L'éditorial de François Cardinal publié samedi a suscité de nombreux commentaires. Voici un aperçu des courriels reçus.

Lisez l'éditorial de François Cardinal.

Plus sécuritaires que les trains

Au Québec, on a beau parler de pétrole sale, mais on continue d’en utiliser sans réserve. Moi, je crois que les pipelines sont plus sécuritaires que les trains. Alors, pourquoi pas ?

— Georges Charbonneau

De l’eau dans notre vin

Tout le monde doit mettre de l’eau dans son vin. L’Alberta devrait suivre l’exemple de la Norvège et utiliser les profits générés par l’exploitation de ses hydrocarbures pour financer la transition énergétique de son économie, y compris une taxe sur le carbone.

Le Québec devrait accepter le passage de nouveaux oléoducs sur son territoire pour sécuriser son approvisionnement pour ses propres besoins en hydrocarbures et pour permettre l’exportation du pétrole albertain vers l’Europe. Il devrait utiliser les revenus de droits de passage pour financer sa propre transition énergétique.

Ce serait un compromis canadien ; il faut que toutes les parties fassent des compromis, autant les Albertains que les Québécois.

— Jacques Morneau, Mont-Saint-Hilaire

Québec souverain

N’est-ce pas là une excellente raison que le Québec devienne souverain ? Il n’y a pas de porte de sortie, M. Cardinal : on ne s’entendra jamais avec l’Ouest ! On n’a rien en commun ! La fédération ne peut rien faire et ça coûte cher à tout le monde ! Je ne comprends pas cet entêtement à vouloir demeurer dans le Canada.

— Francine Davis

Dossier délicat

Il devrait y avoir une façon de rapprocher l’Est et l’Ouest dans ce dossier extrêmement délicat. Il en va de l’avenir du pays. Il est vrai que l’Alberta doit absolument démontrer son intérêt et son intention de diminuer son empreinte carbone.

— Pierre Beaudoin

Compromission

Que l’Alberta s’impose une taxe sur le carbone lui donnerait en retour l’autorisation de passer ici avec son pipeline ? C’est plutôt de la compromission. Si on permettait au Québec, en retour de son autorisation, de toucher des redevances sur le pétrole, redevances qui seraient investies ici dans les énergies vertes, ce serait un minimum.

— Pierre Rousseau, Québec

Profitons de cette richesse

Je nous trouve bien hypocrites au Québec. On veut exporter notre hydroélectricité partout, mais on ne veut pas du pétrole « sale » de l’Alberta ! Comme disait Steven Guilbeault en entrevue : « Je suis conscient qu’on ne pourra se passer de pétrole pendant longtemps encore, mais je suis contre un pipeline. »

Alors, on aime mieux importer notre pétrole par train ou par bateau, sachant très bien que le pipeline est le moyen le plus sécuritaire pour le transport. Les fermiers aimeraient certainement mieux un pipeline aujourd’hui pour transporter le gaz naturel que les trains, non ?

Oui, extraire le pétrole est polluant, mais soyons réalistes : un jour ou l’autre, on le sortira du sol. Pourquoi ne pas unir nos forces et trouver ensemble un moyen moins polluant de l’extraire jusqu’à ce qu’on n’en ait plus besoin ? De plus, cette richesse profite à tous les Canadiens, y compris les Québécois.

— André Comtois

Taxer les véhicules très polluants

Pour commencer, il faudrait conscientiser la population sur les gestes qu’elle fait. Comment ? En taxant davantage ceux qui achètent, entre autres, des véhicules très polluants tels que les camionnettes et les VUS juste pour le plaisir, et en sous-taxant ceux qui achètent des véhicules moins énergivores ou hybrides.

Trop de gens achètent des véhicules polluants pour le plaisir sans se soucier de leur impact environnemental.

— Martin St-Pierre

Reconnaissance des efforts

Merci de proposer cette voie de conciliation entre les parties. Après tout, le Québec ne fait pas preuve de caprices frivoles en voulant diminuer les risques environnementaux. De notre point de vue de l’est du pays, c’est lassant d’entendre les Albertains et Jason Kenney se plaindre de nous et des libéraux quotidiennement. 

N’ont-ils pas obtenu un soutien du gouvernement libéral à hauteur de plusieurs milliards avec l’achat de Trans Mountain ? Pourtant, on n’entend jamais la reconnaissance de cet effort du gouvernement fédéral. Ils ont aussi une responsabilité en ne faisant élire aucun député membre du gouvernement.

Plus de sérénité et de bonne volonté dans les échanges et les revendications et plus de reconnaissance des efforts de chacun sont nécessaires pour favoriser la réunification de notre si vaste pays.

— Francine Jacques

Appeler un chat un chat

Je voudrais réagir aux réactions voulant que les propos de François Legault et d’Yves-François Blanchet soient inutilement provocateurs. En fait, selon moi, l’attitude des dirigeants de l’Alberta, du Manitoba et de la Saskatchewan est bien plus provocatrice.

En effet, comment ne pas penser que ces personnes intelligentes ne savent pas que la production de pétrole par les sables bitumineux contribue fortement au réchauffement climatique ? Elles le savent très bien et malgré tout, Elles continuent de promouvoir cela au vu de tous. Ça, c’est provocateur.

Je trouve que c’est très bien que nos politiciens du Québec expriment leur désaccord et leur frustration devant ce fait. Il faut appeler un chat un chat, sinon on est dans la langue de bois !

— Allan Ouellet

Une alliance avec l’Alberta

L’Alberta ne fournit carrément pas sa part d’efforts, fortement campée sur une position rétrograde d’exploitation des hydrocarbures, une énergie en déclin, vouée à une mort certaine d’ici 20 ou 30 ans.

Cette énergie naguère vénérée par toute la planète et qui a permis un développement industriel et sociétal sans précédent est aujourd’hui une grande mal-aimée. Le Québec, qui, par sa géographie de lacs et de rivières, est aujourd’hui privilégié d’avoir une énergie dite propre. Mais dans un cas comme dans l’autre, le mérite ou le démérite n’est pas autant aux Québécois ou aux Albertains ; c’est une simple question de géographie et de hasard par rapport au sous-sol et à la géographie que nous occupons.

Donc, au lieu de camper sur des positions trop fermes d’un côté ou de l’autre, il faut bien comprendre la situation et trouver des solutions acceptables tournées vers l’avenir. 

L’Alberta doit faire un virage clair vers des solutions de rechange au pétrole et avoir un discours en ce sens. Comme Québécois, j’accepterais qu’un pipeline traverse mon territoire sur une période maximale de 20 ans, avec des redevances et tous les systèmes de protection numériques et intelligents qui existent aujourd’hui. 

Créer le pipeline le plus sûr au monde ! En contrepartie, obtenir de l’Alberta un engagement ferme que la province aura, d’ici 2040, de nouvelles sources d’énergie modernes et durables. Il nous faut un contrat qui sera profitable aux deux provinces. Un contrat immuable et indépendant des pouvoirs politiques. Au lieu de faire des Albertains nos ennemis, créons une alliance visant à utiliser les profits du pétrole sur une période de 20 ans pour générer le plus grand programme de transformation économique et durable jamais vu en occident.

— Martin LaRoche