Les actes de violence des derniers mois, dont la fusillade qui a fait trois morts à Rivière-des-Prairies lundi soir, ne sont pas sans inquiéter la population de la métropole. Êtes-vous inquiets ? Croyez-vous que le SPVM est en mesure de lutter efficacement contre les groupes criminels, responsables de la majorité des actes violents des derniers mois ? Voici un aperçu des courriels reçus à notre appel à tous.

On récolte ce que l’on sème

Oui, je suis inquiet, mais ici, au Québec, on a tellement banalisé le travail des services de police que nous récoltons ce que nous avons semé. Quand nous ne respectons plus l’autorité, l’anarchie s’installe…

Lise Casgrain

Proactifs

Ça prendrait un meilleur contrôle des armes à feu. Tout commence par là. Il faut être proactifs aux frontières. Justin Trudeau avait promis une loi sur les armes à feu avec plus de mordant. Demandez aux filles de Poly se souvient et elles vous diront qu’elles ont le sentiment d’avoir étés trahies par le fédéral. Présentement, le contrôle des armes à feu est une farce. Ensuite, il faut investir davantage dans le communautaire, c’est là que les actions concrètes doivent se dérouler.

Richard Champagne, Lasalle

Pour un registre

Commençons par un registre des armes à feu à travers le Canada, c’est-à-dire dans toutes les provinces, sans exception. Changer la loi concernant la possession d’armes illégales et la possession d’armes non enregistrées, de façon à pouvoir sanctionner très sévèrement les coupables. Ainsi, les corps policiers du Canada seront protégés et pourront agir face aux gangs de rues et autres criminels.

Hélène Therien-Gauthier

Mains liées

Le problème, c’est que les policiers connaissent tous les criminels appartenant aux gangs de rue, mais ils ont les mains liées par notre beau système de justice. La présomption d’innocence est tellement forte que le fardeau de la preuve est quasi insurmontable. C’est le prix à payer quand une société préfère avoir 1000 criminels en liberté plutôt qu’un innocent en prison.

Bernard Goyette, Chertsey

La belle époque

Il y a quelques années, je faisais partie du conseil d’administration du CLSC de Hull. Nous avions un quartier dont le taux de criminalité chez les jeunes était fort élevé. Avec l’engagement du CLSC et l’aide d’une travailleuse sociale, d’une petite équipe de religieuses très compétentes professionnellement, de résidantes du quartier, de la coopération de policiers communautaires, du centre de service scolaire, de la participation d’aînés d’une résidence de ce quartier, d’une approche de porte en porte aux parents suivi d’activités prévues pour eux, etc., le taux de criminalité de ce quartier a énormément diminué. C’était la belle époque de la prévention dans les CLSC. Je ne crois pas que seuls les policiers pourront surmonter la criminalité de ce quartier, il faut la participation de toute la population. Tous sont concernés.

Rachel Gaudreau, Gatineau

Bientôt trop tard

Ces fusillades sont simplement le fait des gangs de rue, de petites raclures criminalisées qui se baladent avec des flingues, jouent aux gangsters, aux proxénètes et se prennent pour des caïds en tirant un peu partout. Naguère, la police rentrait dans le tas et c’était fini. Maintenant… elle n’ose plus intervenir parce que ces bandes sont largement constituées des minorités qu’on n’ose à peine nommer de peur de se faire traiter de raciste. Pendant que nos bien-pensants de la gauche veulent définancer et désarmer la police et que les médias montent l’histoire en épingle à chaque bavure ou toutes les fois qu’un policier arrête ou bouscule une personne « racisée » (quelle expression absurde !), on perd de plus en plus le contrôle de certains quartiers de Montréal et les gens déménagent. Detroit, ça vous quelque chose ? Il sera bientôt trop tard.

Patrick Fiset

Légitimité

Je ne sais pas si le SPVM est en mesure de mettre fin à ce problème, mais j’ose y croire et espérer que oui. Pour ce faire, il faut donner les moyens d’y mettre fin. Et de mon humble point de vue, bien qu’il y ait eu et qu’il y a probablement encore du racisme dans la communauté en général, et le SPVM fait partie de cette communauté, il ne faut pas toujours crier au profilage et au racisme systématique chaque fois qu’il y a une intervention ou une situation qui tourne mal. Je crains qu’on enlève la légitimité aux policiers de faire leur travail. Et encore une fois, de mon humble point de vue, ça m’inquiète.

Annie Raymond

Le symptôme visible

Bien sûr que la criminalité des gangs de rue est le symptôme visible et dérangeant qui camoufle les causes profondes des conditions socio-économiques et culturelles précaires des quartiers défavorisés. Le rôle des policiers est d’intervenir sur les actes criminels des gangs de rue haïtiens et autres alors que ce sont les politiciens et les leaders naturels de ces milieux qui sont responsables d’investir dans ces quartiers et d’agir en amont sur les causes de cette criminalité. Alors quelle hypocrisie de la mairesse Plante et de tous ces politiciens racialistes qui songent à dėfinancer la police et la blâment commodément pour couvrir leur propre négligence et irresponsabilité à agir sur les causes socio-économiques pour endiguer cette violence ! Il est temps de sortir nos policiers du carcan de boucs émissaires et des doubles contraintes paralysantes dans lesquels ils sont menottés ; critiqués de trop intervenir, de « profiler » dans ces quartiers pourtant à majorité noire et simultanément de ne pas assez intervenir dans la multiplication des fusillades qui terrorisent les citoyens. Au lieu de nous faire avaler le concept alambiqué de « racisme systémique », il est plus que temps que les politiciens et les médias insistent sur une approche justement systémique, multidisciplinaire et concertée qui implique aussi de refinancer toutes les parties prenantes, incluant la police et les infrastructures nécessaires à une efficace résolution de cette crise sociétale.

Alain Dupuis