L’éditorial d’Agnès Gruda publié le 18 août, « Demandeurs d’asile : remercier à reculons »*, a suscité une soixantaine de commentaires. Voici un aperçu des courriels reçus.

* Lisez « Demandeurs d’asile : remercier à reculons »

Occasion ratée

Le gouvernement Legault rate une belle occasion de démontrer un adoucissement de ses politiques en matière d’immigration, message que M. Legault voulait lancer en remplaçant Simon Jolin-Barrette par Nadine Girault à la tête du ministère de l’Immigration. Les gardiens de sécurité, les préposés à l’entretien ménager, les employés de cuisine et autres employés de soutien ont-ils été moins à risque que le personnel soignant dans les établissements contaminés ? La réponse est non ! On assiste ici à une politique de deux poids deux mesures, et ce, alors que les neuf autres provinces ont accepté le projet de régularisation du statut des migrants mis de l’avant par Ottawa. Il n’y a pas de bonne raison pour justifier cette prise de position. Lorsque la deuxième vague arrivera, parce qu’elle arrivera, quelle sera la réaction de ces travailleurs de « seconde catégorie » dont on a omis de reconnaître l’apport ? Il ne faut pas oublier que l’on aura à nouveau besoin de ces personnes dont les services sont essentiels au même titre que ceux du personnel soignant. On remercie ou on ne remercie pas, pas à moitié.

Pierre Paquette

Jetables après usage ?

Je suis extrêmement déçu de mon gouvernement. Je ne comprends pas sa mesquinerie face à ces travailleurs de l’ombre (entretien ménager, sécurité, employés de cuisine, etc.). Ils n’ont pris la place de personne. Ils ont été là où les travailleurs légaux qui ont fait appel à la PCU et à d’autres programmes d’urgence n’ont même pas envisagé d’aller aider. Peut-on arriver à la conclusion que ces travailleurs de l’ombre « protecteurs » sont considérés à usage unique, comme les masques jetables après usage ?

Suzanne Blackburn, Blainville

Une autre injustice

Désolé, mais le gouvernement québécois n’a jamais promis qu’on récompenserait tous les gens qui ont travaillé en milieu hospitalier. Le gouvernement a toujours promis de reconnaître le rôle des préposés aux bénéficiaires qui ont le statut de demandeurs d’asile. D’ailleurs, j’ai un certain problème avec cette situation, car on reconnaît le travail des préposés demandeurs d’asile et on ne récompense pas les préposées qui effectuent ce travail depuis de nombreuses années. Est-ce que leur vie, qui a été mise en danger, vaut moins à vos yeux ? On crée une injustice envers ceux qui travaillent dans le réseau depuis des années, ça me rend inconfortable.

Richard Champagne, LaSalle

Mesquin, injuste

Le Québec laisse tomber les « petits travailleurs », ceux qui en arrière-plan ont travaillé à préparer la nourriture, nettoyer chambres et toilettes, laver les vêtements, bref, tous ceux qui ont fait et font encore en sorte qu’un établissement fonctionne. Je trouve cela mesquin, condescendant et totalement injuste. Le gouvernement Legault me déçoit. Je m’attendais à plus que de belles paroles de sa part. Les anges ont plusieurs visages, il est temps de le reconnaître. J’espère qu’il n’est pas trop tard pour inclure ces travailleurs de l’ombre dans le projet de loi et leur permettre d’intégrer pleinement la société québécoise, ils le méritent pleinement.

Jocelyne Kucharski, Bromont

Accordons-leur la nationalité canadienne

Le gouvernement Legault devrait accorder la nationalité canadienne à tous ces gens qui sont allés au front. Il devrait être très fier de l’annoncer haut et fort.

Jocelyne Fontaine

Manque de main-d’œuvre

C’est décevant de voir le gouvernement Legault qui manquait cruellement de personnel durant la pandémie agir de la sorte. Le gouvernement devrait enterrer sa politique de peur de l’immigration. On manque de main-d’œuvre pour les travaux de « base » que les Québécois ne veulent pas faire.

Yvan Sauvageau

Des délais raisonnables

Cette réticence est à n’y rien comprendre. Acceptons tous ceux que l’on peut en signe de reconnaissance. Et surtout, organisons-nous pour régulariser leur statut dans des délais qui ne sont pas de l’ordre de plusieurs années comme c’est le cas actuellement. Des enfants nés ici commencent l’école et leurs parents attendent toujours d’être officiellement régularisés. Voyons, c’est ridicule.

Robert Bélanger

Bureaucratie sans cœur

En ces temps de crise, la compassion et l’empathie sont au cœur des appels du gouvernement pour inciter des volontaires à rejoindre les rangs de ceux qui mettent leur vie en danger pour sauver la nôtre. Il est vraiment désolant de voir cette réticence à reconnaître cette contribution humaine au profit d’une bureaucratie un peu sans cœur. Alors que toutes les autres provinces font preuve d’une reconnaissance des sacrifices de ces personnes, ces dernières subiront probablement l’affront qu’on leur demande à nouveau de prêter main-forte lors de la prochaine vague.

Pierre Daigle

Motivations cachées

La position de M. Legault est inacceptable. Elle crée une injustice alors qu’il ne se donne même pas la peine de révéler ses motivations. Quelles sont-elles ? Les Québécois devraient se révolter.

Huguette Gagnon

Slogan creux

En prendre moins, mais en prendre soin ! », proclamait le slogan accrocheur lors de la dernière campagne électorale. M. Legault, M. Jolin-Barrette (tortionnaire en chef des immigrants), Mme Girault, est-ce que vous vous rendez compte que ce sont les immigrants qui prennent soin des Québécois et non le contraire ? Sommes-nous influencés par le manque d’empathie qui règne au sud de la frontière ?

Raymond Roy, Mont-Tremblant