L’éditorial de Stéphanie Grammond « Une vraie rentrée, pas une quatrième vague »* a suscité une forte adhésion à son propos. Voici un aperçu du courrier reçu.

On saute des étapes

Tout à fait d’accord avec cet article. Le déconfinement qui a commencé [vendredi] va beaucoup trop vite, on saute des étapes. On se comporte comme si la pandémie est terminée et ce n’est malheureusement pas le cas. Ça serait tellement difficile de devoir retourner en arrière. Je regarde aller et je croise les doigts.

DJacques Lapierre, virologue

Excès d’optimisme

Si je me fie au comportement d’une majorité de gens que je croise, je constate un relâchement évident des mesures sanitaires. À mon avis, le Québec souffre présentement d’un excès d’optimisme qui risque d’entraîner une nouvelle vague d’infections à la COVID-19, d’hospitalisations et de décès. J’espère que je suis trop pessimiste ! Mais si je suis au contraire trop réaliste, ça va faire mal.

Jacques Guénette

Fausse sécurité

Je pense que les gens ne sont pas assez sérieux. Ils vont penser que tout est fini et se sentir complètement immunisés juste avec une dose de vaccin. Ils ne respecteront pas les mesures.

Francine Wilhelmy

Un virus rusé

Très juste. Il faut tempérer la frénésie des contacts humains par les mesures préventives élargies qui seront moins coûteuses et moins dommageables que le retour des éclosions. Le vaccin est un magnifique outil de combat, mais il est insuffisant pour assurer la victoire complète sur un virus aussi rusé. Le comportement humain doit être notre force et non notre talon d’Achille.

Jacques Gagnon

Un dernier effort

La prudence et la patience sont les deux attitudes que tous devraient appliquer dans leurs actions quotidiennes. Après 14 mois, qu’est-ce que quelques semaines de plus à faire attention et à surveiller nos comportements, pour le bien de tous ? Allez, un dernier effort, c’est peu demander, il me semble.

Pierre Huot, Cowansville

Qu’avons-nous appris ?

Samedi matin, j’ai vu les images de tous ces gens rassemblés dans les parcs à Montréal, à Québec. Pas de distanciation physique, pas de bulle, pas de masques… Ça y est, la vie a repris son cours normal ! C’est totalement décourageant ! On n’a rien appris du tout ! Pour un déconfinement par étapes, eh bien on repassera… Bravo, les copains copines ! Et l’on fera mine de ne pas comprendre quand la quatrième vague sera ici… Car ne vous faites pas d’illusions, elle s’en vient. « Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien, dansez maintenant ! »

Stéphane Bruneau, Ottawa

Une gestion réactive

J’ai peu d’espoir que nous évitions une quatrième vague, car notre bon gouvernement a géré la pandémie de façon réactive plutôt que proactive depuis le début. Le dernier exemple : il faudra attendre deux semaines avant de pouvoir modifier la date de prise de rendez-vous pour devancer la deuxième dose du vaccin. Pourquoi ce délai ? Parce que ça va prendre ce temps aux gens de Clic Santé pour modifier le système de prise de rendez-vous. Et personne dans notre bon gouvernement n’a pensé à cela il y a des mois… Non, on attend de le faire quand on est rendu là, comme pour tout le reste de leur gestion de crise. Je ne suis pas à la veille d’enlever mon masque ni d’aller sur une terrasse.

Carole Morin, Laval

Gardons les 3 M : masque, mètres et mains

Merci pour votre article ! Je pense exactement comme vous. Il faut regarder ce qui se passe ailleurs et demeurer vigilants. Il faut garder en tête les 3 M : masque, mètres et mains. Pour ma part, je continuerai à faire attention et si l’on visite les nôtres, on demeurera à l’extérieur pour les voir. Ne baissons pas la garde ! Le virus se cache pour mieux nous retrouver. Et s’il revient, ce sera dû à NOTRE manque de vigilance. D’ici là, gardons les 3 M.

Claudette Castonguay, Rimouski

Déçu par les Québécois

Même si la majorité des gens semble respecter les règles sanitaires, une bonne proportion de gens ne les respectent pas et ne les ont d’ailleurs jamais respectées. Cela m’a surpris et déçu, je croyais qu’un plus grand pourcentage de Québécois était plus intelligent et respectueux des autres. Comme le mentionnait un cardiologue connu de la région de Québec, « on a surévalué l’intelligence et le sens commun du Québécois moyen »…

Pierre Beaudoin

Pour une rentrée sans masque

Tout à fait d’accord ! Je rêve d’un retour en classe sans masque en août prochain. J’enseigne l’anglais langue seconde au primaire et ce n’était vraiment pas évident de faire parler tout ce petit monde cette année avec un masque au visage. Je resterai très prudente cet été, c’est certain !

Nathalie Lemay

444 jours à distance

Cela fait 444 jours que ma présence à l’école n’est plus requise. Pourtant, je suis toujours une élève à temps plein et je n’ai jamais arrêté de l’être. Eh oui, le vendredi 13 mars 2020, je suis frénétiquement allée chercher quelques cahiers scolaires dans mon casier en vue de me tenir occupée pendant les « deux semaines » de fermeture du Québec. Une certaine ambiance apocalyptique flottait dans le cégep alors qu’il n’y avait plus que 250 chaises soigneusement distancées dans la cafétéria. J’ai quitté mon cégep sans jamais penser que mon expérience collégiale était terminée.

J’ai eu 18 ans en confinement avec, en accompagnement, une longue pause sans enseignement. Ma majorité, je l’ai utilisée pour la première fois pour acheter de l’alcool à mes grands-parents parce que je faisais leur épicerie. Par l’entremise de l’écran de 14 pouces de mon ordinateur portable, j’ai terminé ma première année de cégep. J’ai également commencé à travailler pour la Santé publique pour appeler des cas positifs de COVID-19. Je sais, tant qu’à être en pandémie, j’ai opté pour l’expérience immersive totale. De vague en vague, j’ai commencé ma deuxième année de cégep, puis je viens tout juste de terminer mon parcours collégial. J’ai fait près des trois quarts de mon cégep en mode « école format réduit dans mon écran d’ordi ». Je quitte le cégep avec le seul chagrin de ne jamais l’avoir réellement connu.

Avec le déconfinement et les doses qui s’envolent, je suis optimiste quant à mon parcours universitaire qui se dresse à l’horizon. J’ai également hâte de pouvoir aller au bar pour la première fois, du haut de mes 19 ans. Mais bon, chaque chose en son temps. Maintenant, c’est le temps d’aller se faire vacciner. Alors, soyez majeurs et vaccinés avec moi.

Jade Michaud, finissante au cégep Édouard-Montpetit

*Lisez « Une vraie rentrée, pas une quatrième vague »