Le témoignage de Mylène Lantier publié dimanche a suscité beaucoup de commentaires favorables à la vie urbaine montréalaise. Voici un aperçu des courriels reçus.

Dans six mois, tu vas faire comme moi. Tu vas retourner en banlieue, ma chère ! — Gilles Ouellet, Boucherville

Le bonheur ne se mesure pas à la grandeur de la piscine

Nous avons fait ce choix il y a deux ans, après 30 ans en banlieue, avec cette vision qu’il est impossible et non sécuritaire d’élever une famille en ville. Nous sommes entourés de vie familiale, d’une ruelle débordante d’enfants et surtout, de voisins qui se parlent, échangent, communiquent au-delà de la clôture entourant leur environnement… Trois heures par jour de vie réelle récupérée. Le bonheur ne se mesure pas à la grandeur de la piscine. — Richard Baril

Dans le même train

Mon mari et moi avons pris ce même train il y a un an et nous n’avons aucun regret… si ce n’est de ne pas l’avoir fait plus tôt.

La famille, les amis nous ont tous mis en garde des dangers de la grande ville et de sa pollution. Eh bien, je n’ai jamais eu autant de visite de ces banlieusards qui, à leur grand étonnement, trouvent du stationnement, un super bon resto, un parc et des épiceries où on achète des produits rares à trouver en banlieue !

Et on soupe sur ma terrasse somme toute pas si bruyante (pas de bruits de tondeuses). J’ai même un ou deux convertis qui pensent sérieusement à prendre ce train. Je vous souhaite ce même bonheur que le nôtre. Bienvenue à Montréal. — Hélène Kemp

Maintenant, nous avons du temps

Bravo ! Vous allez aimer, adorer même ! Nous avons fait ce choix en 2007, vendu une voiture et profité du temps. Nous avons essayé trois quartiers que nous avons adorés, sauf peut-être le premier. Notre seul regret, c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt lorsque les enfants étaient jeunes, ce qui nous aurait permis de profiter de plusieurs heures avec eux par semaine. Tout ça, parce qu’une maison, c’est la réussite…

Notre consommation a été réduite, nos frais de condo deviennent nos « frais de confort » et nous marchons des kilomètres à découvrir, à profiter de tout ce que Montréal peut nous offrir, et surtout, nous avons le temps. Ce temps est précieux. Et en plus, nous sommes en meilleure santé, parce qu’au lieu de prendre la voiture pour faire les emplettes, nous marchons. Bienvenue chez vous ! — Benoit Sabourin

Madame, venez en chantant !

Tout ce qu’on vous dit n’est pas vrai. Il y des parcs partout, des chiens gentils et bien élevés, ils ne jappent pas. Des Français, mais aussi des Asiatiques, des Portugais, des Latinos, des Anglos, des Juifs, des Africains, des Québécois aussi. Qui, tous ensemble, inventent des quartiers beaucoup plus tissés serré qu’en banlieue.

Nous venons de Laval où nous ne connaissions que trois voisins. On prenait l’auto pour le boulot, le dépanneur, l’épicerie, pour tout. Nous avons bougé il y a cinq ans et ne voulons plus changer de quartier. Nous goûtons à cette vie urbaine que vous décrivez si bien.

N’ayez pas peur, vous savez ce que vous voulez et l’avez choisi. Soyez heureuse et bienvenue chez vous et chez nous ! — Lucille Cantin, Mile End

Surconsommation

Une très belle histoire, un beau témoignage. Beaucoup de vérités sur notre surconsommation. Assez d’accord aussi avec l’inutilité de tout ce qui remplit nos maisons. Je ne peux que vous souhaiter la guérison et de profiter pleinement de votre nouvelle vie à Montréal. — Michelle Legault, retraitée

Montréal la belle

Je vis dans les arbres, près d’un parc nature et à 20 minutes de la place des Festivals. Cela sent les lilas dans ma cour. La vie culturelle est foisonnante et jamais je n’irais vivre en banlieue. J’ai élevé mon fils en ville et nous avons parcouru tous les quartiers à l’affût d’activités, de nouveautés, de petits cafés, des parcs, et ce fut très riche en découvertes. Bienvenue en ville. — Françoise Hélias

Je ne quitterai pas la ville de sitôt

Vous ne risquez que de trouver des voisins qui savent profiter de la ville comme vous. Rien de moins. Et la proximité des vrais commerces ; pas ces immenses surfaces qui vous avalent avec leurs produits tout préparés et suremballés. Bienvenue dans la vie culturelle montréalaise ! En plus des festivals que la belle saison nous apporte, une multitude de salles de spectacles s’offrent à vous à quelques minutes à pied. Bien sûr que c’est autre chose quand l’hiver arrive : c’est souvent le chaos le plus total, mais restez positifs. Les déplacements sans voiture sont plus simples qu’en banlieue, je vous l’assure. Je suis revenu en ville depuis plus de 25 ans et je ne la quitterai pas de sitôt. — Richard Léveillé, Plateau-Mont-Royal

Quelle bonne décision !

J’ai vécu en région éloignée où la vie se déroulait à une vitesse humainement acceptable, beaucoup moins axée sur la consommation.

Il y a trois ans, la vie m’a amené à Montréal et j’y ai découvert une dimension que j’ai adorée. La vie de quartier, habité par des humains qui ont du temps, la proximité de grands événements culturels, la diversité et la dimension internationale de la population et le calme relatif lié à l’éloignement des autoroutes. De grâce, laissez votre auto dans son stationnement et vous vivrez zen, en harmonie avec vos aspirations écologiques et socioculturelles.

Pour avoir travaillé en banlieue nord de Montréal, j’ai pu constater que le calme n’était pas en banlieue, mais quand je revenais en ville le soir venu. La campagne, ce n’est pas en banlieue, mais en ville que ça se passe. À mon avis, vous prenez une excellente décision. Bravo ! — Martin Turbide

La liberté

Ça prend énormément de courage pour se défaire de cette chimérique maison de banlieue acquise après tant d’efforts. Ce lâcher-prise dans lequel on perd tous ses repères et où le contrôle parfait de nos existences est remis entre les mains d’un propriétaire et de voisins qui se rapprochent dangereusement de notre intimité, ce lâcher-prise est le plus beau pied de nez à la civilisation : c’est la liberté. — Christian Castonguay

Vous avez toute mon admiration !

Bravo, madame, pour votre courage, votre lucidité, votre positivisme et votre enthousiasme à vous lancer dans cette nouvelle aventure.

Votre force et votre détermination vous auront permis de résister à tous ces commentaires parfois déstabilisants. Laisser un héritage à nos enfants ne tient pas juste du côté financier… vos enfants vous remercieront d’avoir « osé » malgré la peur de l’inconnu… et de leur avoir ouvert le chemin de la découverte, de leur avoir appris à réfléchir et remettre en question leur mode vie et leur apport à cette terre.

Montréal est une belle ville, malgré ses contradictions et ses imperfections… mais elle mérite que l’on s’y attarde.

Je vous souhaite la santé d’abord, du bonheur dans tout ce « nouveau », de la souplesse et de la patience dans toute cette adaptation qu’est un changement de milieu de vie. Vous avez toute mon admiration ! — Francine Grégoire