L’extrait du livre Vivant d’Aymeric Caron publié dimanche a reçu un nombre inhabituel de commentaires, plutôt en désaccord avec le regard du journaliste et écrivain français sur les humains et leur comportement envers les animaux. Un aperçu des courriels reçus.

Cruauté envers les végétaux

Qu’est-ce qui est pire ? À lire l’extrait de Vivant, il semble moins grave de mettre fin à la vie des végétaux qu’à celle des animaux. Pourtant, il demeure une constante dans l’évolution des espèces vivantes : pour vivre et survivre, elles doivent éliminer des espèces vivantes. Pour moi, il est en effet aussi bien cruel d’enlever la vie à tous ces végétaux qui n’ont pas choisi de finir dans les assiettes des humains. — Jacques Turcotte, Gatineau

Trop, c’est comme pas assez

Ici s’applique à merveille l’expression québécoise « trop, c’est comme pas assez ». Que ferons-nous quand la science découvrira que la salade que nous mangeons, encore vivante, peut ressentir de la douleur ? — Jean-Pierre Lalonde

L’homme se dénature

Drôle de logique que celle qui compartimentalise le vivant. Manger de la viande et manger du végétal ne nous mènent-ils pas au même résultat : la consommation de ce qui vit ?

On peut tracer la ligne où on veut pour se sentir mieux, mais il n’en demeure pas moins que tuer un bœuf, un œuf ou une pomme pour se nourrir donne le même résultat. L’humain est clairement à l’ère du sentimentalisme et il en perd le sens du réel.

Quelle sera la prochaine bataille ? Obliger les animaux carnivores et omnivores à devenir herbivores, ou les insectes et les poissons à ne pas se manger entre eux ? On pourrait aussi intervenir pour empêcher les plantes carnivores de détruire leurs congénères. Quand l’homme veut décider ce qui est bon pour la nature, il se dénature. — André Harvey

En ai-je vraiment besoin ?

Je suis d’accord que tuer est un geste impardonnable et je suis conscient que l’être humain commet des gestes qui sont inhumains pour acquérir du pouvoir sous toutes ses formes. Là où je me pose des questions, c’est lorsque l’on attribue la faute au carnivore. Pour la culture du soya, il y a une déforestation qui cause des torts à un environnement qui est un habitat pour des êtres vivants !

Il est vrai que nous devons faire attention à nos ressources et en faire bon usage. Pour ma part, le geste que je fais pour aider à protéger l’environnement, c’est de me poser la question suivante : en ai-je vraiment besoin ? — Roch Letendre

La surpopulation est le vrai problème

On ne sauvera pas l’humanité en arrêtant de manger de la viande. Le vrai problème, c’est celui de la surpopulation. Le réchauffement de la planète, la surpêche, l’épuisement des ressources, la disparition des espèces, l’appauvrissement des sols ; il n’y a aucun problème qu’on ne pourrait régler au moyen d’une diminution radicale de la population. C’est là-dessus que les efforts devraient porter, pas sur le menu des restaurants. — Gilles Ouellet, Boucherville

Tout est dans la mesure

Je me sens inconfortable devant les comportements intégristes de certains véganes qui ont tout à coup découvert la vérité. Pour moi, le tout réside dans la mesure. La mesure en toute chose, disait le philosophe Épicure. — Robert Parthenais

L’humanité en danger

Dès que l’humain consomme pour se nourrir, il tue : un animal pour la viande, une plante pour la salade et, toujours, il modifie à son avantage un milieu naturel et en élimine les habitants de droit, autres plantes, autres animaux et autres insectes. 

Dominer pour une espèce implique imposer sa loi sur son domaine. Le seul choix qui en résulte est de restreindre sa domination en restreignant sa population ou en acceptant de devenir des proies pour d’autres espèces : consensus presque impossible à obtenir…

Mais je suis d’accord avec vous sur une chose : la planète n’est pas en danger, mais l’humanité, oui, et sa domination sur le monde terrestre l’est. L’ère du superprédateur qui impose sa volonté sur son environnement tire à sa fin, et l’humanité devra accepter soit de devenir une espèce comme les autres qui parfois tue pour se nourrir et parfois est tuée pour en nourrir une autre, soit de disparaître pour faire place à un autre écosystème où l’intelligence est mieux partagée entre les espèces. — Gilles Tremblay