Les opposants au Réseau express de la Capitale, présenté par le gouvernement Legault plus tôt cette semaine, sont nombreux parmi nos lecteurs, qui ne manquent pas de souligner les coûts du projet, mais aussi la vision du gouvernement en matière de transport. Voici un aperçu des courriels reçus.

J’ai honte

Je suis tout à fait en désaccord avec le tunnel, mais 100 % en accord avec le tramway. Je n’en reviens tout simplement pas qu’en 2021, alors que nous devons sauver notre planète, un tel projet puisse voir le jour. Des fois, ma ville, j’ai honte…

Anne Rochette

Une gageure avec notre argent

Le lancement du projet de troisième lien par François Legault est une aberration. Étalement urbain plus que probable. Absence de nécessité en matière de transport. Écologiquement inacceptable. Coût faramineux. Alouette. Tout ça pour respecter une promesse électorale inappropriée et strictement électoraliste. M. Legault dit prendre une gageure. S’il veut gager son propre argent, grand bien lui fasse, mais… gager 10 milliards de notre argent est indécent et totalement inacceptable. Les plus grands chantiers « électoraux » : Gaspésia, la cimenterie McInnis et maintenant le troisième lien font mal au Québec ! SVP, gouvernez comme si c’était votre argent et votre environnement proche.

René Martineau, Amos

Une bonne décision

Je trouve qu’au-delà des chiffres astronomiques, le projet de construire un tunnel entre Québec et Lévis est une bonne décision. Il a l’avantage de créer un lien direct entre les deux villes, ce qui va non seulement réduire le temps du parcours mais réduire la circulation dans la ville. Présentement, toute personne qui veut se rendre au centre-ville depuis la rive sud doit emprunter le pont Pierre-Laporte ou le pont de Québec et soit le boulevard Laurier, le boulevard Champlain ou le boulevard Charest. N’oublions pas que le pont de Québec arrivera bientôt à la fin de sa vie utile, alors on n’a pas le choix de trouver une solution de remplacement à long terme. De plus, avec des voies réservées pour les autobus électriques – je devine qu’ils seront à grande fréquence –, on aura une solution attrayante pour remplacer l’utilisation des autos. Comme il s’agit d’une infrastructure importante, il ne faut pas s’étonner du coût élevé. Du point de vue fonctionnalité, on peut comparer ce projet au nouveau pont Samuel-De Champlain à Montréal et avec la portion du REM entre Brossard et le centre-ville, 15 ans plus tard.

Richard Plamondon, Montréal

Pour quelques minutes vite perdues

Je crois fermement que le troisième lien permettra peut-être de sauver quelques minutes aux banlieusards pour quelques années, mais ces quelques minutes disparaîtront rapidement par l’étalement urbain ainsi provoqué à très, très grands frais pour tous les Québécois. Je suis tout à fait contre ce projet pour cette raison et surtout pour l’environnement.

Réal Ross

Des prémisses erronées

J’habite dans le vieux Lévis et je suis totalement contre ce projet. Premièrement, il n’y a pas de véritable congestion dans la région pour la traverse des ponts. La région de Québec se situe au 29e rang sur 35 pour la congestion au pays et la prétention du gouvernement selon laquelle 55 000 véhicules passeront dans le tunnel chaque jour ne repose que sur du vent. L’enquête d’Origine Destination note que 77 000 véhicules traversent les ponts chaque jour et que tout au plus, 21 000 circuleraient dans le nouveau tunnel. En ce moment, 76 % des automobilistes de la rive sud proviennent de l’ouest de la région et se dirigent vers l’ouest. Même en heure de pointe, c’est moins de 3 % de la circulation qui se rend dans une zone à l’est de Robert-Bourassa. Deuxièmement, les prévisions démographiques démontrent que la population diminuera dans les prochaines années. Si on ajoute à cela que le télétravail s’installera chez plusieurs de nos citoyens, on ne peut justifier un tel ouvrage. Troisièmement, l’avenir se situe dans le transport collectif pas dans du béton pour les autos. Ce sera un gros éléphant blanc comme le centre Vidéotron et on jette de l’argent par les fenêtres alors qu’on pourrait consolider le transport collectif.

Joanne Marceau, Lévis

Aberrant en 2021

C’est un projet d’un autre siècle, aberrant dans le contexte des changements climatiques, de l’environnement et de la nécessité de préserver nos terres agricoles pour l’autonomie alimentaire notamment, sans parler du désastre de l’étalement urbain. C’est un projet pour l’auto tous azimuts et non pour un véritable réseau de transports en commun du XXIe siècle. À rejeter totalement.

Louise Goupil

Attitude visionnaire

Bravo pour l’attitude visionnaire de MM. Labeaume, Bonnardel et Legault. Dans 10 ans, ce troisième lien sera plus que nécessaire et de plus, il y aura une augmentation significative des véhicules électriques. Et ce lien sera là pour de nombreuses décennies. Quand je regarde la grandeur et la largeur du pont Jacques-Cartier à Montréal qui a été construit en 1925, alors qu’il n’y avait que très peu d’autos sur les routes, je me dis que l’ingénieur Philip Louis Pratley était un grand visionnaire.

Michel Rouillard, Bromont

Les autoroutes ne font pas les grandes capitales

Notre gouvernement présente un projet archaïque, démodé de plusieurs décennies. L’accroissement du nombre de voies d’autoroute ne fait que favoriser et accroître la dépendance à l’automobile, et donc l’étalement urbain. C’est en 1990 qu’on a lancé les premières voies réservées pour autobus à Montréal ; n’est-il pas temps de voir plus loin et de présenter un projet de transport durable digne du XXIe siècle ? L’Agence internationale de l’énergie prévoit que 55 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre proviendront de décisions individuelles ; il est primordial que les gouvernements contribuent à ces changements de mentalité. Le maire de Lévis s’illusionne de croire qu’un tel projet fera de Québec une ville digne « des grandes capitales du monde entier », car toute personne ayant mis les pieds dans des mégapoles telles que Londres, Moscou et Singapour sait que leur colonne vertébrale est leur réseau de transport collectif, et non leurs autoroutes. Pourquoi ne pas bâtir un réseau durable structurant comme le REM de la région métropolitaine de Montréal ? De toute façon, le financement fédéral sera conditionnel à ce que le projet soit « vert ». M. Legault, il n’est jamais trop tard pour revenir en arrière.

Mathieu Vendette, diplômé de HEC Montréal

Une promesse dépassée

C’est la meilleure façon d’enterrer une promesse électorale dépassée et qui ne tient plus la route de l’avenir.

Denis Forcier