Que pensez-vous de la prudence de Justin Trudeau devant le blocage de voies ferrées en solidarité avec la Première Nation de Wet’suwet’en ? Vous avez été plus de 3000 à répondre à notre appel à tous d’hier sur les blocus ferroviaires dans le pays. Un aperçu des courriels reçus.

POUR

Soutenons-le

J’ai confiance au jugement du premier ministre et de son équipe. Quelle situation délicate, qui ne peut se solutionner rapidement. J’admire sa prudence, nous devrions lui présenter notre soutien, et non l’accabler par des commentaires inappropriés.

— Lise Hétu

Se méfier des solutions rapides

Tout le monde veut des solutions rapides à ses problèmes. Les solutions rapides ne sont pas toujours les meilleures et laissent souvent des problèmes qui ne s’effacent plus. M. Trudeau fait face à des autochtones divisés, des provinces divisées qui ne pensent qu’à leurs problèmes et, en général, aux personnes et organisations affectées par la crise du rail. Facile aux gérants d’estrade de jeter la pierre à M. Trudeau. On sait toujours après ce qui aurait dû être fait. Je pense que la patience est toujours un meilleur choix.

— Marielle Drouin

Besoin de sagesse

Je ne voudrais pas être dans les souliers de M. Trudeau. Et tous les gérants d’estrade qui ne font que le critiquer n’apportent rien à la recherche de solutions à cette crise sans précédent dont les braises couvent depuis 1876. Je suis d’accord avec la méthode pacifique pour le règlement de cette situation. Ça ne me dérange pas de manquer de vêtements dans les magasins déjà largement surchargés, de manquer de certains produits américains qui inondent nos supermarchés, etc. Par contre, je me désole pour ceux qui risquent les mises à pied annoncées. C’est une situation si complexe que nous avons besoin de toutes les têtes pensantes capables de réfléchir aux conséquences de toute action violente considérée pour régler plus rapidement ce conflit. Nos décideurs doivent les trouver et les consulter pour les aider à prendre des décisions inspirées par la sagesse…

— Céline Renald

Les leçons de la crise d'Oka

En réponse à votre interrogation, je constate que le premier ministre Justin Trudeau a encore en mémoire les déboires de la crise d’Oka et ne veut surtout pas la répéter. Ce ne sera pas avec la force des armes qu’il résoudra le problème, mais avec un dialogue et des compromis de part et d’autre afin de régler des promesses de reconnaissance une fois pour toutes et qui perdurent depuis trop longtemps.

— Pierrette Ostiguy Morin

Oui à la prudence, pas à la passivité

À la lumière des débordements passés, liés aux manifestations comme à Oka, je suis pour la prudence. Mais je comprends mal la passivité ou l’apparence de passivité du gouvernement fédéral depuis le début des manifestations, quand il y a urgence d’agir. Et que ferons-nous, quand les blocus seront levés, pour ces communautés autochtones dont les besoins de base ne sont toujours pas remplis ? Et ça, malgré les rappels de l’ONU.

— Marie-Anne LeBlanc

De la transparence sur les objectifs

Je trouve sage la prudence du premier ministre. Un leader doit savoir maintenir le cap sur ses objectifs. Il doit aussi les partager et c’est ce qui nous manque actuellement. Quels sont ses objectifs qui doivent englober les préoccupations des nations autochtones incluant tous les Canadiens ? Je crois qu’il devrait les partager avec tous les Canadiens. Nous pourrions être en accord ou en désaccord, mais nous saurions. Un leader doit s’affirmer sur ses valeurs et ses croyances au-delà du calcul politique.

— Laurent Paré

Le gazoduc peut attendre

C’est certain qu’il faut une grande prudence. Le problème est que l’on a trop attendu, il aurait fallu immédiatement sortir la GRC, arrêter les travaux et entreprendre des discussions et régler les points les plus irritants pour les autochtones. Le gazoduc n’est pas à 30 jours près. 

— Pierre Racicot

Pas le choix

Trudeau n’a pas le choix. Des litiges qui durent depuis des temps immémoriaux ne se régleront pas facilement ni rapidement. 

— France Hubert

Repenser le tracé

Nous avons un premier ministre qui ne sait pas rassurer sa population, c’est le grand reproche que je lui fais. Il y a des leaders qui inspirent, il n’est pas de ceux-là. Quant à son action d’espérer le dialogue, nous le comprenons, affronter les communautés autochtones n’aboutirait qu’à la guérilla sans fin. Je suggère qu’on arrête les travaux et qu’on repense le tracé. 

— Louise Gascon

Pour la suggestion de M. Blanchet

Il a raison d’être prudent, il faut éviter la violence à tout prix, Mais le temps presse et je trouve que la suggestion de M. Blanchet est la meilleure solution, soit de suspendre les travaux sur-le-champ pour pouvoir négocier une sortie de crise. Cela aura pour effet d’éliminer les blocus sans violence.

— Andrée Phoénix

Un mouton à notre tête

Je préfère faire face à une armée de lions dirigée par un mouton qu’à une armée de moutons dirigée par un lion ! Et en ce moment nous sommes dirigés par un mouton ! Aucun danger à l’horizon !

— Christian Hautain

Il faut un échéancier

D’accord avec la prudence, mais il ne suffit pas de ne rien faire. On a besoin de connaître les lignes directrices du plan de sortie de crise. Un échéancier, comme le dit le premier ministre du Québec.

— Pierre Coulombe

Misons sur le dialogue

Je suis totalement d’accord avec la position du premier ministre. La confrontation n’est pas une solution, mais une garantie d’escalade vers la violence. Par contre, nous sommes un État de droit et nul ne peut en faire abstraction. En espérant que le dialogue apporte des résultats rapidement.

— Pierre Leblanc

Entre l'arbre et l'écorce

M. Trudeau est entre l’arbre et l’écorce. Quoi qu’il fasse, il sera critiqué. C’est une situation difficile et seul le dialogue pourra sauver la situation. Il a sûrement un plan. Faudrait que ça aboutisse. Les autochtones ne sont pas tous du même avis. Comment voulez-vous dialoguer s’ils ne s’entendent même pas entre eux ? La force ne réglera rien, la colère de certaines oppositions non plus. Quelle tristesse, on est rendu là. Je m’ennuie de ma jeunesse…

— Hélène Simard

CONTRE

La carotte et le bâton

Je suis d’abord un pacifiste, mais lorsque les conventions sociales, les lois et le droit des autres sont bafoués, je crois qu’il faut agir. Si le bon sens et la loi ne prévalent pas, il faut envisager des interventions plus dures, plus musclées incluant la force, malheureusement. Une règle que j’ai toujours essayé de suivre : faire appel à l’intelligence, puis aux sentiments ; en cas d’échec, c’est la carotte et le bâton. Je pense qu’on en est rendu là.

— Claude Ménard, Laval

Mettre le gazoduc de côté

Il est impératif de mettre le projet de pipeline de côté, au moins temporairement, afin d’ouvrir le dialogue et de satisfaire toutes les parties dans ce projet, ce qui n’a pas été fait, apparemment.

— André Brunelle

Un chef sans gabarit

Une prudence qui ressemble à je-ne-sais-pas-quoi-faire. M. Trudeau n’a pas le gabarit d’un chef d’État. Il est plutôt du genre « tout le monde est beau, tout le monde est gentil ». Pas de solution, on vit avec l’espoir que la crise se réglera toute seule. On n’est pas sortis de l’auberge. 

— Ronald Forbes, Saint-Jérôme

De l'inaction

Ce n’est pas de la prudence, c’est de l’inaction ! Le premier ministre ne prend pas ses responsabilités. C’est toute la population qui en subira les conséquences. Les peuples autochtones ont des droits, mais ceux-ci ne doivent pas avoir pour effet de brimer les droits de tous les autres citoyens.

— Sylvie Pilon, Beloeil

Décider de ne rien faire

Commençons par le commencement : la différence entre le management et le leadership est qu’un leader est une personne qui, à l’intérieur d’un groupe, prend la plupart des initiatives, mène les autres membres du groupe et détient le commandement, alors qu’un manager est une personne qui fait du management, qui organise, gère quelque chose, dirige une affaire, un service, etc. Ainsi un leader a un rôle de guide à assumer. Notre premier ministre répartit les tâches, participe à des réunions, fait des discours, mais que décide-t-il ? Jusqu’à maintenant, il décide de ne rien faire… Où est son influence ? Qu’est-ce qu’il nous inspire comme dirigeant de notre pays ? Il n’y a pas un iota de début d’une stratégie de sortie de crise rapide, rien… On est témoin de l’attitude d’un gestionnaire, pas d’un leader.

— Luc Beaulieu

La population en otage

Toute cette crise aurait pu être évitée par un premier ministre qui a réellement à cœur le bien commun de tous les Canadiens. Ce qui n’est pas le cas présentement. À force de s’excuser auprès des minorités pour des événements survenus antérieurement, selon le contexte qui prévalait à l’époque, Justin Trudeau a dilué considérablement son autorité et celle de son gouvernement. Aucun gouvernement ne peut ni ne doit négocier sous la menace, le chantage, la prise en otage de la population et des employeurs, face à des extrémistes qui nous méprisent, qui méprisent notre pays, notre drapeau. Il ne peut y avoir deux règles de droit au pays, une pour les autochtones et une autre pour la population en général. Cette crise a déjà trop duré. Si la force est nécessaire, il faut y avoir recours, autrement tout ça ressemble à de la lâcheté. La peur actuellement est très mauvaise conseillère et ne réglera rien. 

— Clément Filteau, Longueuil

Constat de faiblesse

Il y a certainement moyen de respecter les autochtones tout en respectant aussi les autres Canadiens. Ne rien faire pour que les trains reprennent leur voyage me laisse douter de la force et de la capacité de Trudeau devant ce conflit. Il sait s’excuser de nos supposées erreurs ou manquements face aux autochtones, mais il faut agir, et je ne suis pas certaine qu’il en soit capable. Cela fait trop longtemps que cela dure. Trudeau va devoir durcir ses positions, car c’est lui qui est au pouvoir, pas les autochtones.

— Carmen Poulin, Longueuil

Pour une poignée de contestataires

Ce n’est pas de la prudence. C’est de la lâcheté et un manque flagrant de leadership. On risque de mettre l’économie canadienne en péril et des milliers d’emplois de citoyens et de familles innocents, payeurs d’impôts et de taxes, des entreprises, des agriculteurs déjà affaiblis par la récente grève du CN. Et tout ça à cause d’une poignée de contestataires. Leurs revendications sont peut-être légitimes et doivent être analysées sérieusement, mais certainement pas au prix de conséquences humaines et économiques inacceptables par le chantage, l’illégalité et l’intimidation. Gouverner, c’est prévoir, mais dans ce cas prévisible on n’a pas gouverné et on ne gouverne toujours pas.

— Patrick Henry, Montréal

Victime de ses hésitations

Sagesse acquise de l’expérience passée ou à-plat-ventrisme viscéral ? En tout cas, un manque de communication qui exaspère des milliers de personnes prises en otage et qui met cruellement en évidence l’incapacité de Justin Trudeau à gérer des crises, par ailleurs souvent provoquées par ses propres hésitations à décider et agir.

— Michel Marleau

Il a peur

Ce n’est pas de la prudence, c’est de la peur de prendre des décisions… 

— Lionel Boivin

L'échec flagrant du premier ministre

Je crois que le gouvernement fédéral aurait dû faire cesser temporairement les travaux concernant le gazoduc et exiger le retrait de la GRC des territoires de la nation wet’suwet’en dès le début de l’occupation. Je ne comprends pas qu’on en soit rendu là…

Justin Trudeau manque de courage politique face aux pétrolières et à ses propres engagements vis-à-vis l’environnement et les peuples autochtones. Tout le pays est en train de payer pour sa faiblesse, qui va coûter des centaines de millions de dollars aux citoyens et aux entreprises canadiennes. Car il y a une différence entre prudence et faiblesse… La prudence aurait été d’intervenir pour faire cesser les travaux dès le début, ce qui aurait grandement limité les impacts de cette crise et évité que les autres nations autochtones du pays réagissent à leur tour, avec le résultat que le pays est paralysé et en crise majeure.

Mais sa faiblesse a fait en sorte que tout a dérapé. Tout est de sa faute…

— Dominique Robitaille

Savoir prendre des décisions difficiles

Je pense qu’il faut faire une différence entre prudence et absence de leadership. Un premier ministre doit parfois prendre des décisions difficiles. L’absence de leadership envoie le message que n’importe qui sous de nobles motifs peut faire n’importe quoi sans conséquence. Malheureusement, Justin Trudeau manque cruellement de leadership. 

— Pierre-Marc Bédard, Boucherville

Incompétence

Il ne faudrait pas mélanger prudence et incompétence. Quand le premier ministre donne plus d’importance à un voyage en Afrique pour un siège au Conseil de sécurité de l'ONU dont personne n’a besoin au Canada et néglige de revenir au pays régler un problème majeur, c’est très loin de la prudence.

— Jean Luc Rouette

Qu'aurait fait son père ?

Je serais très curieux de voir ce qu’aurait fait son père dans la présente situation, lui qui n’avait aucunement hésité à promulguer la loi des mesures de guerre en 1970, contre les Québécois. Justin n’a pas l’étoffe pour être un chef d’État. 

— Robert Bérubé

La porte est ouverte

Le début d’un cycle sans fin : en démontrant la mollesse de son gouvernement et son manque de fermeté, il ouvre la porte à la désobéissance civile, et désormais dès que les autochtones seront contrariés pour n’importe quel sujet, ils vont bloquer les chemins de fer.

— Louise Cadorette

Il a trop tardé

Ce n’est pas sa prudence comme son absence à gérer la situation. On voit immédiatement que Justin Trudeau n’a pas l’étoffe d’un dirigeant. Je crois qu’il aurait dû immédiatement demander le retrait de la GRC et l’arrêt des travaux. Il aurait dû annoncer qu’il voulait rencontrer le promoteur du gazoduc et les chefs des Premières Nations pour voir si une autre solution était possible. En ignorant le problème, il a aggravé la situation. Maintenant, il aura de grandes difficultés à sortir le pays de cette crise.

— Denis Godmer

Manque de leadership

Il a tout fait pour favoriser le dialogue, mais pour danser le tango il faut être deux. Son manque de leadership et sa mollesse ont encouragé les activistes à poursuivre leur action sans compromis. Il ne pas faut oublier que ces derniers ne veulent pas dialoguer, mais gagner leur point.

— Christian Boily, Rouyn-Noranda