Êtes-vous d’accord avec le gouvernement de la CAQ sur l’interdiction des friandises au cannabis ? C’est la question de notre appel à tous que nous vous posions hier. Un aperçu des réponses reçues.

La tarte aux pommes

C’est comme autoriser la vente de pommes, mais interdire la tarte aux pommes. La solution ? Trouver une recette sur l’internet et cuisiner !

— Gilles Bouchard, Longueuil

Moins adultes que le reste du Canada ?

Lionel Carmant nous ramène à l’époque de la grande noirceur où toutes nos actions étaient dictées par le clergé. Les Québécois sont-ils moins adultes que les gens du reste du Canada pour qu’on leur dicte comme à des enfants ce qu’ils doivent manger ou ne pas manger, faire ou ne pas faire ? Qu’on laisse donc les gens faire ce qu’ils veulent au lieu de tout dicter par des lois. Les gens de l’industrie qui ont investi seront sur le carreau, le crime organisé en profitera et on sera encore arriérés par rapport au ROC. 

— Émile Naud, Trois-Rivières

Objectif raté

Nous sommes passés d’un extrême à l’autre, de la légalisation à la promotion débridée. Le but de la légalisation était de réinvestir les efforts de prohibition dans des efforts de prévention et d’éducation… mais on a créé un marché, un système de distribution, des fournisseurs ! Il me semble que le premier objectif est raté. S’il est démontré que le pot est nuisible aux jeunes cerveaux, tout dessert au pot ou sucrerie devrait être proscrit.

— Denis Munger

À la maison seulement

Je suis tout à fait d’accord avec l’interdiction de mettre en marché les produits faits avec le cannabis, particulièrement sous forme de bonbons, de friandises et de desserts. Déjà, la population peut se procurer légalement la substance. Si elle veut cuisiner un produit à la maison, c’est son choix. C’est bien différent que de mettre sous le nez des produits, à première vue, irrésistibles pour les enfants. Tenons-nous-en à la formule actuelle. Il y a encore de la prévention à faire, de l’information à donner.

— Francine Crépeau, Chambly

Pas touche

Je ne fume pas de cigarettes, donc je ne fumerai jamais de cannabis. La fumée touche ma santé. Par contre, je suis gourmande et ma crainte serait de manger ces friandises à mon insu !

— Louise Lafleur

Le cannabis n’aurait jamais dû être légalisé

Je suis parfaitement d’accord avec le gouvernement de la CAQ d’interdire les desserts et les friandises au cannabis. Ce serait banaliser sa consommation et toutes les répercussions que cela comporte. Nous ne devons absolument pas passer le message que l’utilisation de cette drogue est sans conséquence. Le cannabis fait beaucoup de victimes et les départements de psychiatrie de nos hôpitaux sont remplis de jeunes qui ont développé des problèmes de santé mentale à la suite de sa consommation. Le cannabis n’aurait jamais dû être légalisé.

— Diane Lehoux

Nuisible à la santé

Le sucre est une drogue en soi et nuisible à la santé. Les friandises pourraient également mener à une surconsommation. Je suis donc tout à fait en accord avec le gouvernement sur sa décision qu’il n’y aura pas de friandises au cannabis. Le message doit être clair : le gouvernement ne cautionne pas ce type de consommation. 

— Liette Dandurand

Se responsabiliser

Je suis tout à fait d’accord avec les friandises au cannabis, mais à la condition qu’elles soient emballées de façon très sécuritaire. Les personnes qui s’en procureront devront avoir conscience que ces friandises ne doivent pas être accessibles aux enfants, au même titre que les médicaments d’ordonnance ou autres. Il y aura certes des incidents déplorables, mais les gens doivent se responsabiliser.

— Renée Bonneville

Le jugement des jeunes

Je suis favorable à l’interdiction de friandises au cannabis. Étant donné les nombreuses façons de consommer du cannabis, je ne crois pas que ce soit une bonne chose de mettre en marché un produit susceptible de séduire les jeunes et de les mettre en contact avec une substance susceptible de créer une mauvaise habitude. Le jugement des adolescents et des jeunes adultes est en processus de maturation. Pourquoi l’altérer davantage avec un produit nocif ? 

— Jean-Pierre Fortin, Boucherville

Les enfants et le cannabis

Je suis entièrement d’accord avec la politique du gouvernement d’interdire les friandises au cannabis. Déjà, les hôpitaux montréalais ont remarqué une augmentation des intoxications au cannabis chez les enfants.

— Luc Turgeon

Le gouvernement fait fausse route

D’entrée de jeu, je ne suis pas un consommateur de cannabis, mais je crois tout de même que le gouvernement fait fausse route. Au lieu de protéger les jeunes, il leur lance le message de s’approvisionner sur le marché illégal où les balises entourant la santé et le taux de THC sont aléatoires. À défaut de ne pas vouloir banaliser la consommation de cannabis, le gouvernement évite de la baliser. Très déçu de cette décision de la CAQ.

— Stéphane Gagnon, Carignan

Prohibition et éducation

Même si je ne suis pas le public cible, car je n’ai jamais fait usage du cannabis, je trouve cette interdiction ainsi que le projet de loi sur le cannabis paternalistes. Ça ressemble à de la prohibition. L’éducation est, pour moi, la meilleure façon d’en contrôler la consommation. 

— Monique Gosselin

À l’encontre de la loi fédérale

L’annonce du gouvernement du Québec de restreindre et interdire la vente de plusieurs types de produits comestibles à base de cannabis va à l’encontre de l’esprit et de l’objectif de la loi fédérale.

Ces nouvelles règles gouvernementales trop restrictives vont obliger les consommateurs qui désirent se procurer des friandises ou des desserts à base de cannabis à s’approvisionner autrement et ailleurs, ce qui ne règle pas l’enjeu du marché noir ni de la santé, de la sécurité et de la salubrité. 

Les produits comestibles à base de cannabis sont facilement accessibles en ligne et le seront encore plus dans les autres provinces canadiennes d’ici la fin de l’année. La restriction imposée par Québec ne réglera pas ce qu’il cherche à accomplir. Les consommateurs risquent aussi de concocter des produits à base de cannabis eux-mêmes, ce qui n’est pas nécessairement souhaitable en termes de sécurité, de santé et de salubrité. 

Les produits alimentaires à base de cannabis fabriqués par l’industrie alimentaire assureront la qualité, la salubrité et surtout le dosage exact de THC/CBD par portion. Des quantités contrôlées, dans un emballage sécuritaire avec un étiquetage clair, offriront des informations exactes aux consommateurs. C’est la seule façon pour le citoyen de savoir exactement ce qu’il consomme. 

Les produits comestibles à base de cannabis sont une solution « plus santé » aux produits de cannabis récréatifs qui se fument. Mieux vaut consommer un produit alimentaire à base de cannabis que de le fumer. 

Finalement, les entrepreneurs québécois qui désirent s’attaquer à ce nouveau marché à fort potentiel seront désavantagés par rapport aux autres provinces canadiennes.

— Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec