Voici quelques-unes de vos réactions au texte de Denis Soulières publié le 7 juillet, « Fais ce que dois, pas seulement ce que veux ».

Dépolitiser les services

Je partage entièrement votre analyse… Et il est grandement temps de dépolitiser tous les dispensateurs de services… Le monde du politique ne peut garantir l’expertise, la compétence, la stabilité et la continuité que leur gouvernance requiert.

– Claude Toupin

La morale de la rectitude

Encore un propos moralisateur qui, par le truchement de la rectitude politique contemporaine, fait l’apologie des droits inaliénables des minorités sur les aspirations collectivistes légitimes de la majorité.

Encore une rhétorique de l’immobilisme sans prospective progressiste qui réclame des discussions parlementaires ad nauseam à partir de l’exemple de cette thématique de la laïcité qui a pourtant été ressassée en long et en large depuis 15 ans par absolument toutes les parties prenantes de la société québécoise.

Les opposants libéraux ont utilisé à profusion cette tactique empruntée à la procrastination pour éterniser les débats, tergiverser incessamment avec une fixation obsessionnelle sur les détails triviaux pour noyer les principes fondamentaux d’une laïcité intégrative.

Les Québécois finalement conscients et révoltés par cette tactique éventuellement létale, qui fait chauffer lentement et sournoisement le bassin de la « grenouille », se sont vaillamment regroupés pour éjecter du pouvoir les idéologues du multiculturalisme communautariste afin de reprendre leur destin distinctif en main.

– Alain Dupuis

Clair et simple

M. Soulières ne semble pas comprendre que l’État doit être neutre tant sur le plan confessionnel que politique. C’est pour cela que l’État avait demandé aux prêtres et religieuses enseignant dans les écoles d’enlever leurs signes religieux dans les années 60-70. C’était comme cela que l’on voulait vivre et c’est encore comme cela qu’on veut vivre.

Les gens qui ne comprennent pas cela n’ont qu’à trouver un emploi dans un autre domaine. C’est simple et c’est clair. Les gens qui ne sont pas capables de s’adapter à notre culture n’ont qu’à aller voir ailleurs. C’est aussi clair et simple que cela.

– Martin St-Pierre

Fais ce que dois et tiens tes engagements

M. Soulières oublie de mentionner que ça fait 10 ans qu’on réfléchit et qu’on discute au Québec sur la possibilité d’instaurer une loi sur la laïcité. Selon moi, tous ceux qui ont eu le besoin de s’exprimer ont eu l’occasion de le faire depuis la commission Bouchard-Taylor. La CAQ l’a mis dans son programme électoral et a été portée au pouvoir majoritairement et démocratiquement. Selon les sondages, la majorité de la population l’appuie encore maintenant. Que faut-il de plus ? Un référendum ? Fais ce que dois s’applique aussi aux partis politiques qui doivent respecter leurs engagements électoraux au lieu d’encourager le cynisme de la population.

– Pierre Lemelin

Le monopole de la vertu

L’impartialité dans un débat qui oppose deux conceptions légitimes de la laïcité n’existe pas. Certains veulent croire qu’ils possèdent le bon droit et la vertu, mais ils s’illusionnent sur eux-mêmes.

– Hélène Gagnon

Un scandale

Merci de maintenir au niveau du radar les questions soulevées par la promulgation de la loi 21. À mon sens cette loi adoptée dans des conditions scandaleuses a entaché toutes les démarches que va entamer le gouvernement de François Legault et elle va à tout jamais jeter le discrédit sur toutes les décisions prises par ce gouvernement.

– Danielle Tremblay

Inventer des modes de vie inclusifs

M. Soulières décrit avec excellence l’arrimage nécessaire entre la volonté de changement et le devoir de justice qui incombent tous deux à un gouvernement responsable qui ne gère pas selon les sondages, mais plutôt selon l’équité et les besoins réels de la population, incluant ceux des minorités. M. Soulières explique très bien aussi que la population entière ne doit pas se laisser soûler par des revendications racistes et xénophobes sous prétexte de menaces illusoires. Québécois, Québécoises, reprenons la marche de justice dans laquelle nos ancêtres autant que nos parlementaires des 60 dernières années nous avaient orientés.

Le français ainsi que nos traditions doivent être partagés pour en faire des valeurs communes et l’imposition de restrictions à autrui ouvre la porte à toutes les dérives… prévisibles ! Nous avons collectivement un immense devoir de réserve. Ce ne sont pas des modèles d’intransigeance d’ailleurs que nous devons importer. Nous devons plutôt inventer des modes de vie communs inclusifs. Ainsi nous démontrerons au monde entier, encore une fois, ce qui fait de nous une société distincte, un peuple fondateur différent et une nation consciente de son héritage et de sa chance d’avoir accès à autant de richesses à partager.

– Christian Bélanger, Ville Marie-Montréal

Aux jurés (électeurs) de trancher

Dans une cause criminelle, après tergiversation d’avocats sur le choix des représentants de la société, 12 jurés sont nommés pour départager et rendre un jugement éclairé.

Pourquoi une commission parlementaire sur la laïcité n’aurait pas eu le même traitement ? On a bien vu que deux des partis politiques de l’opposition ne discutaient pas, ils étiraient volontairement le débat dans le seul but de faire porter l’odieux, disaient-ils, d’un bâillon (ligne de parti oblige).

Ils devront subir la conséquence aux prochaines élections de ne pas avoir fait ce que dois.

– Réjean Carriere

Toutes proportions gardées

Dans son texte, M. Denis Soulières, hématologue et oncologue médical, parle comme d’autres à travers son chapeau, ce qui est d’autant plus étonnant qu’il affirme être scientifique. Il écrit en effet : « Aurions-nous alors besoin de 125 députés au Québec, une représentativité plus importante que n’importe quelle autre province canadienne ? » Vérifions. Les 125 députés du Québec représentent 8 425 996 personnes, soit environ 67 500 personnes par élu. Les 87 députés britanno-colombiens représentent 4 648 055 personnes, soit 53 500 commettants par élu. Avec le ratio du Québec, ils devraient se contenter de 68 élus. À l’Île-du-Prince-Édouard, les 142 907 habitants élisent 27 députés. Avec un tel ratio de 5300 personnes par élus, l’Assemblée nationale devrait compter près de 1600 membres…

 – Sylvain Auclair, Montréal

Réaction de l’auteur de la lettre

Vous avez raison, M. Auclair. L’article aurait dû indiquer « nettement supérieure à la moyenne canadienne », puisque cette moyenne est surtout influencée par l’Ontario qui n’a que 124 députés, soit environ 50 % de moins qu’au Québec en fonction de leur population. Merci de votre lecture attentive.

 – Denis Soulières