Voyez-vous d’un bon œil la volonté du gouvernement Legault de réformer la loi 101 ? Quel est LA mesure qu’il devrait privilégier à votre avis ? Vous avez été plus de 300 lecteurs à répondre à notre appel à tous sur la loi 101. Voici un aperçu des courriels reçus.

S’imposer avec fierté

Il faut que la loi 101 soit plus forte. Le français doit dominer partout dans notre province. Affichage, langue au travail, communication, obligation pour les immigrants de l’apprendre, accueil dans les boutiques, etc. La langue anglaise n’a pas besoin d’être défendue. Elle domine le monde. Comment pensez-vous qu’elle a réussi ce tour de force ? Par la fierté et par son imposition. Imposons-nous avec fierté, nous les francophones du Québec ! Pour ma part, je ne ferais aucun compromis. Notre langue est magnifique. En passant, je lance le défi à tous et à toutes de ne plus introduire d’expressions anglaises quand ils parlent ou écrivent. La langue française contient tous les mots dont nous avons besoin. Je défie particulièrement les journalistes et les artistes qui ont une grande tribune. Mes oreilles silent trop souvent quand je les entends dans les médias dire « Vive le français ! » et « Nous devons nous battre pour sa survie ! » Passons aux actes, monsieur le ministre.

Martine Huot, Québec

Négocier d’abord

Le but, c’est que tous les Québécois parlent la langue française. Nous sommes une société riche de nombreuses cultures. Je crois que si on est aussi libre qu’on le dit, nous ne devons pas enlever des droits. Mais plutôt augmenter les cours de français dans les écoles anglophones ou autres. Mes enfants ont eu la chance de fréquenter l’école anglaise et française. Ils sont aujourd’hui diplômés de maîtrises et baccalauréats, parfaitement bilingues. Donc, ils n’ont rien perdu en allant à l’école anglaise. Au contraire, cela leur a ouvert des portes. Nous sommes dans un pays libre, à essayer de trop contrôler, on perd tout. Pensez-y-bien : la négociation rapporte plus que l’imposition.

Johanne Plourde

Un test de réussite

Concernant le français au Québec, il faut obliger les étudiants étrangers à suivre des cours de français même à l’université anglaise et faire passer un test de réussite avant de les accepter dans notre société. Sinon, le français va continuer à péricliter à Montréal et au Québec.

Hélène Daoust, Saint-Bruno-de-Montarville

Prioriser le français

Seules les langues perçues comme nécessaires survivent. Arrêter d’offrir des services en anglais est plus important que la langue d’affichage. Si les propriétaires de magasin étaient obligés de donner une prime de 10 $ l’heure à chaque commis de magasin qui utilise l’anglais avec les clients, quelle serait la langue d’accueil ? Si on n’offrait pas la possibilité de passer l’examen de permis de conduire en anglais, les ados anglos et néo-québécois se mettraient à maîtriser le français. Sans oublier les cégeps anglophones, qu’on n’est pas obligé de subventionner.

Marc Blancval, Joliette

Revoir les quotas radiophoniques

Oui, entièrement d’accord avec le fait de renforcer la loi. Celle-ci devrait aussi s’appliquer aux stations de radio francophones qui utilisent de plus en plus d’expressions anglaises pour avoir l’air cool alors que de belles expressions françaises existent. Les quotas de contenu francophone devraient aussi être revus à la hausse.

Gilles Bisaillon

En français d’abord

Je travaille pour une grande entreprise dans le domaine financier et mon équipe est constituée d’une vingtaine de professionnels qui travaillent dans nos bureaux du Québec et d’une personne de nos bureaux de Toronto. Cette dernière est unilingue anglophone, ce qui nous oblige à tenir toutes nos réunions en anglais. Cette personne devrait être bilingue, ce qui nous permettrait de nous exprimer en français lors de nos réunions. Malheureusement, ce n’est pas possible. Nous sommes tous bilingues au Québec, mais nous nous exprimons tous avec plus d’aisance en français. J’aimerais qu’une loi oblige les personnes qui doivent offrir des services à une population du Québec à le faire en français.

Michel Guilbault

Arrêter l’anglicisation du système d’éducation supérieur

Le gouvernement doit légiférer pour que cesse l’anglicisation du système d’éducation supérieur en ramenant les subventions données aux cégeps et universités anglophones au niveau de la proportion d’anglophones au Québec. Il faut aussi que l’anglais soit proscrit dans les communications gouvernementales, l’affichage commercial et les raisons sociales. On doit s’assurer que les commerces n’engagent aucun employé n’ayant pas de connaissance fonctionnelle du français.

Laurent Tremblay

Retour aux années 60

Oui, je suis tout à fait d’accord avec le renouvellement de la loi 101 pour la mettre au goût du jour, surtout à Montréal, où on peine à se faire servir en français. On se croirait dans les années 60.

Rémi Arsenault

Encourager au lieu d’obliger

En ce qui concerne une réforme de la loi 101, je dis non. Mais il faut protéger la langue française. Comment ? C’est là, le problème. Voici des pistes de solutions : offrir des cours de français gratuitement ; orienter l’OQLF à devenir un organisme pour faciliter l’utilisation de la langue française ; encourager au lieu d’obliger l’utilisation de la langue. Le Québec fait face à une forte augmentation d’immigrants dans le but de répondre aux besoins des entreprises. C’est normal que ceux-ci ne parlent pas français ou anglais. Il faudra accompagner les gens de façon positive pour favoriser le succès.

Pierre G. Pouliot

Vivre en français

Il est inacceptable que des gens naissent, s’éduquent, gagnent leur vie et meurent sans dire un seul mot en français au Québec. Dans le monde du travail, un minimum de français (la langue), serait obligatoire. Apprendre aux Québécois la fierté de respecter ce droit.

Claude D. Lamarre

Des recommandations

Pour la réforme de la loi 101, voici mes recommandations, toutes sur le même pied : assujettir les entreprises et ministères et organismes fédéraux à la loi 101, exiger une connaissance suffisante du français pour tous les nouveaux arrivants et exiger le français prioritaire dans l’affichage.

Hélène Côté

Une souris...

En espérant que la CAQ ne va pas accoucher d’une souris avec son projet pour renforcer le français au Québec.

Michel Martin

Perplexe

Je vois d’un bon œil la volonté du gouvernement Legault de réformer la loi 101. Cependant, je suis non seulement perplexe par rapport aux nombreuses fois où le projet a été repoussé, mais également face aux interventions du premier ministre. En effet, ce dernier a déjà écarté l’idée d’appliquer la loi 101 aux cégeps alors que cela serait sans aucun doute la mesure la plus efficace pour freiner le recul du français, influencer positivement la langue de travail d’un grand nombre d’allophones et assurer l’avenir des universités francophones de Montréal. On sait, grâce aux travaux de Pierre Curzi et de nombreux chercheurs, que la langue des études collégiales influence une panoplie d’indicateurs chez les jeunes : leur langue de consommation de produits culturels et de loisirs, la langue des médias qu’ils vont consulter le reste de leur vie, la langue priorisée dans leurs relations sociales et celle de leurs études universitaires. De plus, les jeunes n’ont plus besoin des cégeps pour apprendre l’anglais à l’ère du numérique et de la mondialisation. Cela étant dit, les cégeps sont plus que des institutions académiques ; il s’agit de véritables milieux de vie que les jeunes fréquentent à un moment charnière de leur existence.

Olivier Lacelle