Courrier des lecteurs: La Presse, la crise et vous

Le gouvernement savait depuis janvier que ce virus viendrait nous contaminer un jour ou l’autre. Sachant que la population la plus à risque se retrouvait chez les aînés, pourquoi ne pas avoir penser à fermer les CHSLD qui n’étaient pas contaminés jusque-là, en demandant au personnel volontaire d’y vivre (comme au Manoir Stanstead) ? On aurait pu offrir une super rémunération aux employés qui auraient accepté. Les milieux auraient été fermés et contrôlés, mais sans la quantité de décès et de cas positifs ! Cela avait déjà été suggéré en Europe.

Bonjour, j’ai 67 ans. De la politique, j’en ai vu. Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai bien réalisé que la CAQ a vraiment compris qu’elle devait agir, et ce, quitte à augmenter le déficit du gouvernement. Je n’ai que de bons commentaires à faire à ce gouvernement qui a pris les mesures nécessaires pour corriger et s’engager à modifier ce que le Parti libéral a traîné pendant trop longtemps. Merci, M. Legault, vous avez mon vote, mais aussi celui de toute ma famille qui vous respecte beaucoup.

J’ai un goût très amer de tous les sacrifices que le gouvernement nous impose en voyant comment il a traité le dossier des CHSLD. Je pense aussi à tous ces gens en attente d’une chirurgie ou d’un début de traitement en oncologie qui doivent encore sacrifier une qualité de vie parce que les spécialistes sont maintenant en CHSLD. Veuillez rouvrir les hôpitaux avec les bons soignants aux bons endroits.

Moi, je leur donne 9 sur 10. Ils ont géré cette crise d’une main de fer, mais avec diplomatie. Sans compter les points de presse tous les jours, ce qui nous a permis de connaître les derniers développements. Bref, que des bons coups pour moi. Un gros merci à ce trio.

Le seul bon coup est sa stratégie de communication, qui a su rassurer la population. Par contre, sa stratégie pour contrer la COVID-19 est un échec presque complet. Il a oublié nos aînés en favorisant trop les hôpitaux alors qu’on savait que nos aînés représentaient le plus grand risque. Ils ont opté pour un confinement quasi total qui empêche la population d’atteindre une immunité collective. Il n’y a pas eu de distinction d’approche en fonction des régions (je pense au Bas-Saint-Laurent). M. Legault a invité la population a dénoncer ses voisins : pour moi, cette invitation a fait déborder le vase. Finalement, pendant les 30 premiers jours, les partis de l’opposition et les journalistes ont été très complaisants. Je suis donc très déçu ! Je crois que la Suède a opté pour la meilleure stratégie.

Avec la situation dans les CHSLD, il est difficile de voir les bons coups de notre gouvernement. La préparation des hôpitaux est vraiment bien et performante. J’en suis rendue à ne pas croire les trois personnes que nous voyons tous les jours à 13 h. Je ne peux pas croire que notre système de santé en soit rendu là. Madame la ministre de la Santé, cessez de nous dire que tout va bien, votre ministère ne va pas bien. Une vraie tour de Babel.

Les pires coups sont venus des deux médecins qui ont été au gouvernement assez longtemps pour s’en mettre plein les poches avec leurs confrères spécialistes et qui n’ont rien fait pour les infirmières et les préposées. MM. Couillard et Barrette, qui connaissent le milieu plus que quiconque, n’ont rien fait pour sécuriser les CHSLD, ils ont centralisé un système ingérable. Un ami médecin m’avait dit : « Si Barrette prend en charge le système de santé, il va foutre le bordel et crée un monstre. » C’est ce qui est arrivé. Les vrais coupables, ce sont eux, mais comme tous les politiciens coupables, ils ne sont pas imputables. Le gouvernement actuel doit aujourd’hui tenter de réparer l’irréparable, une mission impossible. Ne pas oublier non plus les syndicats qui négocient comme en 1950, eux aussi sont responsables.

C’était inévitable qu’après un mois de confinement, la grogne règne. Le clan Legault gère avec brio une crise qui n’a pas de précédent. En tenant compte de la santé des Québécois, il doit simultanément gérer les autres dossiers pour quand arrivera le retour à la normale. Trop facile, les « ils auraient dû ». Personne n’est parfait. Restons positifs. Je pense que ça risque même de mieux aller quand arriveront « les beaux jours ».

Les bons coups du trio concernent assurément leur communication, faite de manière concise, efficace, avec beaucoup d’empathie, de chaleur humaine et de respect pour la population. Le ton est rassurant et convaincant. C’est grâce à eux si les Québécois ont si bien respecté les règles.

Les moins bons coups concernent le recrutement pour aider les CHSLD. C’est trop long. Ils ne semblent pas avoir réajusté les processus de recrutement en fonction de cette urgence nationale. Ce n’est pas le temps d’exiger deux références. Et présentement, le secteur de la santé éteint des feux et n’a pas le temps de répondre aux demandes de recommandation ! Ça ne devrait être que la vérification des antécédents judiciaires et la vérification à leur ordre professionnel, et hop ! ils commencent à travailler. La décision a été trop longue à venir pour accepter les étudiants finissants. Bien que M. Legault le nie, il y a eu beaucoup de bureaucratie !

Je suis rendue allergique à leur point de presse. Ils ont l’art des réponses en longueur sans répondre aux questions posées. M. Legault est certainement à régler ses comptes avec les médecins spécialistes. Pour être une province distincte, on l’est : le plus d’infections, le plus de décès et la plus mal organisée.

Les bons coups du gouvernement Legault se résument par le confinement rapide et son prolongement. Les moins bons coups : la situation dans les CHSLD, soit le transfert des personnes âgées des hôpitaux aux CHSLD privés pour libérer un grand nombre de lits dans les hôpitaux afin de contrer la vague, qui n’est jamais arrivée. Aussi, les annonces prématurées quant à la réouverture des écoles et des garderies. Espérons que le déconfinement se fera très progressivement et qu’ils ne seront pas dans l’obligation de revenir en arrière.

Le trio de front travaille sans relâche sans compter ses heures et joue un rôle de gestion de crise admirable. Je leur lève mon chapeau.

Par ailleurs, j’aimerais que le premier ministre dise aux divers bureaux d’avocats qui se lancent dans les poursuites en recours collectifs en vue d’empocher le plus d’argent possible sans trop penser au bien de la collectivité, que certains d’entre eux pourraient (avec une formation de base) aller voir ce qui se passe sur le terrain et donner un coup de main dans les CHSLD, plutôt que de seulement chercher à trouver des failles et de tenter de s’enrichir impunément.

La crise a été mal gérée dès le départ. Fermer les hôpitaux a été la pire des idées et sans consultation auprès des médecins. Le seul bon coup a été de fermer les centres commerciaux. Une crise gérée par des fonctionnaires, ça donne ce résultat : une économie par terre, l’intransigeance de la population envers les aînés. La désinformation des médias, voilà où on en est. Ils devraient tous démissionner pour avoir manqué de transparence et s’être comportés comme s’ils avaient tous les droits. Au nom de qui et de quoi ?

Il convient de regarder ça globalement. Personne ne peut gérer un tel événement, qui comporte autant d’inconnus, sans faire d’erreur. À notre célèbre trio, je donne une note de 9,5 sur 10. Que ceux et celles qui prétendent faire mieux se lèvent.

Pourquoi ne pas convier « nos vieux » au party si on les aime tant ? Au cours des dernières semaines, on a vu les robinets couler à flots, à coup de dizaines de milliards de dollars, pour soutenir l’économie et c’est très bien : assurance-emploi, fonds d’urgence pour les travailleurs, subvention à l’emploi, organismes de charité, étudiants et tutti quanti. Mais il n’y a pas grand-chose pour « nos vieux » qui, en plus d’être la cible primaire de la maladie, ont vu leurs REER et placements fondre.

En Australie, le gouvernement permet maintenant aux citoyens de sortir 10 000 $ de leurs fonds de pension (équivalent de nos REER) sans aucune ponction fiscale, et ce, pour deux années consécutives. Alors, pourquoi ne pas offrir la même opportunité à « nos vieux qu’on aime tant » ? Il me semble que ça pourrait mettre un peu de baume sur leurs plaies. Et ce serait aussi une façon de reconnaître un peu l’apport qu’ils ont fait à la société au cours de leur vie.