( ) Nous vous avons demandé cette semaine si vous comptiez retourner au resto prochainement. Voici un éventail de vos réponses.

Ça passe par le masque

Je n’irais au restaurant que si, comme en France, les gens arrivaient et repartaient masqués et remettaient le masque pour tout déplacement comme aller aux toilettes, et de plus, si tout le personnel était masqué. Il semble ici, contrairement à presque tous les autres pays européens et asiatiques, que l’on ait peur d’imposer le masque. C’est pourtant la seule protection encore au moins un peu fiable qui demeure dans un contexte où la distanciation et le lavage des mains deviennent pratiquement impossibles avec un déconfinement presque généralisé. Qui va se laver ou se désinfecter les mains en arrivant et en se levant de table pour sortir du restaurant ? Quel va-et-vient ce serait vers les lavabos ! C’est plus facile de remettre le masque en se faufilant entre les tables, surtout si elles deviennent rapprochées de 1 mètre seulement. Dans les bistros fréquentés par les moins de 30 ans, peu de ceux-ci sont à risque. Mais ailleurs, les clients gastronomes tiennent aussi à leur santé ! La principale protection demeure le masque. Il vient d’ailleurs d’être imposé sous peine d’amende partout à l’extérieur des résidences en Espagne jusqu’à l’extinction de la pandémie !

 – Ghislaine Sauvé

La famille d’abord

Je ne prévois pas retourner au resto bientôt. Malgré toutes les mesures sanitaires qui seront prises, je ne prendrai pas le risque d’attraper ce virus au resto, alors qu’après 13 semaines de confinement, 13 semaines sans pouvoir être avec ma famille et mes amis, les retrouvailles, en personne, chez moi, seront possibles. Il n’y a pas de vaccin, une seconde vague de contamination est prévue, je souhaite donc prendre toutes les mesures possibles pour ne pas être un vecteur de transmission du virus auprès des personnes qui me tiennent à cœur et avec lesquelles je souhaite, à nouveau, partager de bons moments.

– Anne Gravelle-Manca

Soutenir tout un réseau

Je vais m’empresser de retourner encourager les restaurateurs, de la même manière que, depuis le début de la pandémie, je m’assure d’encourager ceux d’entre eux qui offrent des repas pour emporter. Non seulement parce que je travaille moi-même dans l’organisation d’événements à caractère gastronomique, vinicole et touristique et dans la création de contenus associés, mais aussi parce que c’est une manière très efficace d’encourager l’économie locale. Les chefs supportent un réseau étendu de petits producteurs, de boulangers, de vignerons, d’artisans céramistes, ébénistes, de designers, d’attachés de presse et d’autres fournisseurs. Côté sécurité alimentaire, ils sont les maîtres de la salubrité, soumis depuis toujours à des règles d’hygiène très strictes. Enfin, parce qu’ils sont des gens très généreux, toujours prêts à aider les plus mal pris ; on l’a vu avec l’organisation de l’événement Cuisines solidaires de la Tablée des Chefs. Les cuisiniers ont préparé des centaines de milliers de repas pour les personnes en difficulté durant la crise. C’est maintenant au tour de leurs concitoyens de les SOUTENIR !

– Anne-Louise Desjardins

Mon petit bonheur

Oui, j’y retourne, c’est assuré. Lieu pour moi de rencontres et d’échanges avec mes amis(es) qui me maintiennent vivante. Vivant seule, manger trois repas par jour sept jours par semaine pendant trois mois devient parfois très lourd à supporter. Je ne peux me permettre les restos « grand cru », mais mon petit resto du coin est parfait pour mon budget et remplit parfaitement mon besoin social. C’est mon petit bonheur. Je n’aurai aucune contrainte, y allant seule pour la première fois, et jaserai un peu avec ma serveuse et prendrai de ses nouvelles. Vite à ma première visite.

– Françoise Champagne

Réapprendre à vivre en société

Oui c’est certain que nous allons retourner au restaurant. Mais il faut absolument que la santé et le gouvernement prennent des positions rentables pour les opérations. La distanciation de 2 mètres, ça n’a pas de sens. Si je vais au restaurant, ce n’est pas pour cracher sur le voisin. Les gens sont déjà sensibilisés à l’autoprotection et à celle des autres et agissent en êtres civilisés. Oui, il faut faire attention, se laver les mains souvent, etc., mais il faut aussi réapprendre à vivre en société. La santé mentale des gens est aussi à prendre en considération.

– Michel Nadeau

Vivement dimanche

Depuis plusieurs années déjà, ma blonde et moi avons pris l’habitude d’aller bruncher, pratiquement tous les dimanches au restaurant. Nous en profitons pour faire le point sur la semaine écoulée et parler de nos projets dans un contexte différent de celui de la maison. C’est cet élément qui nous a manqué le plus tout au long du confinement. Aussi nous nous sommes empressés de réserver notre place dès l’annonce de la réouverture. Le restaurant représente pour nous non seulement l’occasion d’un bon repas, mais surtout celui de se voir dans un univers différent où la relation sociale ajoute au plaisir d’être ensemble.

– Raymond Vaillancourt

Prudence et plats à emporter

Non, pour ma part, je vais attendre un peu avant de m’asseoir dans un resto. Une fois qu’on aura bien testé les mesures sanitaires et aussi évalué de possibles nouvelles éclosions, peut-être irai-je. Mais je vais continuer d’encourager mes restos préférés avec l’offre de take-out, comme je le fais depuis le début du confinement…

– Carmen Valois

La sécurité d’abord

A priori, il est vrai que nous sommes heureux de l’ouverture des restaurants. Cependant, en ce qui nous concerne, nous n’irons pas dans un avenir rapproché. Nous craignons l’immunité communautaire. Et que penser d’une deuxième vague ? Devra-t-on se reconfiner à nouveau ? Nous attendrons au moins deux mois avant de décider de nous rendre au restaurant. Est-ce que les gens en général craindront également de le faire ? Les restaurateurs risquent de voir une rareté de la clientèle. Même si nous avons hâte de prendre congé de nos cuisines, nous préférons la sécurité.

– Cécile Carbonneau

Une pause de consommation

Avec toutes les mesures mises en place, je n’ai même plus envie de consommer, bien que je ne sois pas le modèle idéal du consommateur. Faire la fille d’attente pour aller à l’épicerie, à la SAQ et à la pharmacie, c’est déjà le comble. Alors courir les magasins, non merci, trop compliqué, et les restaurants on n’en parle pas, bien que j’aie un petit faible pour aller manger au petit resto indien ou vietnamien. Je profite de l’occasion pour réaliser encore plus ce qu’est la société capitaliste qui nous pousse à constamment consommer bien au-delà de nos limites. Je ne suis pas celui qui va participer à la relance économique, surtout pas après avoir vu tous ces emballages plastique regagner en popularité au cours des quatre derniers mois. Je vais opter pour le fait maison plus près du zéro déchet et attendre que la situation revienne à la normale avant de reprendre un quelconque rythme de vie de consommation et de sorties au restaurant. Pas envie de suivre le troupeau qui, privé trop longtemps de pouvoir dépenser à outrance, va soudainement se lancer à consommer comme des poules pas de tête.

– Luc Forest

En courant

Absolument ! Les sorties au resto sont une partie intégrante de la vie à Montréal. Notre ville est une ville lumière dans le sens qu’elle brille de mille feux provenant de toutes les activités culturelles. Et aller au restaurant, pour y passer une soirée ou seulement pour le plaisir de la table, c’est une expérience culturelle en soi. Découvrir une nouvelle table ou retrouver une particulièrement appréciée n’est pas qu’un plaisir du palais, c’est un plaisir social. La réception, l’ambiance de la place, le plaisir de siroter son apéro en attendant votre partenaire, l’interaction avec le personnel, l’anticipation de bonnes saveurs, la conversation douce ou animée qui semble aussi s’alimenter de cet environnement, tout ça fait partie de notre expérience du restaurant. C’est une expérience clairement liée à notre héritage gaulois, et après avoir vécu dans différents endroits, je peux vous assurer que les restaurants font partie de notre choix de vie à Montréal, une expérience qui est reconnue à travers le monde. Et vous me demandez si je vais y aller !

– France Bouthillette

Trop de contraintes

Il faut bien se nourrir, nous avons tous compris cela. Le restaurant, c’est un moyen d’arriver à cette fin. Beaucoup d’autres sont également possibles et disponibles même en ces temps de pandémie. Mais pourquoi choisir le restaurant ? Assurément pour s’inventer une sortie, qu’elle soit agréable ou non ! Après trois mois de confinement, je jetterais mon dévolu sur n’importe quelle proposition ! Pour la plupart d’entre nous, choisir le restaurant pour se nourrir, c’est avant tout un moyen de vivre une expérience agréable en bonne compagnie, relaxer après une dure semaine de travail autour d’une bouteille de vin, changer le monde avec des amis… Qui a envie de vivre cette expérience avec toutes ces contraintes ridicules ? Attendre en ligne pendant trois heures, des serveurs déguisés en astronautes, des menus allégés présentés sur des tableaux, des tables à moitié vides et un serveur qui vous force poliment vers la porte car il faudra au minimum six tablées par soir plutôt que trois pour rentabiliser les opérations. Doit-on doubler le pourboire ? Comment les astronautes boucleront leurs fins de mois ? À ne pas en douter, je vais retourner au restaurant quand le gouvernement aura compris. Ces mesures pousseront davantage les restaurateurs vers le gouffre financier. Les opérations d’un restaurant entraînent des coûts fixes qui ne pourront être comblés avec des tables à moitié vides soir après soir… Le restaurant, c’est une expérience, une ambiance, et l’expérience que messieurs Arruda et Legault veulent nous faire vivre ne m’intéresse pas…

– André Savaria, Rigaud

Nous attendrons

Nous n’iront pas manger au restaurant avant de voir s’il y a une seconde vague à l’automne. Cette semaine, j’ai dû prendre le métro de Montréal et l’attitude des gens m’a fait peur. Peu de distanciation, peu de masques. Heureusement, ça n’a duré que 20 minutes. Imaginez deux heures au resto ! Aujourd’hui, manger au restaurant, c’est trop cher pour risquer d’être très malade. Les restaurateurs font tout pour rendre leur établissement sécuritaire, mais malheureusement ne peuvent contrôler tous les clients. On verra en 2021.

– François Gagnon

D’une crise à l’autre

J’ai mangé chez moi pendant la pandémie, seulement quatre repas à emporter et trois fois dans ma voiture. J’aime aller au restaurant, c’est la raison pour laquelle je vais y retourner. L’autre raison est que je veux encourager cette industrie ; les travailleurs de cette industrie méritent de travailler. Je les comprends parce que je travaille dans une industrie qui a eu son lot de problème. Je travaillais chez Roche à Québec et à cause de la commission Charbonneau, j’ai perdu mon emploi. J’ai déménagé à Montréal pour travailler chez SNC-Lavalin. Gagner sa vie n’est pas toujours facile. J’en suis donc à ma troisième crise, la crise de la commission Charbonneau, la crise SNC et la crise de la COVID. Je sais ce que représente un emploi pour des individus… Je déteste voir des Québécois souhaiter des pertes d’emplois quand il est question d’entreprises d’ici. Rien à faire, c’est leur sport favori… On va s’en sortir.

– André Parent