Comment vivez-vous les premiers jours de l’état d’urgence sanitaire décrété par le gouvernement Legault ? C’est la question que nous vous avons posée en début de semaine. Voici un aperçu des courriels reçus.

Difficile à vivre

Je suis en deuil de mon mari. Je comprends l’importance de respecter la règle du gouvernement puisque j’ai 73 ans. Mais cette solitude est difficile à vivre.

Constance Bennett

Incohérence gouvernementale

Je le vis avec l’incohérence des différents ordres de gouvernement ! Partie pour les États-Unis au moment où le site du gouvernement fédéral n’indiquait aucune mesure particulière (mercredi dernier), je ferai la quarantaine demandée par le gouvernement provincial à mon retour (demain). Et ce, même si, au moment d’écrire ces lignes, des touristes peuvent également débarquer au Québec, sans se soumettre à ce même effort de quarantaine…

Danielle Levert

Déchirant

Moi, je suis dans un grand dilemme : je suis aidant naturel pour mon frère trisomique de 61 ans qui vit dans un CHSLD. Depuis qu’il y demeure, un membre de la famille le visite tous les jours, mais voilà qu’il est laissé à lui-même. Et pour combien de temps ? J’ai réussi à le voir par Skype hier soir. Comme un enfant de 2 ans, il était content de nous voir, il embrassait le téléphone. Puis comme chaque soir, il me demande : « On va où demain ? » (Nous faisons tous les jours un petit tour d’auto.) « Tu viens-tu à l’hôpital ? » J’ai raccroché et éclaté en sanglots… avec le grand sentiment de l’abandonner. Je sais qu’il y a un risque, mais dois-je le laisser se débrouiller seul ? À ce jour, il n’y a aucun cas connu de la COVID-19 sur la Côte-Nord.

Denys Thériault, Havre-Saint-Pierre

Au nom de la solidarité

Mon mari et moi sommes âgés de plus de 70 ans. Bien sûr qu’à la directive de M. Legault de demeurer à la maison, nous n’avons pas sauté de joie. Sauf que nous sommes parfaitement conscients que, par de telles contraintes personnelles, nous contribuerons au bien-être collectif ! Il est temps de faire preuve de solidarité sociale.

Raymonde St-Amour

Vigilance et espoir

Nous suivons les directives. Étant donné que nous sommes des aînés de plus de 70 ans, nous restons à la maison. Nos petits-enfants font nos courses. Nous en sommes très reconnaissants. Malgré tout, c’est toujours un peu inquiétant cette pandémie. Nous venons d’apprendre que le copain de notre petite-fille a été testé à l’entreprise où il travaille. Un collègue dont la femme est infirmière a la COVID-19. Comme quoi il faut vraiment être vigilants. En espérant qu’aujourd’hui nous ayons une bonne nouvelle quant aux résultats. Nous sommes tissés serré. Alors nous souhaitons que nos familles soient épargnées. Nous nous croisons les doigts et essayons de garder le cap. Nous avons des amis qui reviennent de Floride plus tôt que prévu et sont en quatorzaine.

Hélène Daoust, Saint-Bruno de Montarville

Contrôler nos frontières

Lorsque nous aurons collectivement passé cette dure épreuve, il faudra bien nous questionner, à nouveau, sur la pertinence comme peuple de demeurer au sein de la fédération canadienne. Nous voyons clairement l’importance d’avoir la maîtrise sur les décisions qui nous concernent, notamment la sécurité de nos frontières. Le contraste entre le lien de confiance des Québécois envers leur Assemblée nationale et la Chambre des communes est saisissant.

François Ménard, Gaspé

Mieux vaut prévenir

De retour d’un voyage de ski à Banff, mon mari et moi sommes maintenant en quarantaine volontaire. Pas de symptômes, mais on a côtoyé beaucoup de porteurs potentiels du virus et peut-être avons-nous la COVID-19 maintenant. Mieux vaut prévenir.

Chantal Pelletier

Avec mon chat

C’est un très gros changement de vie ! J’aurai bientôt 77 ans (c’est censé être mon année chanceuse). Je vis seule avec mon adorable chat dans un 4 1/2. Mes grands enfants et petits-enfants demeurent à l’extérieur de ma ville… à Trois-Rivières. Je les ai vus la dernière fois au début du mois de février et je ne sais pas quand je vais pouvoir les revoir. Nous nous écrivons sur Messenger. Je m’occupe en crochetant des sacs en filet écolo pour ma famille. J’écoute aussi mes petits téléromans à la télé. Je parle avec mes amies au téléphone… Tout va bien pour le moment. Je ne suis pas du genre à m’ennuyer, mais j’espère que cette crise ne durera pas trop longtemps.

Micheline Lesage

Déni et inconscience

C’est choquant de voir tous ces gens qui nous arrivent de milieux infectés et qui ont l’air de se ficher éperdument de la santé et de la survie des autres, même de celle de leurs propres enfants. Le déni est fort, l’orgueil plus encore. La vision à courte vue doublée de l’inconscience est lamentable !

Huguette Roy-Verreault

Du soleil après la noirceur

Je crois que notre premier ministre a pris les bonnes décisions dans les circonstances. Ma femme et moi sommes actuellement en bonne santé et souhaitons conserver cet état le plus longtemps possible. Nous avons 79 et 80 ans et nous sommes des gens actifs. C’est certain que ce n’est pas facile présentement, mais nous avons appris à nous adapter de façon positive aux circonstances que la vie nous amène. Je suis très optimiste que tout reviendra à la normale bientôt, car c’est bien géré et il y a toujours du soleil après la noirceur.

Pierre Desjardins, Saint-Jérôme

Dédramatisons

Moi, je trouve que ce n’est pas si terrible. Il faut seulement savoir s’organiser. J’ai 76 ans et je suis responsable. Alors, il faut faire avec et écouter.

Maude Laprise

L’homme de la situation

Je trouve que notre premier ministre est l’homme de la situation. Merci à lui et son équipe de décideurs pour leur façon de gérer cette crise.

Danielle Simoneau

Un capitaine rassurant

Je considère M. Legault comme un vrai capitaine, qui a la situation en mains avec la COVID-19. Il s’est entouré de personnes crédibles (directeur de la Santé publique, ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre des Aînés). Cette équipe stable rassure les Québécois vulnérables ou non par le ton, la simplicité et leur connaissance du terrain. Chaque jour on rectifie le tir au besoin et les actions sont en relation avec l’évolution de ce fléau. On remercie et encourage le personnel des services sociaux, c’est drôlement motivant. Quand je regarde notre chef, je suis fier et rassuré. Il se comporte comme un chef d’État. Quel contraste avec M. Trudeau qui démontre encore et toujours son absence de leadership et de vision de même que celle de son équipe. Tout ce qu’il dit, c’est que des actions seront prises, mais dans quelques jours. C’est désolant et pénible à voir. Même la mairesse de Montréal a pris le leadership pour mettre de l’ordre dans notre aéroport, pourtant de compétence fédérale. Il faut le faire…

Richard Morin, Charlemagne