L’éditorial de Stéphanie Grammond publié samedi sur l’état de décrépitude des infrastructures québécoises n’a pas manqué de faire réagir nos lecteurs. Voici un aperçu des courriels reçus.

Entretenir avant agrandir

Si on n’est pas capable d’entretenir le réseau, il ne faut pas l’agrandir. Les milliards prévus pour le troisième lien à Québec pourraient être mieux utilisés.

Pierre Martin

Le gouvernement joue gros

Vous avez bien raison… Peut-être que ce gouvernement pourrait se poser comme celui qui aura fait le ménage dans le gouffre des déficits de nos structures routières avant de se lancer dans un projet pharaonique pour plaire à une partie de son électorat. À mon avis, le gouvernement joue gros en misant sur ce projet. Il vient de perdre toute crédibilité en matière environnementale et en matière de bon gestionnaire ! Ce sera non pour moi, malgré son excellente performance durant cette pandémie.

Roseline Ménard

Pressé par l’Expo 67 ?

Le pont Champlain a été construit en 1965, le boulevard Métropolitain a été construit en 1965, le pont de l’Île aux Tourtres en 1965… est-ce possible qu’on ait précipité ou accéléré la conception et la construction de certaines infrastructures à la venue de l’Expo 67 ? Je me pose quelques questions…

Livio Vega, Pincourt

Un beau crédit

J’ai été très surprise d’apprendre que notre permis de conduire serait moins cher pour les deux prochaines années alors que nos routes et nos ponts ont un sérieux problème d’entretien… et sont utilisés par les automobilistes. C’est quoi le raisonnement ? Oui, ce sont des montants en lien avec les assurances, mais on aurait sûrement pu faire valoir les arguments pour un transfert. Mais c’est plus électoraliste d’annoncer un beau crédit…

Sylvie Beaulieu, Montréal

Des infrastructures sans politique

Tout à fait d’accord avec l’idée de sortir l’entretien de nos infrastructures de la politique. Nous avons la responsabilité d’assumer le coût de notre qualité de vie collective et de s’assurer de ne pas hypothéquer les générations futures.

Daniel Mignault

D’urgence en urgence

J’avais l’impression qu’un calendrier existait déjà, mais que les urgences venaient chambouler les priorités. Ceci forçant des reports, provoquant ainsi de nouvelles urgences… ainsi de suite.

Michel Legros

De la gestion à la petite semaine

Il n’y a qu’un terme pour l’entretien des infrastructures au Québec : de la gestion à la petite semaine. Mais ce qui est le plus étonnant, personne ne se pose la question combien coûte ces programmes de prolongement de vie versus le coût de remplacement ; combien de millions investis dans l’ancien pont Champlain pour le maintenir en vie versus le coût de construction du nouveau Samuel de Champlain. Encore une fois, parce que le ministère des Transports n’aura pas su planifier le remplacement, des millions seront dépensés à rafistoler plutôt que construire du neuf.

Pierre Paquet

Troisième lien : une solution exagérée

Je ne suis pas de Québec, mais il m’apparaît évident que la construction du troisième lien à Québec, c’est une solution exagérée au problème de congestion des gens de la région immédiate de la Capitale. Il n’y aura jamais le volume d’automobiles à cet endroit que nous avons sur les deux rives de Montréal et, malgré cela, je crois que nous serions en désaccord de construire un autre pont pour nous relier à Montréal.

Denis Huard, Rive-Sud de Montréal

Réparer et entretenir les ponts

Vous avez tout à fait raison. À la place de pavoiser avec le prolongement de la ligne bleu ou d’autres projets, les gouvernements devraient réparer et entretenir les ponts.

Francine Lacombe

À qui la faute

Je veux juste savoir à qui la faute et s’il va payer. Bien sûr, ce sera difficile à savoir avec les pourparlers entre l’État, les ingénieurs du ministère des Transports et les ingénieurs du privé.

Claude Renaud

Des promesses pour trois ou quatre générations

Lorsque le toit coule, vous ne songez pas à agrandir la terrasse. C’est pourtant ce à quoi songe le gouvernement caquiste. La raison est fort simple : c’est le projet d’agrandissement du réseau routier de Québec. Ce troisième lien ne se fera tout simplement pas à moins d’un miracle. La CAQ n’a aucunement besoin de promettre quoique ce soit pour être réélu pour au moins deux mandats, si l’on tient compte de l’âge de son popularissime leader, mais un parti politique vit grâce à ses promesses, tenues ou non. Les routes et les ponts tombent en ruine, les hôpitaux, les écoles et les CHSLD aussi, il y a de quoi faire des promesses pour trois ou quatre générations, pourquoi s’en priver.

Christian Castonguay

Acier, bois, asphalte, porcelaine ou béton

Je suis bien d’accord avec vos idées énoncées dans cet éditorial, mais j’aimerais y apporter, disons, une nuance, ne serait-ce que pour nous éviter de dérailler dans le débat qui s’ensuivra.

Vous parlez de la « période glorieuse du béton », il ne faudrait surtout pas attribuer au béton tous les maux de nos infrastructures. Et ainsi faire le bonheur des vendeurs d’acier… Le béton demeure un matériau intéressant, mais les structures de béton demandent un minimum d’entretien, ce qui a évidemment été oublié durant beaucoup trop longtemps.

Acier, bois, asphalte, porcelaine ou béton, tant qu’on lésinera sur l’entretien (tant qu’on se creusera une piscine plutôt que de réparer la toiture diriez-vous…) ou qu’on « oubliera » de budgétiser ces coûts, on retombera dans le même dilemme.

Jean Caron, ingénieur à la retraite

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