Vous avez été nombreux à commenter le texte de Maria De Koninck sur les mères porteuses, « Mères porteuses : pas vraiment une bonne nouvelle », publié hier. Un aperçu des courriels reçus.

Que les parents assument les dépenses

Je suis d’accord pour que toutes les femmes aient droit à un suivi médical lors d’une grossesse et qu’elles vivent cette période de leur vie en toute sérénité.

Cependant, c’est leur choix d’accepter d’être mère porteuse et les couples – peu importe leur orientation – qui ont recours à ces mères porteuses doivent assumer les dépenses reliées à cette condition ; c’est le premier jalon de leur responsabilité parentale. De plus, ils ont souvent les moyens financiers. Nous, parents « ordinaires », avons assumé toutes les dépenses liées à la venue d’un enfant, ce qui était très normal ; que ceux qui ont recours à ces services fassent de même.

Comme société, nous n’avons pas à soutenir un tel programme. Il y a suffisamment de causes où les besoins sont flagrants.

— Céline Baril

On se prive d’un débat essentiel

Cette réglementation, qui arrive à point nommé en période préélectorale, veut donner l’impression que ce gouvernement vient combler un besoin bien documenté, ce qui n’est pas le cas. On se prive ainsi, petit à petit, d’un débat essentiel sur une pratique qui remet en question la valeur de l’enfant, de la maternité et de la reproduction humaine dans son ensemble. 

— Louise Guyon, anthropologue

Pas à nous à payer

Je suis absolument contre cette pratique. Mieux réglementer, oui, mais les frais doivent être payés par les parties concernées. Ce n’est pas à nous, payeurs de taxes, à payer pour cela.

— Francine Sauvé

Les enfants qui souffrent

Pourquoi des mères porteuses, alors qu’il y a tant d’enfants dans ce monde qui souffrent ? Des parents adoptifs, voilà une solution pour vous qui désirez avoir des enfants, désir très compréhensible d’ailleurs. 

— Monique Pelletier, Sainte-Thérèse

Assez, c’est assez

Pourquoi la société devrait-elle payer pour ces coûts ? Aujourd’hui, tout le monde revendique le devoir de la société à payer pour quelque chose de personnel. Assez, c’est assez. 

— Lise Guénette

Marchandisation du corps humain

Je suis entièrement contre cette pratique. L’enfant, dans ce débat, est complètement ignoré. Prenons l’exemple des enfants adoptés légitimement : plusieurs d’entre eux cherchent à connaître leur mère biologique toute leur vie. Imaginez un enfant provenant d’un marché lucratif, d’un banal troc de marchandise !

C’est tout à fait inhumain, et je déplore que les libéraux fédéraux acceptent une telle aberration. Il ne faut pas se battre contre la nature. La marchandisation du corps humain nous prouve une fois de plus que l’homme qui se dit moderne est tombé bien bas.

— Francine Roy

Manipulateurs de naissances

L’égoïsme des parents à vouloir des enfants à n’importe quel prix est horrible. Les mères porteuses sont une vraie déchéance pour la cause des femmes. Elles deviennent des « sacs » à fabriquer des enfants.

Et les enfants dans tout ça ? Ils vont traîner toute leur vie l’horrible sentiment d’avoir été une marchandise. Ils vont chercher la mère qui les a portés. Ils vont vouloir connaître toutes leurs origines génétiques, surtout en cas de problèmes de santé. Je m’imagine être un de ces enfants, et il vient en moi un profond sentiment d’injustice et de colère envers les manipulateurs de ma naissance.

— Danielle Rodde