L’éditorial de Stéphanie Grammond publié le 23 janvier sur la démission de la gouverneure générale, « Mauvais casting pour un rôle défraîchi », a suscité de nombreux commentaires, une majorité de lecteurs dénonçant la rente de retraite de 150 000 $ par année de Julie Payette. Voici un aperçu des courriels reçus.

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Elle devrait renoncer à la rente

Si elle avait un peu d’honneur, et compte tenu qu’elle doit avoir d’autres rentes, sans parler d’argent accumulé et placé, elle devrait renoncer à sa rente de gouverneure générale. Elle pourrait même aller jusqu’à faire un geste en faveur de personnes démunies et pauvres : il n’en manque pas en ce moment. Malheureusement, je crois que dans notre société actuelle, nous n’avons plus ce genre d’hommes et de femmes d’honneur. Dommage, car je suis certaine qu’elle y retrouverait un peu de compassion, sinon de la crédibilité.

Michèle Doat

Une reine canadienne

Un compromis acceptable serait une reine canadienne plutôt qu’une vague représentation. Elle serait formée dès son plus jeune âge, elle parlerait parfaitement les deux langues et nous n’aurions plus besoin de tous ces lieutenants fantoches.

Christian Castonguay

Honteux

Franchement, c’est absolument inadmissible et honteux de lui octroyer tous ces bénéfices, compte tenu qu’elle n’a pas rempli adéquatement son mandat. Encore une fois, les contribuables paieront à outrance. Le gouvernement pourrait lui offrir une prime de cessation d’emploi, mais franchement, lui offrir cette pension à vie ! Nous payerons doublement, puisqu’il y aura un remplaçant. Assez, c’est assez !

Louise Lévesque

Le bon côté

Il faudrait remercier Julie Payette pour le brassage de cage de la fonction de gouverneur général. Si, grâce à elle, on pouvait se débarrasser de ces parasites, sa pension de 150 000 $ serait amplement méritée.

Georges Picard

Un statu quo immuable

Oubliez l’idée d’abolir le poste de gouverneur général ou d’en modifier les critères de nomination. Les Anglo-Canadiens tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à ce vestige des origines britanniques de leur pays. Et comme il faudrait l’assentiment des 13 provinces et territoires, ce n’est pas demain que votre excellente et nécessaire solution sera adoptée…

Christian Boisvert

Désolant

Cette situation est vraiment désolante. Julie Payette est tout de même une femme extraordinaire. On ne peut faire autant d’accomplissements sans une personnalité très affirmée. Il est vrai que des vérifications auraient évité ce gâchis. Après coup, on peut blâmer mais à ma connaissance, personne n’a vérifié les antécédents de Mme Payette, journalistes inclus. Vivement que ce rôle soit revu et même aboli.

Luce Chamberland

Que le gouvernement britannique paie

Pourquoi les citoyens canadiens devraient-ils payer le salaire, les dépenses et les prestations de retraite de la gouverneure générale du Canada ? Représentant de la reine... ne devrait-on pas exiger que le maintien de cette fonction soit aux frais du gouvernement britannique ?

André Brunelle

Un changement démocratique

Ce poste est révolu, inutile et beaucoup trop coûteux pour les Canadiens ! Faisons un changement qui serait logique, démocratique en élisant le titulaire à un poste qui remplacerait ce vieux poste protocolaire rattaché à la monarchie anglaise qui ne représente plus du tout ce dont le Canada a besoin !

Jean-Luc St-Cyr

Une pension à vie pour moins de quatre ans de travail

Ce que je trouve absolument scandaleux, c’est d’avoir une pension non seulement élevée mais à vie après moins de quatre ans de travail ! C’est scandaleux. Je n’ai rien contre payer des taxes et des impôts, en autant que ce soit bien utilisé.

Valérie Joubert

Ajustement

Cent cinquante mille dollars, vous dites ? Julie Payette touchera probablement aussi une pension en rapport avec les autres emplois qu’elle a occupés avant d’être nommée gouverneure générale. Que ce soit au Centre des sciences de Montréal, au Comité olympique et à l’Agence spatiale du Canada. Comme tout le monde, touchera-t-elle aussi la RRQ et la PSV le moment venu ? Ça fera combien, tout ça ? Sûrement beaucoup pour quelqu’un qui n’a pas su garder ses trois derniers emplois. Lorsqu’on est incapable de terminer un mandat qu’on nous a confié, la moindre des choses serait que la rente à vie qui suit ce mandat soit ajustée au prorata du travail accompli.

Roland Archambault, Laval

Vivons selon nos moyens

À quand l’abolition de ce poste trop onéreux et tout à fait inutile ! Nous sommes en 2021, il serait peut-être temps de nous moderniser, mais surtout, de vivre selon nos moyens ! Qui maintenant réussit à se payer un fonds de retraite de cette envergure en si peu de temps ? N’est-ce pas nous qui payons à même nos impôts ?

Cathy D’Auteuil, Saint-Ulric

Qualifications

Beaucoup de pays ont un poste plus ou moins protocolaire qui est avant tout gardien de la Constitution. C’est parfois un roi ou une reine, comme en Angleterre ou en Espagne, parfois un président comme en Italie. Cela dégage le chef du gouvernement de fonctions nécessaires, mais souvent sans conséquence. Au Canada, il serait sans doute difficile politiquement d’éliminer le poste de gouverneur général, mais on pourrait au moins nommer des gens qui connaissent la Constitution, comme un ancien juge de la Cour suprême, un ancien greffier du Conseil privé, ou même un universitaire spécialisé en droit constitutionnel.

Michel Bilodeau

Trop généreuses retraites

Ce n’est pas juste la fonction en tant que telle qu’il faut revoir, mais aussi toute la rémunération des postes électifs et nommés, comme le gouverneur général et les sénateurs, députés, conseillers municipaux, maires, etc. Je ne vois pas pourquoi ils ont un régime de retraite à prestations déterminées quand la majorité des contribuables n’en ont pas. Augmentez les salaires et ils contribueront à leur REER comme les contribuables. En quoi leur rôle justifie-t-il un généreux revenu viager ?

Claude Leblanc, Blainville

Référendum

Il serait temps de faire comme l’Australie et de tenir un référendum pour abolir le poste de gouverneur général.

Carl Têtu

L’éditorialiste en chef vous répond

Un juge à la place du gouverneur général ?

Question : « Est-ce qu’un organisme fédéral existant pourrait remplir les mandats actuellement dévolus au gouverneur général ? Combien de dépenses inutiles on pourrait affecter à d’autres priorités ? »

– Claude Desmarais

Réponse : À la suite de la démission de Julie Payette, la semaine dernière, Justin Trudeau a demandé au juge en chef de la Cour suprême, Richard Wagner, d’assurer le rôle de gouverneur général (GG) du Canada, de façon intérimaire.

Certains lecteurs se sont alors demandé si les juges de la Cour suprême ne pourraient pas exercer aussi la fonction de GG, question d’économiser des coûts.

Le hic, c’est que les juges en chef n’ont pas le temps de s’occuper de l’aspect protocolaire du boulot de GG. Ce n’est pas la mission de ces juristes de haut vol de couper des rubans et de remettre des prix.

Par ailleurs, les magistrats risqueraient d’être mal à l’aise avec l’aspect plus politique du travail de GG. N’oublions pas que le GG joue un rôle clé notamment lorsque le gouvernement lui demande de proroger le Parlement ou encore lorsqu’il doit constater le résultat de l’élection d’un gouvernement minoritaire.

À long terme, il est donc préférable de conserver une saine séparation des pouvoirs.

Cela dit, il n’est pas impensable que le rôle de GG soit assumé par un représentant élu par la Chambre des communes.

– Stéphanie Grammond

Une rente imposable ?

Question : « Est-ce que la rente du gouverneur général est imposable ? Des articles par le passé affirmaient que cette rente était exemptée d’impôt. Est-ce toujours le cas ? »

– Pierre Rousseau

Réponse : La rente de retraite de 150 000 $ à laquelle Julie Payette aura droit est bel et bien imposable, confirme le Bureau du Conseil privé. Reste que cette rente à vie représente une somme astronomique de 3,7 millions de dollars pour une gouverneure générale qui a été en poste moins de quatre ans.

De plus, le GG continue d’avoir droit au remboursement de ses dépenses, après son départ à la retraite. En 2018, les médias avaient d’ailleurs rapporté qu’Adrienne Clarkson avait facturé aux contribuables canadiens plus de 1 million de dollars de dépenses depuis son départ 13 ans plus tôt.

Dans le passé, le gouvernement du Canada a aussi apporté un soutien financier aux anciens gouverneurs généraux pour les aider à créer une fondation. La fondation de Mme Clarkson a ainsi reçu des millions du fédéral. En sera-t-il de même pour Julie Payette ? Le don n’est pas un droit et la décision, y compris le montant du don, est prise au cas par cas, explique le Bureau du Conseil privé.

– Stéphanie Grammond