Vous avez été nombreux à commenter l’éditorial de Philippe Mercure sur la télémédecine, « Pour que la voix des patients soit entendue », publié le 1er août. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez « Télémédecine : pour que la voix des patients soit entendue »

Outil merveilleux

Quel outil merveilleux. Il devra trouver sa place. Certains problèmes nécessitent un examen physique, geste qui ne dure que quelques minutes la plupart du temps. Dans un monde idéal, le patient pourrait passer à la clinique pour cet examen afin de compléter le dossier et mettre en marche les étapes subséquentes : radiologie, prélèvements, etc. Mais pour ce qui est du questionnaire, que le patient soit assis devant le médecin ou devant son ordi, ça ne fait pas une grande différence pour collecter les données. Un questionnaire ciblé à remplir avant la rencontre pourrait économiser du temps de même qu’un complément par une infirmière clinicienne. L’ère du fax est terminée. Un bel exemple est la prise de rendez-vous par Clic Santé avec confirmation par texto et courriel. Sans cet outil, la gestion de la vaccination aurait été pénible. La télémédecine est là pour de bon, il reste à en baliser l’usage.

Roland Charbonneau, chirurgien plasticien retraité

Sécurité en danger

Je suis tout à fait contre la télémédecine. À la suite de deux expériences malheureuses qui auraient pu avoir des conséquences désastreuses pour moi, je considère que dans certains cas, c’est même dangereux. Deux fois de mauvais diagnostics ont mis ma sécurité en danger.

André Bergeron

Éviter les urgences pour un problème mineur

Lorsque je consulte un médecin, le plus souvent, le médecin ne fait aucun examen physique. La plupart du temps, ces visites pourraient être remplacées par une consultation téléphonique. Cela évitera d’aller aux urgences pour un problème mineur puisque lorsqu’on veut voir un médecin en clinique sans rendez-vous, les plages horaires sont tout le temps pleines.

Lise Auger

Avantageux pour les employés et pour l’organisation

Nous offrons le service de télémédecine à nos employés et leurs familles depuis plus de quatre ans. Très avantageux pour eux et pour l’organisation. Notre fournisseur est Dialogue. M. Godin et son ordre professionnel ont grand avantage à prendre connaissance de la façon de fonctionner chez Dialogue (ou autre fournisseur au privé) pour s’informer de leur pratique. Ça fonctionne super bien et si le patient a besoin d’aller en présentiel, ça se fait rapidement. On nous dit qu’environ 7 cas sur 10 sont ainsi efficacement traités. Plusieurs suivis ne nécessitent pas de se rendre physiquement en clinique. En tant qu’employeur, le niveau d’absence au travail a fortement baissé dès la mise en place du service, en 2017. Le système public n’aime pas le changement, on dirait… Le patient n’est pas traité en client.

Benoît Dulong

Plus convivial en face à face

À cause de la pandémie, j’ai expérimenté ma visite annuelle avec mon médecin par téléphone l’an dernier. Le tout s’est déroulé correctement, mais je préfère de beaucoup une visite face à face pour la visite annuelle. C’est plus convivial et le médecin peut effectuer les vérifications qui s’imposent. J’ai 86 ans et, heureusement, je jouis d’une bonne santé.

Jean-Marie Côté

Enchantée par la facilité et l’efficacité

À la suite d’une vilaine chute à vélo au début de juillet, j’ai eu une consultation par vidéoconférence avec une infirmière clinicienne du CIUSSS du centre-ville de Montréal. Après avoir rapporté les faits et répondu à ses questions, elle m’a examinée via FaceTime, prescrit des radiographies et un anti-inflammatoire. J’ai passé les radiographies le jour même et elle m’a téléphoné en fin d’après-midi pour me donner le résultat et s’enquérir de mon état. Elle m’a également donné un numéro de téléphone où je pouvais la joindre en cas de besoin. Cela est particulièrement important vu le fait qu’en télémédecine, on ne parle pas toujours au même médecin. J’ai été enchantée par la facilité et l’efficacité de cette façon de faire. Je ne peux que prendre parti pour garder et améliorer ce type de consultation dont vous soulignez les pour et les contre qui devront être pris en considération. Je suivrai ce dossier de près en espérant qu’il se concrétise dans un délai raisonnable.

Lise Lavoie

Dosage bien équilibré

Bien, on décrit certains avantages de la télémédecine, mais il y a aussi des inconvénients. Le médecin a plus de difficulté à détecter des rougeurs, des pustules, des états d’âme. Oui, pour discuter médicaments, pour obtenir des requêtes. Et oui pour une urgence et les conseils. Je pense à un dosage bien équilibré, mais il y a des gens et des médecins qui vont abuser.

Georges Bourgie

Désengorger les hôpitaux

Bravo pour ce reportage. Je suis totalement d’accord. Il faut mettre de la pression. En plus, on fait d’une pierre deux coups : en désengorgeant les hôpitaux.

Marlène Harvey

Déterminer la nécessité

Tout le dilemme est là ! Peu importe le mode de consultation virtuel (téléphone ou vidéo), ce mode de communication ne donne pas autant de renseignements au médecin sur l’état réel du patient qu’en personne avec un examen physique à la clé.

Bon nombre de consultations peuvent assurément se faire en mode virtuel de façon sécuritaire, mais il appartient au médecin, et non au patient, de déterminer la nécessité d’un examen en personne. Il en va de la sécurité des soins et de la qualité de la pratique médicale.

Durant la pandémie, on nous recommandait de voir en personne les patients qui le désiraient et pour lesquels cela était possible (c’est-à-dire, sans symptômes de la COVID-19). Le corollaire de cette conduite est que le médecin doive voir en personne les patients pour lesquels il juge que c’est nécessaire.

Jean Pierre Boucher, médecin de famille