Vous avez été nombreux à commenter le témoignage de Virginie Dostie-Toupin, « Confessions d’une enseignante non légalement qualifiée », publié vendredi. Voici un aperçu des courriels reçus. 

Un certain laisser-aller

Quel beau témoignage et surtout quel courage ! Il faut, en effet, mettre tout le monde au travail (parents et famille agrandie) pour faire comprendre à ces chers enfants que vous n’êtes pas là pour faire la police, mais bien pour leur donner des outils pour l’avenir. J’ai une fille qui a trois enfants au primaire et au secondaire et je peux vous assurer que le rôle de la police, c’est elle qui le détient et qu’à l’école, c’est le respect et l’apprentissage. Ils sont surveillés de près, et ça fonctionne. Y aurait-il un certain laisser-aller du côté de certains parents ? Honnêtement, une partie du problème est peut-être là. — France Gagnon

L’enseignement n’est plus ce qu’il était

Cette dame a vu juste. Je parle en connaissance de cause. J’ai plus de 50 ans d’expérience dans le milieu de l’enseignement régulier et en suppléance. L’enseignement n’est plus ce qu’il était. La mobilité du personnel, les changements de programmes, les nouvelles méthodes, le fait de travailler à plusieurs intervenants dans une classe n’ont rien d’attirant et d’attrayant pour un débutant. Et ce n’est pas en augmentant le salaire qu’on va attirer les bons sujets. — Evelyne Riberdy

L’école n’est pas un terrain de jeu

Enfin une publication qui va droit au but et qui ne ménage pas la chèvre et le chou en mettant essentiellement la faute sur le système. Un seul bémol, par contre : n’évacuons pas trop vite les responsabilités de tout un chacun dans ce désastre. Oui, les enseignants manquent de culture générale ; oui, la formation universitaire en enseignement passe à côté de l’essentiel ; non, les parents n’élèvent plus leurs enfants, mais les animent et les distraient jusqu’à les étourdir.

C’est super de dire et de redire aux enfants en particulier et à tous que l’école est importante, mais il y a du travail en amont qui doit être fait pour conditionner les petites oreilles : ça s’appelle « l’élevage » ou, en plus politiquement correct, « l’éducation parentale » !

Tant que ce maillon sera faible, ne nous attendons pas à ce que les enfants donnent suite au ronron du discours, tout juste soit-il. Il n’y a aucune raison acceptable pour qu’un enseignant passe une très large partie de son temps à faire de la discipline avant de commencer à enseigner. L’école n’est pas un terrain de jeu ! — Lorraine Gauthier

Paresse intellectuelle

Totalement d’accord avec ce que vous écrivez. J’étais une enseignante légalement qualifiée qui a pris sa retraite après des années où des élèves se croyaient maîtres de la journée. Des enfants irrespectueux des autres, du matériel scolaire, des livres et des tablettes. La paresse intellectuelle a remplacé la rigueur et le désir d’apprendre. Mes dernières années ont été atroces. J’en aurais encore long à vous dire sur ce qui gruge le monde de l’enseignement. — Louise Grégoire, retraitée du préscolaire et du primaire

Un portrait réel

C’est un portrait réel de la classe d’aujourd’hui. J’enseigne depuis 31 ans, et je peux vous dire qu’on est plus animateur qu’enseignant. La gestion des comportements prend toute la place. Il y a 25 ans, j’enseignais et les parents nous faisaient confiance. Aujourd’hui, ils défendent tous les comportements de leur enfant-roi nécessitant un suivi personnalisé. Ouf ! J’ai quand même hâte à la rentrée… — Chantal Trépanier

Encadrer la discipline

Je suis tout à fait d’accord avec vous ! Ce sont les élèves plutôt que les enseignants qui doivent faire l’objet d’une réforme. La discipline doit devenir un facteur important, et peut-être devrait-on songer à placer dans les classes un surveillant qui permettrait à l’enseignant de travailler sans être interrompu par les fauteurs de troubles.

Le chaos qui existe en éducation est incompatible avec l’apprentissage. Le laxisme est incompatible avec la formation des jeunes. Les enseignants devraient pouvoir compter sur un soutien disciplinaire. Pour avoir fait de la suppléance en 2002, j’ai constaté un relâchement important à ce niveau ; malheureusement, je crois que les choses n’ont fait qu’empirer. François Legault parle d’augmenter les salaires ; je crois qu’il devrait plutôt mieux encadrer la discipline et y consacrer plus d’effectifs. — Danielle Tremblay