Le texte de Renaud Brossard sur l’industrie aéronautique publié le 19 juillet, « Nous n’avons pas les moyens d’en faire plus », a suscité de nombreux commentaires. Voici un aperçu des courriels reçus.

Envisager l’avenir

Au lieu d’essayer de recréer le monde comme il était, vaudrait mieux essayer de voir de quoi il sera fait et prendre les décisions en conséquence.

– Gilbert Savard, Québec

Repenser l’aviation

La vraie question, selon moi, est de savoir si, dans un monde post-pandémie, nous voulons continuer comme si de rien n’était avec une industrie qui semble avoir perdu les pédales. Que l’on construise des avions de type Airbus 380 pour transporter de plus en plus de touristes en dépit du rejet qui se manifeste partout dans le monde me donne à penser que le modèle n’est peut-être pas idéal. Voir se multiplier le nombre de constructeurs d’appareils fait partie de la même spirale et implique une augmentation de la concurrence que seulement les subventions de l’État permettent d’entretenir et encore ! Repensons une aviation « utilitaire » qui n’abandonne pas sa raison première, au contraire de ce que fait notre chère ($$) Air Canada ces temps-ci.

– Robert Fleury, pilote à la retraite

Une question de concurrence

Nous devons malheureusement « suivre la parade », c’est-à-dire voir ce qui se fait ailleurs comme aide à l’industrie, et faire de même si nous voulons maintenir les emplois et suivre l’évolution nécessaire à la survie d’une industrie où le talent et les installations actuelles ont nécessité tant d’efforts. Sans une mise à niveau et la poursuite des programmes, ce serait une catastrophe aux répercussions pires que les investissements requis pour notre pays.

– Marcel Frenette

Fantastiques rémunérations

Ce qui me désole le plus, ce sont les fantastiques rémunérations que les dirigeants s’accordent nonobstant les résultats. Les résultats financiers sont bons, c’est grâce à moi, je me vote un bonus. Les résultats sont mauvais ? Ouf ! Un autre aurait fait pire, je me vote un bonus. Bombardier est en difficulté surtout pour avoir mal évalué sa capacité de pouvoir développer de nouveaux produits, mais quel dirigeant en a subi une quelconque conséquence sérieuse ?

– Jean Caron, ingénieur à la retraite

Que voulons-nous comme société ?

Je m’attendrais à de tels commentaires venant du Canada anglais… Je suis attristé de lire un tel texte venir du Québec, où se concentre la majeure partie de l’industrie aérospatiale canadienne. Rappelons-nous que cette industrie est génératrice de nombreux emplois de qualité et bien rémunérés. L’absence de soutien gouvernemental fragilisera davantage ce secteur, d’autant plus que tous les compétiteurs sont déjà très subventionnés par leurs gouvernements. Que voulons-nous comme société ? Demeurer à l’avant-garde de la technologie et continuer de promouvoir l’avancement d’un secteur névralgique, ou laisser à d’autres tous ces emplois et se contenter de tricoter des ceintures fléchées pour se les vendre entre nous ?

– André J. Roy

Une industrie à soutenir

Je demeure convaincu que le gouvernement du Canada doit protéger à tout prix l’industrie aéronautique canadienne. Il ne s’agit pas de protéger Bombardier, mais toute la grappe industrielle. Pensons aux fournisseurs, aux employés, aux écoles, aux cégeps et aux universités qui sont impliqués. À mon avis, il s’agit là d’une industrie du savoir et, jusqu’à maintenant, le Canada a fait très peu dans ce domaine. Arrêtons de chercher des excuses pour bloquer cette industrie.

– Claudette Béland

L’aviation n’est plus une priorité

Il faut arrêter de subventionner n’importe quoi. Pensons cinq minutes à quoi ressemblera l’avenir avec les changements climatiques. Il me semble que l’avion, l’un des moyens de transport les plus polluants, ne devient pas une priorité.

– Pascal Dubois

Préparer un plan

Je pense que l’industrie aéronautique ne mérite pas plus que les autres industries. L’effort qui est fait par les gouvernements actuellement pour aider les entreprises m’apparaît amplement suffisant. Il peut y avoir de petites améliorations pour corriger des inégalités, mais il faudra surtout se demander comment on peut rentabiliser toute cette aide de façon à relancer l’économie pour finalement diminuer l’aide. Nous avons besoin d’un plan que nous n’avons pas.

– Pierre Lemelin

Manque de vision

Il aurait été primordial, pour bien situer le lecteur, de faire l’importante différence entre industrie aéronautique et industrie du transport aérien. M. Brossard parle ici de Bombardier et, en même temps, de subventions fédérales américaines à l’industrie aéronautique dans son ensemble, c’est-à-dire Boeing, American Airlines, United, Delta, etc. Il y a le même phénomène de subventions en Europe, ce qui démontre la compréhension de tous ces gouvernements en ce qui a trait à l’aéronautique.

L’opinion de l’auteur n’est qu’un bref survol d’un dossier qui ne se chiffre pas qu’en argent dépensé par le gouvernement fédéral. Il faut aussi prendre en compte les impôts et les taxes que génèrent ces industries pour le Canada. L’industrie du transport aérien est intimement liée à l’industrie du tourisme et aux milliards qu’elle génère pour l’ensemble de notre très grand pays.

Sans vouloir relancer ce débat, je trouve que l’opinion de M. Brossard manque de vision et de compréhension envers une industrie qui est au cœur du développement d’une nation qui se veut libre et autonome.

– Jean Lapointe, expert en aviation civile

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