveaux arrivants respecteront nos valeurs.

Michel Galipeau, Rosemère

Le poids du français

Plus d’immigrants, je veux bien. Vous vous préoccupez avec raison du poids démographique du Québec au Canada. Vous vous inquiétez avec raison que Mohamed ait autant de chance que Jean-François, j’en suis. Cependant, vous passez sous silence le poids du français au Canada et au Québec. Le français est en chute libre dans la région de Montréal et même au Québec, mais La Presse ne s’en préoccupe guère.

Richard Champagne, Lasalle

N’oublions pas les immigrants illégaux

Curieux que, dans votre analyse, vous fassiez complètement abstraction des milliers d’immigrants illégaux et non choisis qui franchiront notre frontière perméable aussitôt que la pandémie diminuera. Qui plus est, vous le savez, ces derniers pour la grande majorité resteront ici de façon permanente. Faire une analyse journalistique compétente et sérieuse aurait été de considérer cet afflux et ses effets. La CAQ a raison : en prendre plus, les choisir et en prendre soin. Ce que l’on a subi jusqu’ici, c’est une immigration incontrôlée, perméable à tous les abus. La majorité des Québécois sont favorables à la venue d’immigrants pour redonner une vitalité à notre province, mais pas de façon aveugle et désordonnée.

Alain Hébert

L’intégration par les régions

Vous avez tellement raison, Mme Grammond. Les Québécois n’ont pas peur de l’immigration. Ils ont peur de ne pas pouvoir intégrer ces nouveaux venus chez nous. Ils ont peur du changement linguistique et culturel que cela pourrait amener. Une façon clé d’intégrer ces mêmes gens consiste sans doute à les inciter à venir s’établir d’abord en région pour contribuer rapidement à l’économie et à la vie sociale locale de ces nombreuses communautés. À titre d’exemple, il n’y a aucun doute à mes yeux que si on incitait 40 familles provenant de l’Amérique du Sud, d’Asie ou des Antilles – désireuses de travailler en agriculture, en santé, en usine ou en services – à s’établir dans les nombreuses villes du Québec de plus de 10 000 habitants, ces gens et leurs enfants réussiraient à s’intégrer à notre société très rapidement et créeraient de la richesse dans leur patelin respectif. Le Québec en entier y gagnerait, mais, plus important encore, ce sont les régions qui gagneraient davantage. L’activité immobilière, les écoles, les commerces, les employeurs locaux et les services de soutien en bénéficieraient grandement. Créer de la richesse c’est beaucoup plus que de générer des sous ; ça passe d’abord et avant tout par des gens. Sans eux, rien ne peut être créé. Il nous restera seulement à les accueillir à bras ouverts, à avoir une vision stratégique du profil recherché, puis à réduire le temps nécessaire à leur arrivée. Merci de votre intérêt à l’égard de ce sujet si critique.

Luc Maurice

Une réflexion positive

De l’air frais et sain ! Une réflexion positive qui tient compte de ce qui se passe sur la planète et des réalités à long terme du Canada et du Québec.

Renaud Gérard Thibodeau

* (Re)lisez l’éditorial de Stéphanie Grammond