L’éditorial de François Cardinal publié samedi, « À la défense des “gérants d’estrade” », a suscité des dizaines de commentaires. Voici un aperçu des courriels reçus.

La démocratie

Que les journalistes continuent à faire leur travail et à poser des questions ! Même au Dr Arruda. C’est ça, la démocratie. — Pierre Ouellet

Mettre les ego de côté

Bien dit, François Cardinal ! Nous ne sommes pas en dictature, que je sache, et les questions doivent continuer d’être posées aux autorités, dont le Dr Arruda fait partie. Je crois que personne ne leur demande la perfection, mais dans cette valse hésitation à laquelle nos dirigeants se prêtent, cela demande assez de souplesse intellectuelle pour accepter des questions qui sont posées pour arriver à trouver de meilleures réponses pour endiguer cette pandémie. Les ego froissés n’ont pas leur place dans cette recherche…

— Hélène Grégoire

Marge d’erreur

J’appuie à 100 % la gestion de crise du trio Legault-Arruda-McCann. Je suis retraité et ancien coordonnateur de mesures d’urgence dans un CSSS, dont lors de la pandémie de H1N1 en 2009. En mesure d’urgence, il y a un principe de base : on prend 80 % des décisions avec 20 % d’information. Il y a donc une marge d’erreur qui fait partie de cette gestion.

— Marc Brosseau

Des propos surprenants

Merci de rappeler au Dr Arruda de continuer de baser ses directives sur la science. L’ego personnel n’a pas sa place dans la situation actuelle. Et ses commentaires sur les propos de la Dre Nemer étaient surprenants et teintés de mesquinerie. Il y a des façons plus adéquates de dire son désaccord ou de justifier sa position.

— Diane Chagnon

La quête de précision

Tous les jours, je suis impressionnée d’entendre les journalistes (gérants d’estrade) poser des questions demandant davantage de précisions concernant les chiffres et les statistiques avec lesquels les autorités ne nous laissent entrevoir que l’image qu’elles veulent bien nous faire voir. Tous les jours, je suis impressionnée de vous entendre dénoncer des situations très spécifiques ignorées du public. Vos interventions, vos dénonciations semblent parfois déstabiliser les autorités, les obligeant la plupart du temps à patiner en vous donnant des réponses évasives, redondantes ou à ajuster le tir le lendemain. Merci pour votre excellent travail. L’information du public est un service essentiel.

— Yvette Duc

Des explications nécessaires

Tout à fait d’accord avec vous, M. Cardinal. Les gestionnaires de cette crise au Québec ont beaucoup à expliquer à la population. Les ratés sont nombreuses et blâmer le tout sur une relâche scolaire hâtive en mars ne tient plus la route. Qu’est-ce qui explique la situation pénible de Montréal par rapport aux autres villes canadiennes et américaines ? Voilà la question. Il ne faudrait pas que tous les sacrifices de la population, tant du point de vue économique que relationnel, soient en vain à cause de l’aveuglement des dirigeants et de la bureaucratie. À quand le port du masque obligatoire dans les lieux publics ?

— Guylaine Lavoie

Chercher les bibites

Je pense que depuis le début de la pandémie, le Dr Arruda a toujours été transparent et, cette fois encore, il nous informe que parfois la patience à ses limites. Je crois qu’il a une grosse charge et que si certaines personnes ne sont pas capables de comprendre l’exigence de sa tâche, elles devraient s’abstenir de certains commentaires. Toujours chercher les bibites, ça me dérange. On est tous humains, même le Dr Arruda, même les journalistes.

— Nicole Gervais

Faire confiance

Vous n’avez aucune idée des connaissances et des informations que le DArruda doit prendre en considération pour prendre ses décisions. Et vous pensez que vous pouvez le juger et remettre en question ses décisions ? Alors, quand votre médecin vous apprendra une mauvaise nouvelle sur votre état de santé, vous irez sur le web vous « informer » pour remettre en question son diagnostic et votre traitement. À un moment donné, il faut apprendre à faire confiance. Son diplôme, il ne l’a pas obtenu sur le web. Je ne dis pas qu’il est parfait, mais pour l’instant, c’est le mieux placé pour donner le cap. 

— André Plouffe

Malaise

J’ai eu un malaise quand j’ai entendu le Dr Arruda planter la madame d’Ottawa la semaine dernière. Mme Nemer n’est pas n’importe qui, après tout. Il est approprié qu’elle fasse part de ses observations sur la gestion de la pandémie ici. Il est sûr que le Dr Arruda et son équipe travaillent très fort, personne n’en doute. Malheureusement, la bonne volonté et le travail intense n’ont jamais été une garantie de la perfection. Peut-être qu’un petit coup de téléphone à Mme Nemer aurait été plus efficace que cette sortie publique qui avait un léger relent de la star qui décide à qui il doit rendre des comptes. Je crois aussi que la confiance de la population est très fragile et ce genre d’éclat la fragilise encore au lieu de la renforcer.

— Colette Noël

Des devoirs mutuels

M. Cardinal, je vous lis et vous écoute très souvent avec beaucoup de respect. Je suis globalement d’accord avec vos réflexions sur le rôle des journalistes. Votre article m’inspire deux commentaires : un, je ne comprends toujours pas le contexte des propos de Mme Nemer et par ce que j’ai pu en lire et comprendre, le type de réponse est peut-être en lien avec la façon dont elle a fait sa « sortie » ; deux, en ce qui concerne les journalistes, je suis aussi d’accord sur l’importance de la critique : encore ici, comment elle se fait est tout aussi important, sinon crucial.

En ces temps difficiles, ceux qui sont au front ne peuvent être parfaits ni même capables de régler, à travers cette crise, tout ce que collectivement on a oublié, négligé ou qu’on n’a pas voulu voir. La collectivité, c’est aussi chacun de nous qui pouvons en prendre notre part.

Comme vous le dites aussi : personne ne voudrait être à leur place… ceux qui agissent ont des devoirs, mais ceux qui critiquent en ont tout autant !

— Carmen Crépin

Le gérant s’inquiète

Le bilan sanitaire ne brille pas, il est même plutôt terne, comment ne pas critiquer ? La première vague n’est pas encore tombée et il ne fait maintenant aucun doute qu’il y en aura une deuxième. Le gérant d’estrade a de quoi s’inquiéter et il doit exprimer sa voix à travers toutes les incohérences de la situation actuelle. Le bon Dr Arruda a reconnu que c’était normal que des voix s’élèvent ensuite pour mieux les balayer du revers de la main.

Le domaine de la santé publique a un côté autoritariste, c’est normal et même souhaitable. Ce qui l’est moins, c’est ce penchant petit colonel affiché à l’occasion par le Dr Arruda lorsqu’il refuse toute critique. Ni Legault ni le Dr Arruda ne sont des messies, la population doit faire sa part et forger son propre jugement.

— Christian Castonguay

Savoir se mouiller

Eh bien, je suis d’accord avec le Dr Arruda. Les « experts » scientifiques présentent souvent les défauts de leurs qualités, ils veulent être sûrs, hors de tout doute raisonnable, d’avoir raison. C’est une excellente approche dans la perspective de « l’avancement de la science » qui se construit une petite pierre à la fois, au gré des années, des décades ou des siècles.

Ce l’est beaucoup moins dans une perspective de pandémie où le temps fait cruellement défaut. Il faut alors se « mouiller », faire des approximations, nager dans l’incertitude. Ce qu’un vrai scientifique déteste.

Vous savez quel est le diagnostic le plus précis d’un « problème » que vous pourriez ressentir ? Eh bien, c’est le rapport d’autopsie… et pourtant nous n’avons pas très hâte de le lire.

Continuez votre bon travail, Dr Arruda.

— Richard Grignon

Trop comédien

Le Dr Arruda me laisse songeur depuis le début. Il aime être la vedette, le centre d’attraction, il dit même au premier ministre : je ne vous en ai pas parlé, mais les régions ont des sous-régions…

Il n’aime pas les questions des journalistes. Il se permet de critiquer les médecins fédéraux. Il aurait voulu être acteur et c’est ce qu’il fait durant les conférences de presse, il joue la comédie.

Je préférerais un médecin pondéré comme le Dr Massé, son assistant. C’est un médecin professionnel qui ne se laisse pas mener par ses émotions. Aussi, le Dr Poirier, le Dr Weiss, la Dre Quach, la Dre Liu, le Dr Carignan, voilà autant de médecins qui sont calmes, pondérés, qui sont des scientifiques.

Le Dr Arruda devrait peut-être se présenter aux prochaines élections s’il veut faire de la politique.

— Pierre C. Tremblay, Montréal

Ne pas politiser le débat

Certes les journalistes ont le droit et le devoir de poser des questions, de réclamer des explications, d’exercer une critique constructive à partir de données et d’enquêtes factuelles pour ainsi aider le gouvernement à corriger et ajuster le tir en fonction des paramètres spécifiques du Québec, et de la recherche du meilleur équilibre entre santé physique et santé mentale dans le complexe et délicat processus de déconfinement.

Cependant les vrais scientifiques qui se respectent ne débattent pas de leurs hypothèses et théories sur la place publique, mais dans des correspondances privées, sans quoi, comme l’intervention médiatisée et irresponsable de Mona Nemer (et autres membres des oppositions provinciales qui s’en mêlent), ça ne fait que politiser le débat et provoquer la confusion dans l’esprit des citoyens. Une rhétorique intempestive qui nuit sérieusement à la cohésion sociale vitale en ces temps de pandémie, devant un virus affolant et déprimant, somme toute encore méconnu, et qui est loin de faire unanimité scientifique.

Le Dr Arruda aurait pu être autrement plus cinglant envers cette gérante d’estrade scientifique incapable d’avoir l’éthique élémentaire de prodiguer ses analyses et recommandations en privé.

— Alain Dupuis

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